Lâcher du poème “Un double Ouroboros” au miroir de Mélusine

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Lâché de poème dans la fôret de Chizé
…A la rencontre de l’antre sur les lèvres de tes cuisses,
Ma bouche espère un voyage en tendresse
Inspirations et fluides en retour de nos gestes,
J’aspire et caresse, puissance majeure, volupté lente
Tout est à prendre, rien ne se retranche…

Alors que la lumière regagne du terrain dans ses flux journaliers, « un Double Ouroboros de chair et d’esprit » souhaitait placer la renaissance de l’invaincu sous le signe de l’Imagination, celle qui ne se confond pas avec sa boue. Il s’est agit d’éclairer le véhicule pour le saisir dans sa totalité, son absolu de merveille, et s’unir à la présence lumineuse dont il est la projection. Présence que le monde, diable insatiable, cherche à masquer par le grand maléfice de la voracité, en espérant notre anéantissement.

Dans la forêt de Chizé (79), la baignoire de Mélusine est un but de promenade familiale depuis presque deux siècles. Mais bien peu savent que derrière la baignoire, Mélusine a laissé choir son miroir…

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…Écoutes et souffles, nos énergies se forment
Comme deux pendus heureux, tête bêche,
Délicieux mouvement propice aux flammes
Source de vie, corps miroirs des principes…

L’objet, si indispensable pour la lire, l’est plus encore pour plonger dans les étoiles de notre Histoire collective.

A l’envers le vert donne le bleu et le blanc, à l’envers le rouge reste le fil conducteur, l’arcanne majeure. Bouche fermée les gestes parlèrent à la terre. Bouche ouverte, le feu s’en échappa pour redonner au ciel, en un éclair surgit de l’eau, l’éclat de l’espoir.

Avant que la nuit ne viennent, le corbeau de flammes embrasé, en amour toucha la surface où tout se reflète, éternité, petite misère et danse des sentiment futiles, sources des grâces…

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…Le tien et le mien, Le haut et le bas,
Par l’union sensible, un seul cercle magique
Double ouroboros
Toi le ciel
Moi la terre
Le mien et le tien, deux faces d’un même Tournoi…

L’aile flamme donc, toucha la surface frontière d’un monde et son double, là où tout devient possible, transfigurable, ressucitable, c’est là la seule table des lois…

Dans les yeux, sur terre et dans le ciel, en trois rencontres, l’éclair devint jeu et « l’Ouroboros de chair et d’esprit » prit sa juste place exerçant un parfait attrait, livré au hasard, humble dans sa nudité. Il fut temps de prononcer en silence des vœux. Chacun en eut un. L’année qui débute nous en parlera.

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…Le plaisir nous guide, alors nait la spirale qui circule
Ta langue et mon axe, mes lèvres et ta coupe
Manifestent que notre deux est trois
Révèle qu’il est trois
Cette nature éternelle, visible qu’en amour,
En plaisir s’exprime, physique, matérielle, divine présence,
Par ta langue sur mon axe
Et mes lèvres sur ta coupe…

Un secret, la vérité blanche, le juste et l’eau bleue

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Dimanche 12 août, sur le tertre de la Fontadam, face à la fontaine antique de ce lieu où les druides partagèrent en passion leurs connaissances cénobitiques avec de jeunes mystiques venu d’orient qui ne se revendiquaient pas encore comme chrétien, un 5e poème a été “Lâché” en pleine nature. Il s’agit du poème : Le secret, les ailes et le trône. L’installation liée en 7 sur une structure bambouesque de mes lignes versifiées provoqua un double écho, deux flux de pensées et d’émotions. Le génie commun du lieu fît pour offrande l’évocation malicieuse et douce d’autres rives. Tout d’abord un éclair de mémoire pour Israel-Neguev, cet autre désert et pourtant source d’inspirations en Amour, espoir et paix… Et puis… encore une fois… le Québec ! Cette terre, outre-Atlantique, où vivent tant de cousins  partis de notre Poitou-Charentes envouté.

Dés les premier instants de notre présence, sur les pierres plus que millénaires de la fontaine de FontAdam, l’être rouge nous fît son salut habituel, toujours dans la grâce et le tendre merveilleux. Mais cette fois, une autre manifestation a suscité nôtre éveil. Un juste s’est révélé à nous. Parfaitement incarné dans ce monde du haut de ses 9O ans et 6 mois.

Le père d’André Naffrechoux a été élevé au rang de Juste Parmi les Nations. Toute la famille faisait œuvre de résistance ! Dans le bouquet de souvenirs qui habite aujourd’hui son existence, il en est un dont André est fiers plus que tout autres : « Vous savez quoi… ? Pendant presque un an, sous l’occupation, j’ai fait manger à la même table : un déserteur de l’armée allemande et un couple pourchassé par la police en raison des lois antisémites » Souvenir magnifique d’une flamme, espoir en l’humanité, chancelante mais toujours résistante aux attaques terribles de l’obscurité et du néant, presque totale, en ces temps ou comme aujourd’hui, la brutalité absurde seul est libre et régne de part le monde.

André Naffrechoux porte un nom devenu rare en Poitou-Charentes. Presque tous les membres de sa famille se sont embarqués, en plusieurs flux, pour devenir boucanier sur les rives du Saint-Laurent en ce Québec dont les fleurs de lys si poitevines resplendissent de l’autre côté de l’Atlantique…

André Naffrechoux porte donc un nom fort de sens et d’Histoire, il est de part sa famille, le propriétaire du site de la fontaine de FontAdam et cela depuis 1913. Son père, puis lui-même en sont les très honorables gardiens. De cette fontaine guérisseuse que les picto-charentais savent « feuseuse de miracles » André admire, tous les jours à l’heure de la « Vraie Croix », le miracle de sérénité.  Il sait comment il faut en boire et comment il faut s’y baigner, d’où vient précisément cette eau, de quel plateau du Massif-central… et surtout que la fameuse légende, dont les ermites ici les premiers témoignèrent, narre un fait parfaitement exacte : les eaux de cette fontaine, sous certains auspices, deviennent bleues comme le ciel, pour s’unir au blanc, vérité de nos vies.