« L’Union des souffles », le dernier livre de Bruno Jacopé-Fouchereau sera disponible à partir du 12 octobre 2024 au prix de 18 euros. Une parution aux Éditions Unicité, Collection Poètes francophones planétaires, sous la direction de Pablo Poblète.
Le livre peut-être pré-commandé chez l’auteur qui vous dédicacera son livre. L’envoi des commandes se fera à la mi-octobre (sup. courrier suivi : 6,90€). Les livres peuvent être retirés chez l’auteur paiement sur place sur RdV : 06 48 55 54 79 .
« L’UNION DES SOUFFLES » ou Le mystère hébraïque des Ailes de Mélusine…
Au centre du livre L’Union des Souffles vibre le mystère des ailes de la Fée Mélusine. Ce mystère se révèle à la lumière de son hébraïsation, racines de la chrétienté. Beaucoup de l’espoir surréaliste puisait là…
Pour découvrir ces merveilles promises, terre de tous les espoirs, Bruno Jacopé-Fouchereau nous entraine de Barcelone à Clisson en Bretagne, aux terres angevines berceau de Lancelot, puis de Jérusalem à Prague…
En ces Hauts-Lieux il « déposa » ses poèmes pour mieux entendre la source de toutes vies et interroger son Nom. L’Union des Souffles, avant d’être un recueil de poésies et de proses mystiques, est un témoignage concret d’une certaine pratique de l’Imaginal judéo-chrétien.
L’élan civilisateur d’Occident se morfond, ce type de pratiques peut être une fontaine de jouvence. Par cela nos racines se revitalisent, c’est notre seule chance d’échapper à la confusion, cause de toutes les violences… Mais tout doit se faire en rythmes et rendez-vous, en métaphorisations et créativités… En cela, la pierre de Jacob nous offre sa mémoire pour tisser de nouveaux cieux. La joie, l’authentique liberté, la sortie de l’esclavage, tout y est offert ! Ce recueil en est un manifeste. Rappelons-le, de Prague à Barcelone, en passant par les terres bretonnes, aux racines du Lupin poitevin, sans oublier Jérusalem, ce recueil invite aux-rendez-vous des merveilles, aux rythmes sacrés et pourtant séculiers, séculiers de tous temps. Rythmes sans lesquels notre présent est vain. Mélusine n’oubliait jamais son temps de Sabbath où elle plongeait en l’eau d’intelligence, mikvé purificatrice, bain de « surréalité », contemplation fluidique du non-manifesté, l’indicible, véritable structure du réel…
C’est ainsi, seulement et par ce rythme de retrouvailles, que la réalité commune se parle, que la cohérence se donne… Enfin la pierre trouve sa bouche et son langage est chant d’oiseau !
L’auteur :
Bruno Jacopé-Fouchereau, né en 1963, s’affirme en un mouvement d’être inspiré des légendes du Poitou. Pour lui,Mélusine est une grande tante, et Gargantua un cousin bien-veillant. Poète, auteur, mythologiste, hébraïsant, ancien grand reporter et spécialiste des organisations criminelles, terroristes, sectaires et totalitaires. Il étudia les grands mouvements religieux et leurs implications dans la géopolitique des grandes puissances. Collaborateur à Charlie-Hebdo, Le Monde Diplomatique, Paris-Match, VSD, TF1, France 2, Canal +,… Auteur de cinq essais, il se consacre aujourd’hui à l’étude des principes et systèmes de « l’Imaginal » en rapport avec l’épanouissement social et individuel par la spiritualité des traditions et mythologies judéo-chrétiennes. Hébraïsant, iltransmet un certain nombre de techniques reçues d’une famille de Marranes installées enBretagne au XVIIIe siècle. Ces techniques singulières de « gestualisation » de l’hébreu biblique s’apparentent à l’anthropologie du geste (télécharger un PDF), un concept établit par Marcel Jousse. Ces techniques, ont aussi une forte analogie avec celles de l’Hésychasme. Elles permettent un apprentissage méditatif puissant.
Alors que saint Patrick vient de nous ouvrir le printemps, bien que le temps vrai n’existe pas, c’est avec joie que nous en goutons l’illusion nécessaire au libre arbitre. Bien nous en fut donné. Nos yeux lavés par des larmes de joie, virent furtivement ce que le seigneur de toute chose n’a de cesse d’exprimer… Dans le ciel, comme cela est souvent donné, la danse des nuages formèrent quelques lettres : « יעישׁג »
Une séquence qui se décline en divers schèmes : Réalisation – Atteindra – C’est une réussite – Merci de répondre…
Il y a en cette déclinaison de séquence, de la malice joyeuse et libératrice, une sagesse infinie que l’image des anges, compagnons silencieux, évoque souvent, un doigt sur les lèvres. Cette séquence nous parle sans dire et fait penser… Jouant du paradoxe pour signifier la Vérité.
Les quatre piliers, comme les schèmes résultants, devaient donc être honorés, car la réponse précédait la question…
En chemin, déposant mes poèmes en 4 lieux proches de notre maisonnée, méditant sur le sort de mes amis qui se joue en bien des tonalités, respirant le ferveur du soleil, rendant grâce à la beauté de mon union avec ma douce compagne, l’agissant de mon « je » palpitait de tous ses propres paradoxes et dualités, parfois douloureux, toujours en passion. C’est là une merveille sans pareil. Il en jaillit des étincelles, qui en nourrissent d’autres chez l’Autre, qui ne s’accueille qu’en Soi et pour le Soi…
Au pied du chemin qui monte aux Carrières de Ricou, dans le vent, prit sa place le poème : « Lorsque l’ennemi succombe ». Plus loin sur le chemin, face à la source des hauteurs, le poème « A Mélusine » trouva son écrin en une grotte propice. Au lavoir de Jaunay, la lumière incandescente accusait un début de réception de notre réponse qui cherchait sa question, la question se formulait donc et « lamed », s’intercala dans la fine brèche de la rencontre… Enfin au chemin du Roi, cette Voie Royale qui ne cesse d’espérer le digne visiteur pour distribuer la splendeur, le poème : « Ce mystère du Temple » fut déposé dans l’espoir d’éveiller quelques esprits au rôle du Lieu.
Je n’ai que la spirale et c’est la bannière sainte et mes gestes sont là pour en témoigner, et elle s’appelle oriflamme. Là est aussi l’étrangeté de l’être gratuit qui nécessite son propre reflet pour signifier… Ivresse narcissique désintéressée… Conversation de soi pour qu’il soit, égoïsme offert, nécessaire réanimation des glaciations humaines pour en conclure leur fin !… Dans le creuset de mes maîtres, nobles précurseurs, j’entre… Défilent Ibn’Arabi, Attar, Salomon Ibn Gabirol… Tous géants de la dignité de l’Être Humain ! Être à leur hauteur n’est pas un choix, mais une perspective… Ils me guident, en des mouvements inespérés et pourtant offerts à tous, et dans la légende des siècles, si Eretz demeure stérile, c’est que nous persévérons dans l’erreur, ignorant que la vie nous féconde lorsqu’elle jailli de nous même !
Prise de parole de Bruno Fouchereau, lors du banquet donné pour le chapitre confraternel de « l’Ordre Royal de Mélusine » et de « l’Ordre International de la Table Ronde du Roi Arthur » en sa Branche Anjou-Plantagenet.
Prose poétique au sujet du geste du « M ». Geste aussi appelé dans les milieux universitaires : « Geste Pseudo-zygodactyle ». L’iconographie, en bas, est celle présentée en « exposition » lors du banquet.
Lors du banquet, un texte d’instruction au sujet de ce geste « M » fut distribué aux participants, contenant des références de travaux et une analyse sur le plan mythologique, il peut être demandé à l’auteur : bruno.fou@free.fr
De cette part de Divin qui fait notre mission Terrestre
Des psaumes d’Asaf, de notre création,
De notre finitude face à l’absolu.
M, de magnifique
M, de musique
M, de miracle
M, de Marie
M, de Madeleine
M, de Jérusalem
M, de Mélusine…
Et les lettres tournent, révèlent leur part de lumière Éxaltée !
Cassiopée au ciel nous montre la danse
Le Geste du “M” est aussi celui du “W”…
Dans le mille feuilles de nos expériences,
Le Geste du “M” viendra vous parler,
Au détour d’une promenade,
Dans le tableau d’un antique retable,
Ou une sculpture d’un parc Romantique…
Dès lors, dès aujourd’hui, il vous appartient d’entendre
Ses cris et chuchotement…
Permettez moi de rappeler pour finir quelques mots d’Homère,
Ceux qu’il fit prononcer à Circé accueillant Ulysse et ses compagnons :
“… Nous allons manger des mets et buvez du vin, jusqu’à ce que vous ayez repris en vos poitrines le même courage qui vous fit aux premiers temps quitter votre patrie, la rocheuse Ithaque… Vous êtes aujourd’hui sans vigueur, sans ressort, il vous souvient toujours, des dures courses errantes, et jamais votre cœur n’est en joie, tant vous avez souffert…”
Lorsque le non-manifesté nous confronte à la damnation
Il n’y a de monstruosité que ce que nous ne savons pas reconnaître… de même il n’y a d’érotique que ce que l’on devine de l’objet désiré… En vérité, il est des commandements de l’Invisible qui, s’ils sont contrariés, nous confronte à la monstruosité… s’ils sont écoutés en nos respirations, ils offrent le plus grand délice. Il n’est rien d’autre qui révèle le vrai Lys de la vraie royauté ! C’est l’aventure du Saint des saints et celle de l’Arche d’Alliance dans le Temple que l’on ne peut qu’apercevoir, comme les seins de la parfaite fiancée, dissimulés et pourtant aperçues grâce à la belle échancrure et au voile du décolleté.
Ainsi nous passionne la terrible Mélusine, fée tutélaire de cette belle région de France qu’est le Poitou. Mélusine accompagne les mythologies les plus précieuses. Elle est une source merveilleuse de l’imaginaire francophone. 33 vies ne suffiraient pas à parcourir l’océan de ses mystagogies et seuls 72 chevaliers cachés dans les profondeurs de la terre savent l’évoquer au cœur de nos rêves. Plus encore, il serait presque vain de vouloir comprendre le message des géants dont la mémoire fut réactivée par Rabelais (grand lecteur du livre d’Henoch), de même vouloir atteindre l’essentiel de l’esprit de Chevalerie placé sur le trône de l’espoir par Chrétien de Troyes, et plus encore tenter d’imaginer la saveur du Graal, si l’on ne parcourt pas les chants qui œuvrent à la juste gloire de Mélusine et saisir le sens de ce feu qu’elle exhale en dernier ressort. Ceci révélé, il faut rappeler la parole du sage rabbi Rachi Chlomo ben Itzhak HaTzarfati : «… Si ta pensée court dans une direction… Revient en sens inverse, car ce qui est vivant à deux dimensions opposées, c’est sur cela qu’est basée l’alliance… ». A l’inverse, les textes de la mythologie du Graal, l’Imaginaire arthurien, et la légende des géants,… sont les clés de la bonne compréhension des mystères de Mélusine… Et, en l’occurrence, du propos de ce texte, pour la bonne compréhension du mystère auquel nous confronte le non-manifesté dans son message le plus paradoxal, celui de la damnation. Elle qui vise pourtant à nous sauver par la mystagogie de son récit mythologique (Ex 10-1,2) ! Ces récits de damnation visent, par ce qu’affirme YHWH lui-même à Moïse, à la catharsis du lecteur/spectateur. Le feu de Mélusine porte ce message hautement paradoxal, lui seul est capable de nous faire percevoir, au-delà de la pensée consciente, la vérité du non-manifesté, de l’indicible, cette réalité hors du temps, nature impénétrable du seigneur, force créatrice de toutes vies…
Le feu, dont il est question ici est donc l’annonciateur d’une damnation qui peut n’être que potentielle, si l’on sait entendre ou avérée si l’on s’endurcit comme le Pharaon qui fut pourtant confronté au trois signes proférés par Moïse. Ce feu est aussi celui qui protège les gardiens du Graal. C’est lui encore qui protégea, un temps, le dernier roi Celtes de Bretagne nommé fort à propos Salomon et qui après avoir confié son « trésor » à des moines de la forêt de Brecilien, fut assassiné le 24 juin[1] 874…
Ce feu de damnation, c’est celui qu’exhale, menaçante, Mélusine. Il vient en des instants précis des récits mythologiques de la Fée. Ce feu que Mélusine crache nous parle de ce qu’il nous reste à parcourir pour en finir définitivement avec le temps des « Juges »[2]…
Le légendaire écrit doit être étudié avec la mémoire des récits oraux aujourd’hui encore conservés dans certaines familles qui savent se méfier des oreilles indiscrètes… Hors donc, au regard de la tradition orale, le feu de Mélusine ne se manifeste qu’en d’ultimes circonstances que seules ces traditions orales décrivent pleinement. Les représentations de Mélusine en cette posture de Dragon, entité détentrice du feu divin, sont donc rares. Elle est ainsi représentée, survolant les fortifications de Lusignan, dans le livre des « Très Riches Heures du duc de Berry » dit Jean-le-Magnifique (30-11-1340 à Vincennes – 15-6-1416 à Paris). En Poitou, 2 linteaux de cheminée qui datent du 15e siècle montrent une Mélusine sous la forme d’un petit dragon ailé, volant sur le dos[3], exposant son ventre au ciel comme certains textes de l’antiquité décrivent le Cocatrix. Ainsi sculptée, elle crache le feu. Jusqu’à la fin du 19e siècle les familles, rassemblées autour de ce type d’âtre, faisaient le récit de cette particulière métamorphose et dévoilaient la « Mére Lusine » en ses racines mytho-génétique. Récit d’une métamorphose en lequel réside une mystagogie dont la fonction est similaire au Torh[4] de la transmission orale Mosaïque.
Personnellement, plus qu’une similarité, je ne peux m’empêcher de voir une parenté foudroyante ! D’ailleurs l’aventure du mot “Aschkenaz” qui désigne aujourd’hui les juifs d’Europe, nous interpelle tant est grande sa puissance de métaphorisation d’une réalité historique qui reste à écrire. Au sens de l’Histoire Biblique, Aschkenaz est un patriarche biblique descendant de Japhet et donc de la troisième branche des descendants de Noé. Les deux autres étant les Sémites et les Hamites. Toujours au sens biblique, les Aschkenaz sont le peuple des Scythes[5]. Leur principale ville : Scythopolis est nommée par les auteurs bibliques Bet-Sheân, ce qui veut dire Maison de la Déesse Serpent. Il est avéré que les terres de Lusignan (Ville du Poitou aux origines de la fée Mélusine) furent un territoire où stationnait des peuplades agglutinés autour de guerriers Scythes qui avaient composées une légion romaine. Armée grandement supplétive qui fut rapidement en déshérence suite la dislocation du pouvoir de Rome… Ce sont ces Scythes, dont Grégoire de Tours narre l’histoire « turbulente » en terre poitevine et vendéenne, qui auraient transmis, pour une bonne part, les bases populaires de la légende de Mélusine. Enfin, pour en finir avec ce télescopage source de métaphorisations, rappelons que Juifs et Scythes furent de même tyrannisés par Rome, contraints à l’Exode (au moins les familles aristocratiques), intégrés de force dans des légions, et encore décimés avec une volonté d’éradication par l’armée Romaine après diverses rébellions[6]…
Le bain rituel et hebdomadaire, interdisant à Mélusine toute activité dans la nuit du vendredi au samedi et dans la journée du samedi, car le bas de son corps reprenait sa forme serpentine, vient inévitablement évoqué le Shabbat, jour de méditation principalement instauré en hommage à la Genèse et à la création de l’univers… Cet encrage Sémitique (en plus de la source scythique), est aussi rappelé avec humour par Rabelais dans sa généalogie de ses géants et des autres entités fantastiques dont Mélusine (cousine de Gargantua !) qu’il nomme expressément. L’Humaniste source mythologiquement la généalogie des êtres fantastiques au livre du prophète Hénoch et au récit qu’il fait du déluge. Car Noé, et ceux transportés en son Arche, n’auraient pas été les seuls survivants… Un Géant, faisant penser à Gilganesh, se serait sauvé de la noyade en se servant de l’Arche comme d’une « bouée » ! D’autres êtres fantastiques nés des accouplements entre les femmes humaines et les anges de l’armée de l’archange Lucifer alors en rébellion contre Dieu, auraient été saufs de diverses manières. Il en serait ainsi de l’aïeule de Mélusine qui auraient survécu dans des grottes sous-marines et d’autres sur des montagnes aux sommets insubmersibles. On peut donc penser, sur le plan mythologique, que l’entité de la Fée Mélusine, via les traditions Sémitique et Japhétique mêlées, remonterait aux origines antédiluviennes de la vie sur terre ! Son bain hebdomadaire est un de ces indices qu’il nous faut « scruter », au risque d’être damné, pour percer son mystère. Car le Mystère du bain de Mélusine, et l’ambivalence paradoxale Respect/Révélation de son secret est la clé de l’activation de la damnation et donc du feu qu’elle est alors amenée à exhaler !
Selon une ancienne tradition orale celto-gauloise, les eaux retenues en certaines cupules de mégalithes étaient des lieux d’un culte dont le souvenir fut préservé sous forme de substrat et étendue aux lavoirs par le légendaire populaire. Ces eaux de cupules et de lavoirs, recevaient l’énergie cosmique et séminale des puissances de l’Ether, souvent personnifiée dans les récits en l’entité mythologique universelle du dragon puis, la catholicité faisant son œuvre, du diable. Dans les eaux de bassins particuliers, cette énergie/séminale se concentraient et les femmes/fées qui savaient s’y baigner à l’heure juste, en absorbaient l’énergie fécondante ou « fertilisante »… Ma grand-mère paternelle, lorsque j’étais enfant, m’en fit explicitement le récit. Elle m’assurait que ce serait à ce rituel, véritable diablerie, que se seraient livrées dans la nuit les trois filles de la fée Pressine le jour où, à l’aube, Mélusine séduisit Raymondin. Le gentilhomme devait alors tomber follement amoureux de la jeune Mélusine… De cette idylle et par la Grâce de Mélusine, la lignée des Lusignan fît souche, ils furent Rois de Chypre, d’Arménie et de Jérusalem.
Ce Rituel du bain est le fil rouge de la dramaturgie de l’épopée de la Fée Mélusine, c’est aussi la clé de la damnation de son époux et de sa descendance, le principe même de l’interdit et de son paradoxe… La fée en son bain ne doit pas être vu de Raymondin, ni de personne… Le risque pour son époux est la perte de sa puissance et pour ses enfants c’est la promesse de la folie. Car le bain révèle la nature profonde de la Fée[7], une nature liée aux forces cosmiques du Dragon et de l’Invisible… Et l’Invisible ne doit pas s’échouer dans le visible, l’ordre de notre monde n’y survivrait pas ! Ou, peut-être, un certain ordre… Malheureusement, Mélusine fut découverte en sa nature fondamentale et indicible par Raymondin. Il rompit, soumis à de mauvais conseils, sa promesse de ne pas chercher à voir son épouse lors de ses ablutions hebdomadaires. Mélusine ne pouvant absolument plus se maintenir sous une forme humaine, déploya ses ailes et hurlant de douleur, cracha le feu de la damnation révélé, en s’enfuyant dans les airs… Mais qu’est-ce que cette damnation auquel nous confronte le non-manifesté en ce point du récit ? Comme le peuple élu de Dieu qui retombe cycliquement dans l’erreur et la damnation, qui ne se comprend que par l’étude du livre de Ruth, le sens Mystique et philologique de la damnation de Mélusine n’apparaît que si l’on approfondit l’univers même du symbole de Mélusine et je l’affirme à l’aune principale de l’ésotérisme Judéo-chrétien.
Cette nature de la femme serpente hautement vénérée par les Scythes, renvoie aussi, dans son aspect « dragonesque », au Serpent ailé crachant le feu qui est l’une des figures mythologiques des plus paradoxales du Judéo-christianisme. Il s’agit des Serpents volants et brulants évoqué par le Prophète Esaïe (14-29,30 ; 6-2). C’est aussi « l’idole » que dresse Moïse sur son étendard sous la forme d’un serpent d’Airain (Deut. 8-15). Idole et objet magique crée à la demande paradoxale de YHWH. Ce Dragon crachant le feu, ce serpent ailé et brulant, il faut chercher son nom en hébreu, notamment dans la Biblia Hebraica Stuttgartensia, texte universellement considéré comme le plus « authentique » de la transmission. Le nom hébreu de ce dragon, c’est le Sârâph (שרף), ou les Séraphim (שרפים). Ce qui étymologiquement renvoi directement à la racine Assyro-Chaldéenne de la caste des Séraphins, entités gardiennes du trône de Dieu et en charge de la Shékinah. Des entités qui ne peuvent apparaître aux humains au risque de les réduire en cendres et qui dissimulent (comme les Chérubins) leur « corps » supra-céleste par 3 paires d’ailes. Soit 2 dissimulent leur visage, 2 dissimulent leur corps, 2 dissimulent leurs pieds… « Réaffirmé » dans l’ésotérisme chrétien par Denys l’Aéropagite (pseudo) au 6e siècle, les Séraphins, dont il redonne le statut (entité les plus proches de Dieu) dans sa « Hiérarchie celeste », font toujours partie des représentations de l’angéologie catholique. Mélusine serait donc un Sârâph, qui ne peut apparaître aux êtres humains que sous une forme effrayante tel le dragon crachant le feu et brulant. Une entité terrible, non pas par ce qu’elle est diabolique, mais par ce que sa nature si proche de Dieu la rend inconcevable à nos esprits humains. Confronté à la réalité des Sârâphim, notre réalité se disloque jusque dans ses fondements spatio-temporels… Voir un Sârâph c’est prendre le risque de dissoudre son identité et se fondre, sans possible retour et avant l’heure juste, dans la réalité divine. C’est aussi prendre le risque de ne pas accomplir sa mission terrestre… Ce qui est l’absolue damnation ! Mélusine, ce Sâraph ayant pris forme féminine, fée, comme l’est la 17e lettre de l’Aleph-Beth, porte en son récit, l’arcane qui nous rattache aux origines de l’humanité et de ses croyances… Un récit qui nous invite à penser l’impossible, la nature indicible de la force transcendante et sa tangibilité depuis la nuit des temps.
[1] L’assassinat du dernier roi Celte de Bretagne est connu par divers récits de l’époque Médiévale dont celui découvert au monastère de Saint-Bertin et rédigé par un/des contemporains du roi Salomon de Bretagne. Voir F. Le Lay « La Mort de Salomon roi de Bretagne » Mémoire de la SHA de Bretagne t. V – 1924. Le trésor du roi Salomon de Bretagne est un « fait imaginaire » de la tradition orale…
[2] Le livre des juges dans la bible relate cette période qui ne finit pas et décrit le peuple de Dieu qui ne sait sortir du cycle perpétuel, allant sans fin de la rédemption à la décadence, puis du châtiment divin à la damnation, revenant alors à la rédemption et à la prospérité, puis renouant encore avec la décadence… Cycle de portée symbolique universelle dont la fin possible est en « germe » dans le mystère du livre de Ruth. Texte très important pour les hauts grades maçonniques. Il offre aussi des clés de type cabalistiques pour pénétrer certains aspects de l’Imaginaire Arthurien…
[3] Les représentations du Cocatrix et des dragons qui inspirèrent nombre d’artistes de l’époque médiévale et de la renaissance ont intimement été inspirées par les descriptions faites dans un bestiaire chrétien du IIe siècle, « le Physiologos ». Les Crocodilos et autres Coquatrix volant ou rampants y sont décrits comme des bêtes dont la gorge regardait le ciel, alors que leurs naseaux, leurs yeux et leurs oreilles, sont ouverts dans le dessous de la tête. Une image très appropriée pour rendre compte du paradoxe qui fit de l’hydre du Nil, animal maudit par excellence dans l’antiquité, un symbole du Christ victorieux !
[4] La Torah orale (hébreu תורה שבעל פה, Torah SheBe’al Pe) désigne à la fois le concept et le corpus d’une doctrine oralement transmise, concomitante à la Torah, inséparable d’elle et existant depuis sa révélation. Une tradition orale semble se retrouver dans plusieurs livres juifs, canoniques ou non, mais le pharisianisme, auquel succède le judaïsme rabbinique, se distingue par son insistance à proclamer qu’il transmet « la » tradition oralement.
[5] Les Scythes (/sit/, en grec ancien Σκὐθαι, Skúthai) étaient un ensemble de peuples indo-européens d’Eurasie en grande partie nomades et parlant des langues iraniennes1. Originaires d’Asie centrale ils ont vécu leur apogée entre le VIIe siècle av. J.-C. et la fin de l’Antiquité, notamment dans les steppes eurasiennes, une vaste zone allant de l’Ukraine à l’Altaï, en passant par la Russie et le Kazakhstan. Les Perses désignaient ces peuples par le nom de sakas, francisé en Saces. De nombreuses sources antiques attestent des peuples scythes, les Assyriens mentionnent les Saces dès 640 avant l’ère chrétienne.
[6] Parmi les savants de la Bible qui se passionnèrent pour ce que pouvait signifier la Métahistoire du mot Aschkenaz, il faut nommer le pasteur James Anderson du 18e siècle, un écossais presbytérien et franc-maçon. Il joua un rôle capital dans la naissance de la franc-maçonnerie « spéculative », en particulier par sa contribution à l’ouvrage connu sous le nom de Constitutions d’Anderson.
[7] Comme nous l’avons rappelé c’est en ce bain que sa queue de serpente réapparaît.
Mes gestes prononcés et sonores, de Barcelone à Brocéliande, puis à Parthenay, me révèlent un lieu du Mellois (79)
En Parthenay, la 3e boucle de ma quête qui lia déjà Barcelone à Brocéliande, s’est manifestée sous la forme de 7 portes lumineuses suite au « lâcher » de mon poème Lamed. C’est en cela ma rencontre avec les promesses du livre 7 fois scellé… Une promesse faite à tous ! Les 7 portes lumineuses qui sont venues danser, aimantes et caressantes, en pure synchronicité , aussi naturelles que célestes, révèlent tous les possibles.
Le moment chemine en chacun, là est la victoire du temps créé, rythme de nos vies divines, comme le prophète Asaph l’affirme (Ps.82:6). Le temps, inexorablement, décompose la nature complexe de nos écheveaux d’être, matière brute, matière à décomposer, donc, par la philosophie, à décomposer encore par la spiritualité… Nécessairement à décomposer pour être saisie en contemplation. Rien n’est à retrancher ! Nous sommes libre de tisser notre royauté…
Les justes mots, les sons vibrants nés de l’émotion du cœur aimant et aussi reconnaissant, tous invoquant les 10 et les 22, ouvrent les 32 chemins… Les justes mots donc, s’ils sont prononcés en un lieu érigé de pierres taillées, disposés en connaissance de la science, gloires sans limite des Kérubins, par leurs résonances font s’entrouvrir les portes de la demeure éternelle. Ainsi, un instant, elles offrent une image/reflet. C’est là un visible de la lumière exaltée. Et cela ne fait que passer, car elle ne peut s’échouer ici. Chacun peut l’apercevoir en pratiquant ses propres exercices, toujours voilé, mais l’apercevoir quand même. Je l’affirme, car je l’ai fait, cette œuvre est juste, accessible, simple… C’est la promesse de tous les miracles, l’offrande partagée !
Cette caresse du voile de la lumière exaltée se manifesta à mon âme, en l’aven de la Saint-Jean d’hiver, que nous vivons de l’année 2016. Cette caresse est aussi une belle promesse, elle prît la forme de 7 portes lumineuses sur les 5 piliers et les 2 arcs du chœur vibrant, en cette église que l’on dit bâtie par Mélusine. Magnifique église, Haut-lieu du Poitou, qui permît, entre autres, l’inspiration à Aymeri Picaud pour son très particulier guide des pèlerins, ceux qui marchent pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Cette puissante église qui fît résonance à la caresse sublime et me permît d’entrevoir le parfait séjour, est celle de Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux. Il est tellement vrai qu’en cette église, la voie lactée trouve son miroir !
Ce fut une confirmation du geste juste et une invitation à la persévérance poétique, unique espoir de l’indispensable partage, bavardage essentiel d’une futilité féroce.
La trajectoire du réel, que mon verbe rencontre, gouverne mes tâtonnements de ses échos en le non-manifesté. C’est une aventure dont je crois devoir rendre compte :
L’enseignement de la juste poésie que j’essaye de suivre, mes « lâchers de poésie », ces gestes gratuits, sont une sorte de dialogues intimes avec le vivant. Je pratique cela depuis plus de 4 ans. Ces dialogues sont nés d’un élan merveilleux redonné à mon écriture. Un élan merveilleux, reçu grâce aux évangiles gnostiques de la bibliothèque de Nag Hamadi. Ce sont eux qui rallumèrent en mon âme le désir de poésie. Ainsi j’ai posé mes questions et l’ange s’est approché pour que je le saisisse. L’intensité vint crescendo. Gestes dans la lumière, être/Eon rouge saluant l’effort, aile frappant mon oreille, Mélusine serpentine se manifestant toute en Or dans l’ombre de la nuit…
Puis de nouveaux outils me furent donnés, il y a 15 mois, en Espagne…
A quelques pas de la plus anciennes synagogues d’Europe (4e siècle), alors que le 15 août venait, nous déambulions sur la place Saint-Philipe-Néri, dans le Gothic de Barcelone, un chêne en forme de Shin libéra le vert et le rouge. Un poème, que j’écrivit dans la nuit et inspiré par ce Haut Lieu, intitulé « Lorsque l’ennemi succombe », dès le lendemain en devint le passager momentané. Mes lignes versifiées, posées avec des larmes de bougies votives, furent accueillies par l’esprit du Lieu. Sa grande tendresse ne cesse de m’honorer. Ce dialogue, que je pressentais comme une ode à la réconciliation, ouvrait et je l’ignorais en l’instant et ne le découvris que plus tard, mon rapport à la lumière exalté et au Tétramorphe.
Le lendemain, le marché aux puces de cette même ville fut mon fleuve Chobar, et sur cette rive vint à moi une série d’objets qui m’enjoignaient d’apprendre à reconnaître l’Aleph/Beth et me conseillaient de parcourir avec sagesse et intelligence, dans les deux sens, les Sephiroth. Il s’agissait du trésor errant d’un kabbaliste : 22 cartes frappées de l’alphabet hébreux, un magnifique chandelier à sept branches, un bijoux en argent de curieuse facture… Dans la chambre, quasi-nuptiale que nous occupions, un livre oublié vint me dire une 2e fois l’invitation qui m’était faite. Il s’agissait du « Livre Brûlé » de Marc-Alain Ouaknin. Je n’avais jamais connue de plus extraordinaire réponse à un de mes « lâchers de poésie »… Et ce n’était qu’un commencement !
L’aube devint ma complice, sous l’étoile du matin je m’exerçais. Ayant taillé, dessiné, prononcé, à nouveau en Brocéliande, je fît l’expérience de ce que pouvait être une juste vocalise des mots énergétiques, des mots sceaux, des mots qualitatifs… Ce fut à Lizio, en cette chapelle templière révélée par un autre maître décédé, le père Auguste Coudray…
L’anecdote est vivifiante. En cette chapelle Sainte-Catherine de Lizio j’étais venu en compagnie d’un vieil ésotériste plein de lumières mais bourru, d’autres étaient là aussi. Mais le vieil ésotériste se senti malmené par le message des lieux, une autre filiation templière et initiatique subsistait et il en ignorait tout… Une autre que celle qu’il pratiquait, une voie presque jumelle. Un message trop déroutant au regard de l’œuvre de toute une vie de cet homme. Comment avait-il pu passer à côté de cela ?
Nous étions le 24 juin, le temps se couvrît au-dessus de Lizio. L’humeur tracassée du vieil ésotériste s’infiltrait dans l’éther qui répondait en échos décuplés… Les nuages couvraient le soleil. Le rituel naturel du long rayon devant frapper le baptistère et devant produire l’eau de saint Jean risquait d’être mis en échec, dans l’église chacun se recueillait guettant l’oculus surplombant la porte du couchant…
A partir des travaux de l’abbé Coudray, j’avais dressé l’arbre Séphirotique du lieu comme l’enseigne le Sefer Yetzirah. Je me plaçais aux divers points énergétiques et prononçais les 4 noms de chaque sephirot… Je fis du bas vers le haut et du haut vers le bas. Au pied de l’immense croix dessinée de pierres granitiques sur le sol de la chapelle, à l’extrémité occidentale de Aâssia qui désigne Melkhot, je finissais comme j’avais commencé… Merveilleuse synchronicité, dans l’écho de ma dernière syllabe du 10e sceau (והי+י), le soleil darda dans l’oculus à l’instant précis où il devait, pour bénir l’eau du bénitier…
Rien n’était plus attendu par notre Nous en cet instant. Rien ne pouvait être un « Salut » plus attentionné du non-manifesté… Ce fut la deuxième boucle !
La troisième boucle eut donc lieu, il y a peu à Parthenay et m’offrit le spectacle d’un tracé de lumière m’appelant à la contemplation des 7 portes. Le Tétramorphe, son histoire, d’avatar en avatar, s’invite à mes méditations poétiques, et viens de me faire découvrir un autre lieu où il régnait à l’entrée, un lieu tout proche et habité d’anciennes âmes comme la Place Saint-Philipe-Néri, dans le Gothic de Barcelone… Un nouveau Lieu donc, dans le Mellois (79), qui unit en ses pierres, Druidisme, puits sacré, premiers chrétiens de Gaulle et concorde… Est-ce là l’annonce d’une quatrième boucle ?
·Poème publié dans l’Anthologie des poètes francophones : « 116, poètes d’un autre monde pour la défense de l’écosystème planétaire et Vingt et une lettres ouvertes »(Editions Unicité : http://www.editions-unicite.fr/)
A l’occasion du lancement de la dite « Anthologie », un concept de l’artiste PABLO POBLÈTE (concepteur et directeur de cette édition) rare et pulpeusement nécessaire en substantifique Moëlle, avec couverture et œuvres photographiques de l’artiste CHRISTELLE WESTPHAL.
… A l’occasion de cette lecture de mon poème « Des blessures à l’ultime Merveille » à « l’Atelier Z » le 5 novembre à 18h, dans la matinée du même jour, je lâcherai le dit poème au cimetière du Père-Lachaise au cours d’une métapsychico-performance-conférence-pataphysico-interactive… Pour le RV prenez contact soit par mail : bruno.fou@free.fr soit sur l’EvMnT facebook : https://www.facebook.com/events/1424164864463332/
La cour de l’Ordre Royal de Mélusine s’est réunie au château de la Grange le 19 mai 2013. La fée tutélaire des Lusignan-Parthenay et protectrice du Poitou-Charentes, belle et bien présente sous de multiples formes, était accompagnée de l’ange du Bizarre. L’hôte de ce petit monde éperdu et romantique, le professeur Gargouïl, grand initié des secrets de Frankenstein, prolixe en science et en esprit, à cette occasion dévoila son redoutable projet : « Donner naissance à une néo-Mélusine ». Sur le plan technique la chose ne semble pas poser de grandes difficultés, seul le financement reste à trouver… La Chimère génétique est donc à portée d’éprouvette et d’épouvante ordinaire ! Le clone de la fille du Roi Elinas et de la Fée Persine, pourrait battre des ailes sous notre ciel, reconstituée à partir de son ADN extraite d’une relique jalousement gardée par l’ORM, des écailles de la queue serpentine et andouillesque de la fée vénérée.
Bruissaient les merveilles aux oreilles des gentes Dames et Chevaliers.
La belle Mélusine observait et écoutait,
Passant d’un masque à un autre,
Empruntant, quelques millisecondes l’enveloppe
De celui-ci, puis de celle-là,
Puis revenant à sa vision naturelle, campée dans l’éther,
Une goutte d’espoir en son cœur,
La fée calmait sa peine et sa colère,
Serrant fort le bras de l’Ange du Bizarre,
Cavalier en merveille, et dernier intercesseur revendiqué de la fée,
Venu lui aussi savourer la moisson nouvelle de beaux esprits,
Porté en l’Ordre par Grâce, Justice et Dignité.
A la symphonie des belles personnes réunies,
Quelques esprits désincarnés répondirent,
Eux aussi, en présence et Malices,
André Breton, Raymond Roussel,
Max Ernst et bien d’autres sont désormais à l’écoute,
Branchés sur l’égrégore, attendant l’intelligence de la suite…
Pourquoi Mélusine est-elle en colère ? Cela vous surprend ?
Il y aurait beaucoup à dire… pour vraiment savoir, il faut en faire l’expérience ! L’expérience de sa colère ne soumet à aucun danger physique immédiat, et c’est bien le plus troublant. Car si vous savez entendre sa colère, la fée vous en aimera davantage. Cette colère qu’elle partage avec tant d’esprits élémentaux, s’exprime en violence ailleurs. C’est la catastrophe terrible qui travaille tout, malaxant larmes et sang, alors que nous dansons, sur le volcan et les cadavres, feignant d’ignorer le cortège des signes, l’abomination dont nous sommes le moteur. Pour bien comprendre tout cela, cette colère, le miracle de l’inquiétant, le paradoxe de cette fin des temps, et le bonheur putréfiant, l’ivresse de ce monde qu’il nous faut abandonner… il faut se rendre en un lieu…. Dans la forêt de Chizé, tant aimée du poète poitevin Robert Marteau, là où vibre en passion le chêne de sept troncs, baignoire de la fée. Sur le sentier, il faut s’avancer et dépasser la dite baignoire, trouver le miroir et se relier au Lac d’Amour dans lequel chante aussi l’Ordre Royal de Mélusine, attendre la tombée de la nuit… Alors dans les brumes montantes l’armée des perdus de vues, tous les corps vapeurs du Noûs, à l’écoute du subtil, vous feront face. C’est eux qui verbalisent en silence les raisons de la colère que partage Mélusine, faute de partager plus avec notre humanité si sourde.
Alors que la lumière regagne du terrain dans ses flux journaliers, « un Double Ouroboros de chair et d’esprit » souhaitait placer la renaissance de l’invaincu sous le signe de l’Imagination, celle qui ne se confond pas avec sa boue. Il s’est agit d’éclairer le véhicule pour le saisir dans sa totalité, son absolu de merveille, et s’unir à la présence lumineuse dont il est la projection. Présence que le monde, diable insatiable, cherche à masquer par le grand maléfice de la voracité, en espérant notre anéantissement.
Dans la forêt de Chizé (79), la baignoire de Mélusine est un but de promenade familiale depuis presque deux siècles. Mais bien peu savent que derrière la baignoire, Mélusine a laissé choir son miroir…
L’objet, si indispensable pour la lire, l’est plus encore pour plonger dans les étoiles de notre Histoire collective.
A l’envers le vert donne le bleu et le blanc, à l’envers le rouge reste le fil conducteur, l’arcanne majeure. Bouche fermée les gestes parlèrent à la terre. Bouche ouverte, le feu s’en échappa pour redonner au ciel, en un éclair surgit de l’eau, l’éclat de l’espoir.
Avant que la nuit ne viennent, le corbeau de flammes embrasé, en amour toucha la surface où tout se reflète, éternité, petite misère et danse des sentiment futiles, sources des grâces…
L’aile flamme donc, toucha la surface frontière d’un monde et son double, là où tout devient possible, transfigurable, ressucitable, c’est là la seule table des lois…
Dans les yeux, sur terre et dans le ciel, en trois rencontres, l’éclair devint jeu et « l’Ouroboros de chair et d’esprit » prit sa juste place exerçant un parfait attrait, livré au hasard, humble dans sa nudité. Il fut temps de prononcer en silence des vœux. Chacun en eut un. L’année qui débute nous en parlera.
Dimanche 19 août le poème « Le Creuset et l’Echo » a été installé face au Dolmen de la Commune d’Exoudun (79). Une action saluée au couché de l’Invaincu par un Dragon d’or, que les spirites modernes appellent orbes. Le serpent ailé du ciel, venu tournoyant, a délivré un message si sensuel et spirituel que ceux qui écoutent pour l’espoir en recevront grande grâce. Mais ce « 6e lâché de poème » en pleine nature, lié de 8 en installation bambouesque, n’a résisté que peu de temps aux forces du nivellement scabreux et aliénant. Bien qu’il fut sous les auspices du Lac d’Amour, cher aux hermines de Bretagne, une main sauvage, humaine ou démoniaque, a désintégrée ce qui semblait sans doute être une atteinte au Patrimoine et à sa nécessaire aseptisation… La main ignorante prit là un bien grand risque d’usurper une fonction qui revenait aux éléments. C’est là son choix !… Et les lâchés de poèmes, par leur fragilité, leur simplicité de matériaux, en ouvrent volontiers le possible, ceci dans l’esprit de l’Ordre.
Le serpent du ciel, ailé et d’or, dans un souffle long comme le carré sacré, est venu parler des fleuves du temps… et de ce qu’ils charrient et modifient, diamants et sables, bois pétrifiés… et des pierres rouges comme la conscience d’amour, que l’initié reporte sur sa tête, bonnet phrygien, marque de l’héritage des anciens.
Tout autour de l’œuf magnifique et ardent et bleu de notre planète, sous les grands monolithes, couchés dans le sommeil de la mort, les corps d’humains d’autres temps ont longtemps transmis un message emprunt d’une certaine colère. La colère d’avoir été vaincu par des forces animées d’une piètre connaissance cosmique au regard de celle qu’ils reconnaissaient et expérimentaient au quotidien… Une sourde et juste colère donc, une colère parfois pacifique, paradoxe et privilège des consciences particulièrement édifiées. Mais parfois colères violentes nourries d’infâmes tortures. Ceci fit ces lieux maléfiques dont les mères usaient des légendes pour effrayer les enfants rebelles. Tous cela aujourd’hui revêt une autre allure, une autre fonction, car les temps qui sont nôtre, ce présent collectif, leur assigne une toute nouvelle tâche par la mutation et le mouvement naturelle de la grande roue des réincarnations.
Le dragon d’or a soufflé ces mots : « Bon nombre d’entre vous qui marchez dans ce temps furent ceux couchés sous les grandes dalles de pierres… Et l’expérience qui vous fit vaincus peut aujourd’hui servir. La malédiction n’est plus. Il n’en reste que la lumière d’être et le souvenir d’un mécanisme cosmique souvent impénétrable aux profanes »