Pour la vérité : « L’abandon au souffle »
La clairière/carrière Saint-Martin, offre cet espace temple où le temps prend toutes ses formes. Éveillant l’essentiel des milles et un témoignages, les nuits et les jours se comptent sans sommeil, la lumière en ce lieu érige notre désir en douces foudres phalliques, commandant le retour, l’envie du retour, le besoin du retour, chemin des dialogues… En présence d’incarnés, troublants miroirs par leurs brisures communes, de Phil. en Val., d’enfance aux lumières réappropriées en maturité rayonnante enfin dévoilée, ami et pensionnaire affectueux, assistèrent en acteurs dévoués au retour en poésie de la clairière/carrière. Ainsi fut lâché le 11 août 2013, par notre couple magique, les lignes poétiques de « L’abandon au souffle » sur les rives de ce haut lieu du Saint-Maixentais (79), exactement là où soufflent les vagues d’un esprit bleu, magnifique, aimé du rouge, vainqueur des lâches miasmes qui ne peuvent l’effacer ! Vainqueur en vérité, cadeau des firmaments.
Noué de trois, dans un triangle bambouesque, « l’abandon au souffle » accueille les passants de la carrière Saint-Martin entre le chemin du ciel et celui des eaux, pour inviter à voir l’insondable insolite, dans ce qu’il expose d’infini beauté, rose mystique, vérité, l’unique partage définitif.
En gloire de ma joie j’entends le brouhaha qui m’appartient et marque mon passage, aurais-en ce mouvement d’être, en ce véhicule, la force d’éteindre ce qui n’est pas amour ? Seule la gloire me donnera la réponse… La réponse ne viendra que de là, cet au-delà de gloire, que mon miroir perçoit.
Je reste aussi, et encore amoureux, par celle qui m’éveille au meilleur de moi-même, à l’écoute de chaque pas, les miens et les siens. Car en fraternité comme en amour la gloire rayonne. Ici, ainsi, chaque passant, grâce au Lys, à le pouvoir de ressusciter cet espoir en l’humanité, qui n’est pourtant déjà plus qu’une ombre, sombrant parmi les ombres dans le tableau du plus grand nombre. Les foules ignorent la vérité, et aujourd’hui les foules sont bien plus que masse, elles le sont bien plus encore à chaque heure barbare qui passe, encore et toujours… Elles s’antropophagent à l’aveugle, voraces comme la haine. Le juste tendra bientôt à notre disparition, tremblons car l’amoureux de vie pourrait désirer notre mort… La rose mystique, d’une larme de feu, éteindra notre temps. Seul l’abandon au souffle témoigne de la vérité invaincue ! Seul l’abandon au souffle régénère les âmes perdues, une chance toujours possible… N’est-ce là que paroles de désert ?
L’abandon au souffle
La vérité n’existe pas comme les formes du monde
La vérité ne se touche pas, ni même avec une fronde
La vérité ne s’observe pas comme le flux de l’onde
Voir le soleil ne te fait pas soleil
L’eau dans ta main de te fait pas eau
Le parfum respiré ne te fait pas parfum
La terre sous tes pieds ne te fait pas terre
Mais, celui qui voit la vérité devient vérité
La vérité n’est pas dans l’ordre du temps
La vérité qui demeure est visible au firmament
Celui qui la voit est aussi firmament
Dans cet espace tu es ce que tu vois
Le souffle seul fait exister la vérité
Souffle, tu es sang de vérité
Mélusine au bras de l’Ange…

La cour de l’Ordre Royal de Mélusine s’est réunie au château de la Grange le 19 mai 2013. La fée tutélaire des Lusignan-Parthenay et protectrice du Poitou-Charentes, belle et bien présente sous de multiples formes, était accompagnée de l’ange du Bizarre. L’hôte de ce petit monde éperdu et romantique, le professeur Gargouïl, grand initié des secrets de Frankenstein, prolixe en science et en esprit, à cette occasion dévoila son redoutable projet : « Donner naissance à une néo-Mélusine ». Sur le plan technique la chose ne semble pas poser de grandes difficultés, seul le financement reste à trouver… La Chimère génétique est donc à portée d’éprouvette et d’épouvante ordinaire ! Le clone de la fille du Roi Elinas et de la Fée Persine, pourrait battre des ailes sous notre ciel, reconstituée à partir de son ADN extraite d’une relique jalousement gardée par l’ORM, des écailles de la queue serpentine et andouillesque de la fée vénérée.
Bruissaient les merveilles aux oreilles des gentes Dames et Chevaliers.
La belle Mélusine observait et écoutait,
Passant d’un masque à un autre,
Empruntant, quelques millisecondes l’enveloppe
De celui-ci, puis de celle-là,
Puis revenant à sa vision naturelle, campée dans l’éther,
Une goutte d’espoir en son cœur,
La fée calmait sa peine et sa colère,
Serrant fort le bras de l’Ange du Bizarre,
Cavalier en merveille, et dernier intercesseur revendiqué de la fée,
Venu lui aussi savourer la moisson nouvelle de beaux esprits,
Porté en l’Ordre par Grâce, Justice et Dignité.
A la symphonie des belles personnes réunies,
Quelques esprits désincarnés répondirent,
Eux aussi, en présence et Malices,
André Breton, Raymond Roussel,
Max Ernst et bien d’autres sont désormais à l’écoute,
Branchés sur l’égrégore, attendant l’intelligence de la suite…
Pourquoi Mélusine est-elle en colère ? Cela vous surprend ?
Il y aurait beaucoup à dire… pour vraiment savoir, il faut en faire l’expérience ! L’expérience de sa colère ne soumet à aucun danger physique immédiat, et c’est bien le plus troublant. Car si vous savez entendre sa colère, la fée vous en aimera davantage. Cette colère qu’elle partage avec tant d’esprits élémentaux, s’exprime en violence ailleurs. C’est la catastrophe terrible qui travaille tout, malaxant larmes et sang, alors que nous dansons, sur le volcan et les cadavres, feignant d’ignorer le cortège des signes, l’abomination dont nous sommes le moteur. Pour bien comprendre tout cela, cette colère, le miracle de l’inquiétant, le paradoxe de cette fin des temps, et le bonheur putréfiant, l’ivresse de ce monde qu’il nous faut abandonner… il faut se rendre en un lieu…. Dans la forêt de Chizé, tant aimée du poète poitevin Robert Marteau, là où vibre en passion le chêne de sept troncs, baignoire de la fée. Sur le sentier, il faut s’avancer et dépasser la dite baignoire, trouver le miroir et se relier au Lac d’Amour dans lequel chante aussi l’Ordre Royal de Mélusine, attendre la tombée de la nuit… Alors dans les brumes montantes l’armée des perdus de vues, tous les corps vapeurs du Noûs, à l’écoute du subtil, vous feront face. C’est eux qui verbalisent en silence les raisons de la colère que partage Mélusine, faute de partager plus avec notre humanité si sourde.
Mercure viendra
La condition première et ultime
C’est accomplir une danse infinie
Alors écoute le chemin dont l’hymne
Palpite dans l’offrande et l’esprit
Rien n’aura été recueilli en vain,
Car il ne suffit pas le tamis de la vie
Où tous passent et repassent sans fin
Par le furieux fleuve aux mille lits,
Encore faut-il faire la rencontre des âmes sœurs,
Délicieux miroirs, grâces du destin,
Par elles, l’Or de vie se cristallise, et frappe du bonheur,
Et règne sans fin, en victoire du matin…
Le lait de la résistance…
[mantra-multi]
Faites un acte politique concret : Achetez votre lait dans une ferme !
Le monde agricole est en première ligne. En Deux-Sèvres, les suicides des agriculteurs se multiplient. Aujourd’hui, les petits producteurs de lait subissent de plein fouet la barbarie économique dominante. Sur la poignée de communes de mon coin de territoire, entre Exoudun, La-Mothe-Saint-Heray et Saint-Maixent, 50% d’entre eux (au minimum !) sont appelés à disparaître. Sans une expression rapide et importante de solidarité avec ces paysans qui sont nos voisins, notre environnement social, écologique et économique se transformera radicalement en enfer.
En Deux-Sévres, tout près de chez-vous, il y a forcément un petit producteur de lait. A la Mothe Saint-Heray (79), je vais à la ferme des Trois-Cerisiers. Acheter du lait dans une ferme , ici comme dans bien d’autres campagnes de France, est un acte de résistance. Alors, faites vous plaisir : Résistez !… Et il y a urgence… Arrêtons d’engraisser ceux qui nous assassinent, ces grandes surfaces qui distribuent du poison. Si vous souhaitez agir concrètement, prenez contact avec moi pour m’accompagner chez Joël David l’éleveur des Zheureuses vaches de Salles. Ou rendez-lui visite avec votre « pot-à-lait » (des bouteilles d’eau vide c’est bien aussi) pour recueillir votre lait tout frais ! Une fois bouilli, au réfrigérateur, le lait se garde une bonne semaine… et si vous le souhaitez, je peux vous montrer comment (dans votre cuisine !) on peut faire de la crème, du fromage, du fromage frais (aux herbes !) et des yaourts… Et si vous n’êtes pas de la commune, je me fais fort de vous trouvez un p’tit producteur de lait dans votre coin…
Pour + d’infos sur le lait de la résistance !
Bruno Fouchereau 09 51 53 17 22
FACEBOOK / https://www.facebook.com/bruno.fouchereau
Pour acheter du lait, c’est Tous les jours à 19h (sauf le dimanche)
à la ferme des « Trois Cerisiers » 79800 Salles // tel : 06 98 21 11 42
La disparition programmée des petits producteurs de lait
Sur la poignée de communes qui entourent les villages de la Mothe-Saint-Heray, Exoudun et Saint-Maixent-l’Ecole, la moitié des producteurs de lait vont disparaître dans les 12 mois qui viennent. Alarmiste ? Malheureusement ce sont les faits ! La fermeture de la principale coopérative laitière (Bougon) de ce territoire des Deux-Sèvres est programmée. Le mince espoir de maintient d’une partie de l’activité ne permettra (au mieux) que d’acheter 50% des productions laitières locales… Et c’est une annonce dont l’effet paradoxal est volontairement sédatif. Rappelons que l’année dernière les techniciens et administrateurs de la laiterie de Bougon d’une part et les politiques en charge du territoire d’autre part, promettaient vigilance pour les uns et maintient de l’activité pour les autres. Il fut même annoncé une ébouriffante campagne publicitaire pour partir à l’assaut des marchés internationaux… Une stratégie que certains esprits plus éclairés avaient immédiatement taxé de : « …spirale mortifère ! » Analyse malheureusement minoritaire… Il y a 1 an… 1 an seulement ! Aujourd’hui la seule promesse qui tienne pour nos territoires est celle d’un sinistre économique sans précédent qui, petit à petit, se révèle comme inéluctable et démontre aux yeux de tout observateur objectif l’absence totale de projet économique viable. La seule voie possible, si nous ne voulons pas entériner un avenir de paysans sans terre, de sols définitivement pollués, de nourritures empoisonnées et d’absolue misère des populations locales, passe par une transformation radicale des politiques territoriales. Nous disposons collectivement des moyens, de l’énergie et des ressources pour développer un artisanat local, une paysannerie écologique et pérenne, si nous organisons et soutenons avec radicalité les pratiques de circuits courts et de consommation de produits locaux. De telles politiques sont possibles et expérimentées ailleurs avec succès, en France, en Europe et en Amérique Latine. Mais pour cela il faut rompre avec la dictature de l’économie libérale et la financiarisation des activités humaines et naturelles. [/mantra-column] [mantra-column width= »1/2″]
Des vaches heureuses !
A la ferme des « Trois cerisiers », Joël David élève une quarantaine de vaches qui mangent une nourriture saine et sans OGM… En clair, un troupeau traité avec attention et respect. Le lait des vaches de Joël est délicieux. Bouilli, il se conserve une semaine au réfrigérateur, il fait une bonne crème et des fromages onctueux… Tout ça pour le quart du prix du lait empoisonné de votre grande surface (malheureusement) habituelle ! Tous les jours à 19h (sauf le dimanche) vous pouvez venir à la ferme pour acheter du lait.
Entre fourrage à distribuer et les visites de camarades agriculteurs, Joël répond à quelques questions.
BF – Il est devenu commun d’entendre les gens dire : « …faire une agriculture saine, respectueuse de la nature et des bêtes c’est un sacerdoce ! » Qu’en penses tu ?
Joël David – Un sacerdoce… Je ne sais pas ! C’est au moins un engagement concret. Pour cela il suffit de comparer les revenus horaires d’un céréalier dont les pratiques sont extrêmement polluantes, épuisent les réserves d’eau et dévastent des écosystèmes, à ceux d’un petit éleveur soucieux du confort de ses bêtes et dont les pratiques intègrent un projet de développement (réellement) durable. Les céréaliers gagnent en moyenne 80€ de l’heure, alors qu’un éleveur comme moi gagne à peine 8€.
BF – Que penses-tu des dynamiques sociales et économiques agricoles développées sur notre territoire ?
Joël David – Elles nous entraînent à une catastrophe à très court terme, et ce ne sont pas les formules incantatoires des responsables des syndicats d’eau et de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne qui changeront quoi que ce soit… A vrai dire, nos territoires ne sont pas confrontés à une dynamique sociale et économique agricole, mais à un pillage de nos ressources collectives. Un pillage orchestré et masqué. Si cette spirale mortifère n’est pas enrayée rapidement nous nous enfoncerons collectivement dans une grande misère… Du moins, ceux qui vivent ici, nous qui avons ici nos racines familiales, nos amis, nos maisons… Car les « fonds de pension » qui sont derrière les pratiques agricoles industrielles et investissent dans le développement des céréaliers, ces fonds de pension… Ils se retireront dès que les bénéfices ne seront plus aussi juteux ! Et c’est ce qui se passera lorsque nos terres et nos eaux seront complétement polluées…
BF – Existe t-il des solutions ?
Joël David – Oui ! Ces solutions existent, elles nécessitent des décisions politiques. Ce sont des solutions qui permettraient un développement agricole pérenne sur le plan économique, sociale et écologique. Ces solutions ont déjà fait leurs preuves. Ces décisions politiques sont applicables à l’échelon local. Elles demandent de rentrer en rupture avec certains diktats de l’économie libérale. Malheureusement encore trop peu de personnes ont prit conscience de l’urgence de la situation. La mobilisation pour faire évoluer les choses reste faible et la plupart des élus font mine d’ignorer les fondements du problème… Le courage c’est bien plus rare que l’or et pourtant ça ne paie pas… C’est terrible, il en va pourtant de notre survie.
POUR INFORMATION : Le lait aujourd’hui est acheté aux éleveurs au prix de 0,307€ le litre. C’est exactement le même prix qu’il y a 30 ans. Pour que les petits producteurs de lait perçoivent un revenu considéré comme décent (légèrement sup au smic), il faudrait que le litre de lait leur soit acheté 0,407€ le litre.
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Ressources :
Voici ce que risquent nos territoires si, ici et maintenant, nous n’entrons pas en rupture avec la politique dominante actuelle :
« La danse macabre sur l’environnement grec va-t-elle continuer ? C’est la question que les écologistes grecs, la gauche et les mouvements citoyens se posent. Les entreprises qui convoitent les ressources du pays tentent de s’imposer (et de plus en plus en employant la force) à l’aide de la Troïka grecque et internationale. Pour n’en citer que quelques unes : EDF, Iberderola, Eldorado Gold, Gazprom, Suez ou Siemens font tout leur possible pour pouvoir continuer à faire des profits sur le dos de la population et de l’environnement. Elles souhaitent employer des « esclaves modernes » pour 300 euros par mois, racler toute ressource énergétique et hydrique, posséder les terres publiques et occuper in fine une place stratégique en méditerranée. Elles rêvent d’un nouveau colonialisme énergétique et foncier du XXIème siècle. Mais, c’est sans compter sans les mouvements d’ampleur qui se développent un peu partout sur le territoire !”…
Lire la suite : https://lun-deux.fr/lausterite-detruit-aussi-la-nature-lexemple-grec-entretien-avec-roxanne-mitralias/
Une synthèse bien faite sur les effets désastreux de la malbouffe sur le cerveau : http://courantlibre.wordpress.com/2009/12/19/l%E2%80%99effet-desastreux-de-la-malbouffe-sur-le-cerveau/
Un agriculteur qui prépare la révolution open-source :
Dans le Missouri, Marcin Jakubowski a fabriqué un tracteur dont il a publié les plans sur le net, avant d’imaginer le « kit de construction du village global » : 50 outils répondant aux besoins fondamentaux des hommes, du four à pain à la presse à briques… Lire la suite : http://www.wedemain.fr/L-agriculteur-qui-prepare-la-revolution-open-source_a223.html
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Lâcher du poème “Un double Ouroboros” au miroir de Mélusine

Ma bouche espère un voyage en tendresse
Inspirations et fluides en retour de nos gestes,
J’aspire et caresse, puissance majeure, volupté lente
Tout est à prendre, rien ne se retranche…
Alors que la lumière regagne du terrain dans ses flux journaliers, « un Double Ouroboros de chair et d’esprit » souhaitait placer la renaissance de l’invaincu sous le signe de l’Imagination, celle qui ne se confond pas avec sa boue. Il s’est agit d’éclairer le véhicule pour le saisir dans sa totalité, son absolu de merveille, et s’unir à la présence lumineuse dont il est la projection. Présence que le monde, diable insatiable, cherche à masquer par le grand maléfice de la voracité, en espérant notre anéantissement.
Dans la forêt de Chizé (79), la baignoire de Mélusine est un but de promenade familiale depuis presque deux siècles. Mais bien peu savent que derrière la baignoire, Mélusine a laissé choir son miroir…

Comme deux pendus heureux, tête bêche,
Délicieux mouvement propice aux flammes
Source de vie, corps miroirs des principes…
L’objet, si indispensable pour la lire, l’est plus encore pour plonger dans les étoiles de notre Histoire collective.
A l’envers le vert donne le bleu et le blanc, à l’envers le rouge reste le fil conducteur, l’arcanne majeure. Bouche fermée les gestes parlèrent à la terre. Bouche ouverte, le feu s’en échappa pour redonner au ciel, en un éclair surgit de l’eau, l’éclat de l’espoir.
Avant que la nuit ne viennent, le corbeau de flammes embrasé, en amour toucha la surface où tout se reflète, éternité, petite misère et danse des sentiment futiles, sources des grâces…

Par l’union sensible, un seul cercle magique
Double ouroboros
Toi le ciel
Moi la terre
Le mien et le tien, deux faces d’un même Tournoi…
L’aile flamme donc, toucha la surface frontière d’un monde et son double, là où tout devient possible, transfigurable, ressucitable, c’est là la seule table des lois…
Dans les yeux, sur terre et dans le ciel, en trois rencontres, l’éclair devint jeu et « l’Ouroboros de chair et d’esprit » prit sa juste place exerçant un parfait attrait, livré au hasard, humble dans sa nudité. Il fut temps de prononcer en silence des vœux. Chacun en eut un. L’année qui débute nous en parlera.

Ta langue et mon axe, mes lèvres et ta coupe
Manifestent que notre deux est trois
Révèle qu’il est trois
Cette nature éternelle, visible qu’en amour,
En plaisir s’exprime, physique, matérielle, divine présence,
Par ta langue sur mon axe
Et mes lèvres sur ta coupe…
Un double Ouroboros de chair et d’esprit
A la rencontre de l’antre sur les lèvres de tes cuisses,
Ma bouche espère un voyage en tendresse
Inspirations et fluides en retour de nos gestes,
J’aspire et caresse, puissance majeure, volupté lente
Tout est à prendre, rien ne se retranche
Écoutes et souffles, nos énergies se forment
Comme deux pendus heureux, tête bêche,
Délicieux mouvement propice aux flammes
Source de vie, corps miroirs des principes
Le tien et le mien, Le haut et le bas,
Par l’union sensible, un seul cercle magique
Double ouroboros
Toi le ciel
Moi la terre
Le mien et le tien, deux faces d’un même Tournoi
Le plaisir nous guide, alors nait la spirale qui circule
Ta langue et mon axe, mes lèvres et ta coupe
Manifestent que notre deux est trois
Révèle qu’il est trois
Cette nature éternelle, visible qu’en amour,
En plaisir s’exprime, physique, matérielle, divine présence,
Par ta langue sur mon axe
Et mes lèvres sur ta coupe
A deux nous sommes dans le cercle et triangle aussi
Le symbole lu en notre chair si belle
Offre en surplus la persistance universelle
Occulté souvent, récurrente barbarie
Inutile surtout
Car il suffit d’être deux
Pour s’imprégner de la vérité
Chair et esprit, cercle et triangle, source de vie
Ouvrez la boucle et ricochez en huit,
La chair et l’esprit, l’un nait de l’autre à l’infini
Merveille des merveilles, nul besoin de fuite
« Se lever avec l’ambition de l’unique » au cimetière de Niort (79)
La marche du temps eut ceci de douce, qu’elle m’a permis d’observer le décor de ce monde en divers postes de vigie. Dans cette même incarnation il m’a été donné de vivre plusieurs vies et je brûle de ces expériences et me calcine en toujours plus de curiosité pour les merveilles à venir. Sollicité pour un « lâché de poèmes » au vieux cimetière de Niort, je sacrifiais volontiers de mon temps au grand média télévisuel et néanmoins régional… Et observais faire ce que longtemps j’ai moi-même fait.
Ils furent donc deux cavaliers au blason de « France 3 » venus frappés à ma porte. Pour la fête des morts, un poète épris d’étoiles et d’Eons, leur semblait propice à des chiffres de bonne Médiamétrie. Mesure d’impact d’audience, la médiamétrie dicte ce qui doit s’exprimer, et supplante en beaucoup d’esprits toute autre augure. La médiamétrie rend souvent sourd et aveugle à la mode des fantasmes onanistes. Mais ces deux cavaliers là, a deux sur la même monture, eurent l’oreille sensible. Ils n’ignorent pas que le gazouillis des oiseaux recèle toujours quelques Parfaites Amitiés. Ils n’ignorent pas, mais en ont-ils réellement conscience… Bientôt, bientôt, bientôt !
Sous la pluie, la myriade d’Ouroboros du cimetière de Niort, images parlantes et pourtant muettes, fut leur porte première pour aller sur les traces d’Abraxas. La borne pyramide du prêtre Genet leur avait fait « le » signe… C’est le moins que Genet puisse faire ! Dans les allées, à leur invitation, je lâchais « Se lever dans l’ambition de l’unique »… Devenant moi-même, à ma grande surprise, sous leurs yeux à peine ouverts, l’être rouge. Le compagnon de ma série de lâchés de poèmes de l’été, s’incarna en moi. L’être Rouge, qui 7 fois s’est manifesté, avec grâce et compassion, et une 8e fois, tourné d’un quart de tour, à la pointe de l’Ile, au Parc du Vert Galant en ParIsis.
« Manque et plénitude » 2e lâché de poéme, été 2012 par Darius1c
Ainsi donc, par l’acte demandé (ils ignorent la responsabilité en liberté qu’implique une telle demande !) Je passais à une autre marche. Le cimetière remplissait bien sa fonction. Devenant « être rouge » j’offrais rituellement aux cavaliers la marche que je quittais. Libre à eux de tenter l’aventure et de gravir.
“La Chute du temps” interroge le dernier grand maître des Templiers – Un cycle s’achève et l’aventure du suivant nous éclaire déjà
En résonance aux 7 lâchés de poèmes sur ces terres dont Mélusine est la fée tutélaire, il s’agissait de placer le Huit, pour que le chapeau du bateleur exprime l’aube renaissante dont le Lac d’Amour est l’écho humain. Cette fin de cycle personnel, proto-mystagogie offerte en partage, imposa le lieu en l’aube du 21 septembre.
Le mouvement, pour revenir au plus près de sa source racinaire devait se déporter pour éclairer le sens. Il fallait reculer et surtout saisir le miroir pour lire la fable de vérité, unique langue des sages. Comme il s’agit « par loyauté maintenir », de mes rêveries d’enfance et stupeurs d’adolescent émerveillé par la lumière architecturale de Paris, surgit donc l’unique lieu possible : la pointe du parc du « Vert Galant » ! Il s’imposait aussi par l’Ordre, l’Esprit et la Lettre, celui qui fût le 18 octobre 1314, le haut lieu du martyr de Jacques de Molay, dernier grand Maître des Templiers. « La Chute du temps » fut donc lâchée en ce lieu, propulsée en une construction bambouesque nouée de huit.
En bas des marches, juste en-dessous de la statue équestre d’Henry IV dont le sabot levé est un coffre inviolé contenant le vrai secret des Anges de Saint-Sulpice, les arches monolithiques sont les portes d’un enfer. Les fauves dévoreurs de vide, travestis en touristes, passent devant. Ils ignorent le titanesque message que les pierres ajustées au cordeau rouge et sans métaux, chuchotent, infatigables, cherchant le chemin de nos consciences, alors que l’astre fatidique s’élève pour l’ultime eschatologie.
Les architectes révolutionnaires de 1792 ont aménagé les pierres se souciant de la source. Leurs frères placèrent la plaque de bronze commémorant le martyr de Jacques de Molay, lui qui au nom des francs et de leur âme libre, par leur alliance avec les wisigoths, prononça les paroles secrètes condamnant les papes et tous les tyrans à périr devant l’éternel et le trône de Salomon… Jules Michelet pour faire bonne mesure d’excitation et de mystagogie n’en rapporta pas les mots justes. Il jeta un voile sur l’Empédocle de son récit et protégea la substantifique moelle en usant de la technique du faux monnayeur. Pratique usité de Sion pour les R+C et force des Rossignols. Mais l’œil avisé retiendra la leçon que l’esprit érigé en justice combat dans l’espoir que retentisse, un peu, l’harmonie des hiérophantes et la cité céleste. Qu’importe la bannière, elle sera forcément rouge et blanche et bleue. D’Henri IV à Jacques de Molay, le même espoir.
Surveillant ce qui ressemble à une « intervention » mes amis en quête de repère ultime mais ignorant le « mouvement qui transcende formes et temps » reçurent bien plus que je ne pourrai transmettre. Rien ne m’appartient, c’est la leçon que je reçois lorsque l’orgueil me ramène au médiocre.
Dans la densité parisienne, pesanteur de la rationalité pervertie par la peur quotidienne, l’être rouge se manifesta en pure matérialité organique, frappant du marteau sur l’enclume, démontrant que rien n’empêchera sa venue. L’être rouge est une femme… Une femme blonde !