A mes fils et au code secret offert à toute naissance !
En témoin d’un écho du passé, quelques jours auparavant, je prononçais des paroles choisies, ceci devant la cour du Roi Arthur assemblée à la Table Ronde. Une noble compagnie héritière de celle du 6e siècle, et recrée à Glastonbury au XIXe siècle.
Aux 4 vents de Brocéliande et leurs clameurs sécrètes, au creux d’un chemin du dernier carré de la forêt mystique, sur la branche d’un Rouvre, mon poème intitulé « Sous le ciel de Mélusine » fut lâché… Il l’a été où le minéral et le végétal s’épousent en un acte vertigineux. Ici l’universelle merveille se manifeste dans le « …il y-a… » Ce chemin presque oublié offre ce miracle grâce à la troublante prophétesse de Brocéliande qui fut le médium cristallisateur de cette magie naturelle, manifestation persévérante et toujours observable dans son aspect le plus concret, racines d’arbres enlaçant amoureusement leurs pierres nourricières. Un assemblage de minéraux et de végétaux, symbolisant (au moins !) le message judéo-christique nourrissant l’antique sève philosophique des druides. La prophétesse de Brocéliande, dont les ombres effraient tel l’ogre les enfants impatients et ignorants, portait le nom de Geneviève Zaepffel (1882-1971). C’est juste derrière son magnétique et ensorcelé Manoir-du-Tertre, que Geneviève, pour son grand œuvre de druidesse, consacra l’union du bois vivant à la pierre façonnée. Un geste dont la trace se lit toujours, geste de magie opérative d’une femme mystérieuse et aujourd’hui maudite. Ce qui signifie beaucoup, tant sur le plan symbolique que celui de la quintessence des organisations initiatiques qui en ont résulté. C’est là un message de Phileas Foog qu’il est donné de recueillir ! Qui en fera la moisson ? Pour faire écho à cette attente nervalienne, le 10 octobre 2015, mon poème prit donc place, humble mais juste signal de reconnaissance… Surtout ne vous empressez pas de juger la Druidesse, la Prophétesse de Brocéliande œuvrait dans l’ombre au grand mystère de l’indicible !
Ma caresse psychique à ce lieu frissonnant et particulier, fut la continuation d’un échange commencé ailleurs avec d’autres et en fraternité, une conversation improbable et merveilleuse. La dive grâce fait que le passé défile devant et l’avenir derrière. Ce que l’on prend pour un écho, n’est souvent que l’avenir du passé. Il faut entendre ce qui en diverge, ainsi le présent s’enrichit d’un parfum rédempteur.
En témoin d’un écho du passé, quelques jours au paravent, je prononçais des paroles choisies, ceci devant la cour du Roi Arthur assemblée à la Table Ronde. Une noble compagnie héritière de celle du 6e siècle, et recrée à Glastonbury au XIXe siècle. Elle tenait son cercle en Normandie pour l’équinoxe d’automne. Invité en cette chaîne fraternelle réincarnée, sublime lacet d’amour, je vis s’ouvrir scintillant, paisible et naturel, le vortex des synchronicités métapsychiques. Donc, libre de partager, il me vint le courage d’interroger l’oracle voilé. Je le fis donc, craignant tout de même ma vanité et mes prétentions face au magistral aéropage (voir mon travail lu devant l’International Order of the Knights and Ladies of the Round Table of King Arthur’s court). J’invoquai ma rencontre du Shâh-Nâme, les confrontations et complicités des traditions orales et écrites, de même des êtres passés en terres avaloniennes, un archi-Druide de la Gorsedd de Bretagne, un professeur parlant toutes les langues celtes, et le Manoir du Tertre qui m’accueilli en diverses occasions et notamment lorsque mes fils, en gestation, prenaient corps dans la matrice de leur mère. Mes jumeaux en étaient à leur 5e mois de leur vie intra-utérine et passèrent 4 fois 7 jours, en cet état, en ce haut lieu. Leur vie intra-utérine n’eut que 8 fois 4 semaines ! Mes fils, nés au Palais-Royal, sous les auspices d’une séquence cabalistique écrite en Oghame et en Hébreu, laissée à mon intention, anonymement, dans le cloitre du Palais… Une ribambelle d’histoires, une sarabande d’émotions dont le sens n’échappe pas à l’espoir, mais à la certitude, car fééries vécues, source de toutes origines. Mais je m’égare…
Hors donc, les signes se donnent hors notre volonté, ils ne réfrènent ni l’envie, ni l’oubli, ni le fantasme, parfois ils s’en inspirent. En vérité, les signes répondent aux pensées, mieux encore aux actes. Comme pour le Trivium et le Quaternum, aucune des parties n’est une tranche mais, par la grâce de ce qui nous constitue, des phases qui s’enchaînent au service de l’expansion psychique. Elles se sanctifient de reconnaissance…
Les anges souhaitaient, dans leur grande bonté, me rappeler que rien ne peut exister s’il n’est pas nommé. C’est ainsi, après mes phrases prononcées devant la cour du Roi Arthur, en circumambulation dans le dernier carré de Brocéliande, le Sepher Yetsira me tomba entre les mains alors que je flânai dans une librairie de Tréhorenteuc. Ce fameux village de Brocéliande, où l’abbé Gillard construisit son étonnante église que visitent des cohortes de touristes. Il faut bien dire qu’une étrange et faussement naïve décoration embelli cette église la rendant énigmatique. C’est juste après la deuxième guerre mondiale que l’abbé Gillard se lança, aidé d’un respectable prisonnier allemand, dans la fabrication de vitraux et de fresques où foisonnent toute la symbolique de l’imaginaire Arthurien. Ce prêtre inspiré mit à l’honneur, lui aussi, l’étonnant mariage qui uni celtisme et judéo-christianisme.
Il est dit que le Sepher Yetsira n’est pas à comprendre, il demande seulement à être reconnu. En soit, c’est un merveilleux présage qu’il me fut donné de l’acquérir en ce village de Tréhorenteuc où souffle l’esprit du Graal. Reconnaître le merveilleux lorsqu’il se présente nécessite une certaine simplicité, c’est le lion qui accompagne tout chevalier des temps aventureux lorsque, digne dans l’épreuve, il libère la force amoureuse des anges en les acceptant.
Ma question, que j’ai osé prononcer devant l’oracle voilé et véritable maître de la noble assemblée du Roi Arthur, était aussi une promesse, car si j’avais une réponse, je me suis engagé d’en offrir la quintessence lors d’une prochaine prise de parole devant la cour.
Ces mots prononcés devant la Table Ronde et ma caresse psychique sur le chemin qui frôle le Manoir du Tertre, participèrent à l’office libérateur et autorisèrent une communication particulière directe et subtile. Le verbe retentissant produit l’évènement. Ce fut au début et c’est là la structure.
A vue de l’église de l’abbé Gillard la séquence révélatrice ne faisait que commencer. Au sortir de la librairie, mon Sepher Yetsira sous le bras, sur le pas de la porte, un homme d’environ 70 ans m’attendait. Du moins semblait-il m’attendre puisse qu’il me demanda à brûle-pourpoint si j’avais un hobby ? Je lui répondais : « Je n’ai pas de hobby ou tout ce que je fais l’est ! » Satisfait de ma réponse, il se senti invité à poursuivre et donc à se présenter : « Je suis retraité du Ministère de la Recherche, physicien, j’étais aussi analyste et spécialiste de cryptographie… » Il me parla subtilement, mais avec une grande clarté induite par la maîtrise qu’il avait de son sujet : « la Kabbale » ! L’une de ses évocations les plus précieuses fut celle du « Livre de Ruth », qu’il me fit découvrir comme une clé importante de l’imaginaire Arthurien… En quelques heures ce personnage surgit comme la foudre, mit en perspective une multitude de faits et donna corps à une multitude de pistes et de portes, dont certaines susceptibles, à mes yeux, d’offrir un fleuve de réponses aux questions posées devant la cour du Roi Arthur à l’oracle voilé. Entendons bien, il ne disposait d’aucune réponse, mais savait qu’il avait à offrir le récit de sa propre expérience, témoignage d’un cheminement qui lui avait personnellement apporté certaines lumières… En cela, il se manifestait dans la logique d’un paradigme dont la vérité n’existe pas hors de la vérité. Il s’agit du paradigme qui commande notamment à tout éveil réel et toute transmission agissante. Ce paradigme, deux visions se sont conjuguées en moi pour m’en donner un aperçu ! Tout d’abord, celle furieusement active des Gathas de Zarathoustra dans la version hautement poétique de Khosro Khazai Pardis, cette vision de la tradition et de la transmission, propose l’éveille par stimulation de la pensée, ceci en élargissant et en renouvelant les points de vue sur la vie et le vécu… Et puis celle de E. Lévinas, sans doute passionnément poursuivie des enseignements de l’énigmatique Monsieur Chouchani, dont la pierre tombale a été écrite par E. Wiesel. Une vision de Levinas dont je reproduis ici les passages de son ouvrage qui en font état : « L’au-delà du verset » eux-mêmes donnés par Marc-Alain Ouaknin dans son livre : « Le livre Brûlé » : « … La Transmission est reprise, vie, intention et renouvellement, modalités sans laquelle le révélé, c’est à dire une pensée authentiquement pensée, n’est pas possible… Le vrai apprendre consiste à recevoir la leçon si profondément qu’elle se fait nécessité de se donner à l’autre : la leçon de vérité ne tient pas dans la conscience d’un seul homme, elle éclate vers autrui. »