Stage Niveau débutant

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Initiation à l’hébreu sacré méditatif

Du vendredi 4 juillet au dimanche 6 juillet

Participez à 3 journées de pratiques méditatives autour des 22 lettres & du portique des voyelles.

Pré-inscription et informations :

Par tel : 06 48 55 54 79

Ou par courriel : bruno.fou32@gmail.com

A quoi s’attendre :

Il s’agira d’expérimenter l’harmonie, la paix et la cohérence du plus grand que soi… Et de découvrir comment l’hébreu sacré fait surgir ces merveilles à la source de nos singularités.

Cette expérience est accessible à toute personne ayant un intérêt pour la culture judéo-chrétienne.

Aucune connaissance particulière de l’hébreu n’est nécessaire, mais cela peut-être un plus.

Pour en savoir plus sur la pratique proposée :
https://lun-deux.fr/apprentissage-meditatif-de-lhebreu-biblique/

Au programme :

Nous « hébraïserons » chacun de vos noms pour le mettre en résonance avec les textes.

Nous pratiquerons le chant des 5 principales voyelles de l’hébreu, dans la plus pure tradition en rapport avec les 5 degrés de l’âme de la mystique hébraïque.

Vous découvrirez à la technique de visualisation du bouclier de David ainsi qu’à la posture prophétique (liée au Shema Israël).

Nous pratiquerons aussi la méditation des huit profondeurs (liée à l’Arbre Séphirotique).

Éléments pratiques :

Le lieu de ce WE reste à définir. Pour l’heure l’idée est d’un périmètre englobant la région de Marseille et les parcs naturels de l’Aubrac et de l’Ardèche. Selon les participants d’autres possibilités pourrait-être proposées.

Le prix du WE sera de 250 euros, ce prix est à entendre hors hébergement et repas (chacun apportant des aliments à préparer collectivement). Un hébergement collectif et peu onéreux sera proposé.

Le groupe sera de 12 personnes maximum.

Le Baal Shem-Tov et l’Aleph-Beith

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Une anecdote de la vie du Baal Shem-Tov(1), évoquant la « centralité » de l’Aleph-Beith, ces 22 consonnes sacrées, vivifiées en leur nom par leurs voyelles…

Plein du désir de Dieu, si l’on n’a que les noms des 22 consonnes (donc vivifiées de leurs voyelles), grâce à elles on peut-être sauvé. Cette idée que l’Aleph-Beith est Longanime, chemin d’amour et de charité, et à l’origine même de la création par la puissance divine, est un thème récurrent de la mystique et spiritualité juive… On pourrait même dire fondatrice, et ceci on ne peut plus concrètement, de l‘élan civilisateur hébraïque qui perdure depuis plusieurs millénaires. Une puissance symbolique que l’on peut parfaitement voir à l’œuvre dans les récits historiques et mytho-historiques s’attachant à la résurrection d’Israël, à sa rédemption… Ce qui est aussi une nourriture spirituelle extrêmement précieuse pour les chrétiens, car elle s’inscrit aux racines de l’idée même de rédemption, qui se réalise non-pas par la honte, mais par la puissance du verbe, capacité à dire, un amour infini, inconditionnel et originel !

Voici donc un récit qui en porte la substance et met en scène l’extraordinairement et merveilleux rabbi, le Baal Shem-Tov. Cette légende suit les grandes lignes du récit qu’en fit Élie Wiesel dans son livre : « Célébration Hassidique », on trouvera divers apports que me confia un très jeune Rabbin de 72 ans à Prague. Je donnerais prochainement un autre récit évoquant la même substance, qui lui, met en scène le rabbin Juda Lœw ben Bezalel(2) dit le MaHaRaL (hébreu : מהר »ל pour Morenou HaRav Lœw, notre maître le rabbin Lœw).

Ce jour-là, plus qu’un autre, le Rabbi Israël Baal Shem-Tov, célèbre pour ses pouvoirs sur le ciel et la terre, débordant de grâces, chercha une nouvelle une fois, un peu comme le fit Abraham pour Sodome et Gomorrhe, à forcer la main du Créateur.

Brûlant d’impatience, il avait déjà essayé, à plusieurs reprises, de mettre fin aux épreuves de l’exil, aux souffrances et persécutions subies par Israël. Mais cette fois, il était sur le point de réussir. La porte s’ouvrait, le Messie allait surgir et consoler les enfants et les vieillards qui l’attendaient, qui n’attendaient que lui. La dispersion n’avait que trop duré, le peuple étincelle de Dieu trop épars, tout Israël, allait se rassembler dans la joie.

Scandalisé, fou de sa colère qu’il chérissait pourtant, Satan courut protester devant Dieu. Sans honte, il invoqua la loi — qu’il qualifiait sans rougir d’immuable. Arguant de l’histoire de la création, du bon sens et surtout de la Justice: « Mais de quoi ce rabbin se mêle-t-il ? Serait-ce à lui qu’il revient de juger le monde ? Et de savoir si l’humanité mérite déjà la délivrance? Avez-vous renoncer à votre trône ?… » Dieu fronça des sourcils… Satan continua sur le même registre : « L’avènement messianique ne peut se réaliser que lorsque certaines conditions seront réunies… Je vous le demande, le sont-elles ? » Dieu qui ne peut-être que justice et qui se souvenait aussi de la dernière visite de satan à sa cour où ce dernier vint en vain pour confondre job, s’en remis au bien-fondé de cet étrange plaidoyer.

Dieu fit proclamer que l’humanité n’était pas encore mûre pour accueillir son sauveur. Et pour avoir osé bousculer l’ordre de la création, il fit condamner Israël Baal Shem-Tov par ses anges. La pauvre Rabbi et son fidèle compagnon et scribe le rav Tzvi-Hersh Soïfer, furent tout deux transportés instantanément sur une ile au milieu des océans, lopin de sable et de forêts sauvages, inconnue de tous, lieu terrible, infesté de démons.

Le rav Tzvi-Hersh Soïfer n’arrivait pas à consoler son Maître. Accablé, abattu le
rabbi répétait en boucle : « … Impossible…J’en suis incapable…Je ne sais plus me faire obéir. » Le rav posa la main sur l’épaule de son maître : « Mais vos connaissances secrètes, vos Yikhudim, vos dons divins? Qu’en est-il advenu, Rabbi ? » « Disparus ! », dit le Maître et soupirant : « Évanouis… Tout mon savoir été effacé… Je ne me souviens de rien ! » Entendant ces paroles, le rav Tzvi-Hersh Soïfer senti son sang se figer. Il prit sa tête entre ses mains et tomba à genou en pleurant… Le Baal Shem-Tov voyant son compagnon s’effondrer, en éprouva un déchirement. Il fallait revenir à l’action ! Il fit s’assoir le scribe sur un gros rocher couvert de mousse : « … Et toi mon fidèle ami, tu as tant pris de moi, peut-être pourrais tu me redonner, ne serait-ce que quelques miettes du savoir… Une prière peut-être, un midrash… Une parabole pourrait peut-être suffire ! »
Le rab Tzvi-Hersh fondît à nouveau en larmes. Il avait tout oublié lui aussi. Tous deux étaient désormais des hommes sans mémoire.  » Tu ne te rappelles rien? s’écria le Baal-Shem-Tov presque en colère. Vraiment rien ?  » Entre deux sanglots le pauvre scribe marmonnait : « rien, non, rien, vraiment rien ! Dans ma mémoire il n’y a qu’une nuée obscure… Non je ne sais plus rien… Rien, rabbi…. Sauf… » La Baal Shem-Tov redressa son scribe prostré d’une main vigoureuse : « … sauf quoi?  »  « …L’aleph-beith… » Dit presque bêtement le rav Tzvi-Hersh Soïfer. « Alors, qu’attends-tu ? Commence ! Vite ! » Ordonna le rabbi… Le scribe, ne sachant pas désobéir à son maître, se mit à réciter péniblement, chaque lettre,. Elles lui étaient presque douloureuse. Les muscles de sa bouche refusaient de lui obéir. Au début, elles ne vinrent que difformes, étranges, à peine reconnaissables. Mais les lettres sacrées qui contiennent tous les mystères de l’univers, bientôt firent leur office de libération et résonnèrent dans l’air : « Aleph, beith, guimmel, daleth… » Le Baal Shem-Tov ivre de joie, répéta après lui :  » Aleph, beith, guimmel, daleth… » Et ils recommencèrent, encore et encore, depuis le début jusqu’à la fin… Et de la fin au début… Et du milieu vers la fin et le début… Le Baal-Shem déclamait l’alphabet avec tant de ferveur qu’il finit par tomber en extase. Lorsque le Baal-Shem était en extase, tout lui était possible, nombreux sont ceux qui en témoignent. Mais cette fois ce fut un peu différent. Il avait tellement bien placé les pas de son âme dans ceux de Dieu, que Dieu l’exauça avant même qu’il ne formula sa demande. La condamnation fut annulée, les anges révoquèrent la malédiction. Le Maitre et le scribe se retrouvèrent dans leur Yechiva, apparaissant du vide devant les élèves éberlués. Ils étaient sains et saufs, plus riches et plus nostalgiques qu’avant. Le Messie ne viendrait pas aujourd’hui, mais demain, peut-être…

1 : Rabbi Israël ben Eliezer (רבי ישראל בן אליעזר), né le 25 août 1698 et mort le 22 mai 1760 en Pologne, appelé le « Baal Shem Tov » (litt. Maître du Bon Nom) ou le Besht הבעש »ט par acronyme, est un rabbin, fondateur du hassidisme, courant mystique du judaïsme.
Le Baal Shem Tov est né seulement cinquante ans après les pogroms des cosaques de Khmelnytsky qui en 1648 ont ravagé les communautés juives d’Europe orientale. 100 000 Juifs sont massacrés dans toute l’Ukraine et certaines communautés sont entièrement anéanties2. C’est une époque qui suit l’avènement des faux messies Sabbataï Tsevi et Jacob Frank3. Pour aider son peuple à surmonter ces épreuves physiques et morales, et inspiré par les enseignements cabbalistiques du rabbin Isaac Louria, le Baal Chem Tov prône la joie populaire contre l’austérité et l’élitisme des autorités religieuses de son temps.

2 : Juda Lœw ben Bezalel (hébreu : רבי יהודה ליווא בן בצלאל Rabbi Yehouda Levaï ben Betzalel, var. Löw, Lœwe, Löwe) dit le Maharal (hébreu : מהר »ל pour Morenou HaRav Lœw, notre maître le rabbin Lœw) est un rabbin, talmudiste, mystique et philosophe du XVIe siècle, associé à la ville de Prague (1512, 1520 ou 1525 –17 septembre 1609, Prague).
Né environ vingt ans après l’expulsion des Juifs de la péninsule ibérique et la découverte des Amériques, il est l’auteur d’une œuvre abondante touchant à la plupart des domaines intellectuels de la vie juive, par laquelle il effectue le passage de la pensée juive médiévale à celle de la renaissance. Il se distingue en outre par une connaissance des sciences profanes de son temps, dont l’astronomie et les mathématiques. Familier de l’empereur Rodolphe II, il fait l’objet de nombreuses histoires et légendes dont la plus connue, apparue ou popularisée au XIXe siècle, lui attribue la création du Golem.

Contemplation: A Knowledge Infused by the Holy Spirit

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To rediscover the profound and authentic meaning of the word « contemplation, » often diluted and trivialized, it is necessary to turn to the writings of the great spiritual traditions, rich in millennia-old knowledge. In particular, the reflections of Saint Thomas Aquinas, at the end of the 13th century, shed light on the nature and fruits of this unique spiritual experience.

Citing Richard of Saint Victor, Saint Thomas Aquinas defines contemplation as « the penetrating and free gaze of the mind on the things it looks at, » thus distinguishing it from meditation, which is « the gaze of the mind in search of truth. » Contemplation is not merely intellectual reflection, but a knowledge infused by the Holy Spirit, a direct and intimate experience of God. This is what makes it unique and precious, placing it above all other forms of knowledge of God.

This contemplative union with God brings about an intimacy so deep that it allows the soul to be called « friend of God » and to penetrate « the secrets of God. » Saint Dominic, as the texts emphasize, himself experienced this interior contemplation, reserved for the friends of God.

The Role of the Holy Spirit: Light and Love

The Holy Spirit plays a central role in contemplation. It is the immediate cause of this infused knowledge, acting directly on the soul, which becomes, in a way, « possessed by God. » Without this divine intervention, it would be impossible to access an affective and experiential knowledge of God.

The action of the Holy Spirit manifests itself in two ways:

  • A light is infused into the intellect, illuminating the mind and enabling it to understand divine mysteries.
  • A love is infused by grace operating in the will, inflaming the heart and drawing the soul to God.

It is first the love of God that is perceived, and then through this love that God is known as loved and present. Love thus becomes a means of knowledge, for it is in love that the intellect experiences God. It is important to note that this experience is not an act of the will, but an act of the intellect, enlightened by the Holy Spirit.

Revelation of God’s Secrets and Bold Preaching

In addition to the gifts it bestows, contemplation, according to Saint Thomas, allows one to know affectively the secrets of Jesus’ heart. Drawing on the words of Christ: « I have called you my friends, because I have made known to you everything that I have heard from my Father » (Jn 15:15), Saint Thomas emphasizes that « friends form only one heart and one soul » and that « God makes us participate in his wisdom by revealing his secrets to us. »

The more man aspires to grasp the secrets of divine Wisdom, writes Saint Thomas, the more he must draw near to Jesus, for his secrets are revealed to those who are united to God by love.

This is why it is impossible for one who receives this gift to keep it to himself. The saint welcomes from this contemplation the « bold power of ardent preaching. »

Contemplating to Preach

Saint Dominic, in his contemplation, attains a particular intimacy with Christ present in the Scriptures. It is from this wellspring that he draws the richness and depth of his preaching. As Gregory the Great said: « In contemplation they draw what they later pour out in preaching, not only by means of doctrine, but even by means of contemplation one has much to preach about. »

Contemplation, as described by Saint Thomas Aquinas and illustrated by the life of Saint Dominic, is a spiritual experience of inestimable richness. It allows the soul to enter into intimate union with God, to know his secrets, and to draw from him the strength and light to preach him to the world. Far from being a simple pious practice, contemplation is a source of life, transformation, and mission for the Christian.

Groupe de paroles « deuil » et groupe « hébraïsation »

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Lundi 25 mars 2024, alors que les rameaux viennent d’entrer en nos familles

Bonjour à tous,
`
Pour faciliter le désir de plusieurs personnes de participer au groupe de parole sur la mort et le deuil, nous changeons la date de RDV. Ce sera tous les 2e mardi de chaque mois à 15h

« LA MORT ET APRÈS… »
Prochains RdV : 9 avril / 14 mai / 11 juin À la « Maisonnée de l’abbatiale » :
1, rue Belle-Face 79370 Celles sur Belle.
Participation : 25 euros/pers.
Le « tarif » de la séance sera absolument adapté aux besoins et capacités de chacun.
Groupe limité à 8 personnes.
Boissons et petits gâteaux offerts.

Le Groupe d’étude biblique d’hébraïsation des textes se réunit comme prévu (deuxième mercredis de chaque mois) le mercredi 10 avril à 17h
À la « Maisonnée de l’abbatiale » : 1, rue Belle-Face 79370 Celles sur Belle.

Le thème retenu par le groupe est la construction de « l’Arche de Noé » Gen. 6; 14 à 16.

En étudiant les particularités hébraïques du mot arche/תֵּבָה (tebah) – Strong 08392 et les autres mots qui lui sont associés dans le texte, nous découvrirons comment il est question de la fonction libératrice du langage et du Verbe… et notamment, comment le langage/verbe est libérateur de la « violence »

Le passage biblique en interlinéaire Hebreu/français de l’édition de la Biblia Hébraica Stuttgartensia, éditée par l’Alliance Biblique Universelle, est transmis à toute personne désirant partager ce temps d’étude.

Bruno Jacopé-Fouchereau
06 48 55 54 79

Une transmission singulière…

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Mon expérience des 22 lettres et de l’hébreu sacré, est celle d’une transmission singulière, chemin d’élévation spirituelle, accessible à tous. Une expérience qui régénère l’identité de chacun, aux racines de sa propre cohérence avec Dieu, un cheminement de réconciliation avec la source de toute vie. La pratique que je propose débute par la vocalisation des 5 principales voyelles de l’hébreu et une gestualisation (anthropologie du gesteMarcel Jousse) pour marquer les consonnes en notre corps, là où tout commence, là où le dialogue avec la puissance divine est possible. Il s’agit d’un rapport a l’hébreu sacré qui, loin des raccourcis, révèle en intelligence et sagesse le nom Divin en nous, concrètement et en conscience. Étape nécessaire à la lecture féconde des textes, pour percevoir ce qui fait « figure » et donc fait la « parole parlante » comme Maurice Merleau-Ponty le soutenait.

Lorsque je suis entré en recherche pour remettre ma « chrétienté » au centre de ma vie, il y a plus d’une trentaine d’années, la bible fut mon principal outil et mon ouverture aux rencontres savantes, ma doctrine. Très vite l’hébreu sacré s’est imposé, en douceur, comme une nécessité amoureuse. Mon écriture se tourna vers la poésie. Je fis diverses rencontres de sages chrétiens, notamment au monastère de Simono Petra au Mont Athos et rabbiniques à Prague et à Barcelone… L’une de mes étapes se fit en Bretagne, à Paimpont, après avoir visité la cellule de Mère Yvonne-Aimée au monastère des Augustines de Malestroit (56). Monsieur Salomon (aujourd’hui DCD), qui portait ce nom en référence au dernier roi des celtes et saint breton, me fit découvrir le Sepher Yetsirah… Un texte fondateur de la cabale. À ce texte je ne compris rien, ou presque ! Cet homme trouva cela de bon augure et se dévoila à moi. Il était le descendant, par sa mère, d’une famille de marranes, donc de juifs christianisés de force au Portugal au XVe siècle. Vivant en secret pendant des générations leur judaïté, cette famille rejoignit la Bretagne au XIXe siècle. Monsieur Salomon, lui-même cabaliste, m’enseigna une technique, relativement rudimentaire, d’apprentissage de l’hébreu sacré… Une technique faisant appel à des pratiques mystiques hébraïques classiques qui peuvent faire penser à du Yoga, et mises au service de l’apprentissage de l’hébreu. Une pratique prodigieusement efficace. Ce sont ces techniques que je transmets aujourd’hui, après avoir fait tout un parcours pour les enrichir de ma compréhension.

Ce que je transmets, à mon tour, ne fera pas de vous de parfaits linguistes de l’hébreu biblique et sacré, mais grâce à cette méthode, assez rapidement, vous pourrez acquérir suffisamment de connaissances pour dialoguer avec les Textes, et surtout faire une place concrète à la puissance divine dans vos vies.

Ce qui me fascine le plus, et m’encourage à transmettre, c’est que ceux et celles qui cheminent avec cette pratique, se relient profondément aux racines spirituelles qui les constituent en singularité. Ceux d’origines catholiques retrouvent souvent le sens de cela en leur vie, de même pour les protestants ou les orthodoxes. Ceux qui ne se définissent pas dans une religion précise vivent une expérience concrète et spirituelle, d’autres retrouvent le chemin de la synagogue…

Pour plus d’informations :

bruno.fou32@gmail.com

Tel : 06 48 55 54 79

Les 4 piliers…

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Alors que saint Patrick vient de nous ouvrir le printemps, bien que le temps vrai n’existe pas, c’est avec joie que nous en goutons l’illusion nécessaire au libre arbitre. Bien nous en fut donné. Nos yeux lavés par des larmes de joie, virent furtivement ce que le seigneur de toute chose n’a de cesse d’exprimer… Dans le ciel, comme cela est souvent donné, la danse des nuages formèrent quelques lettres : « יעישׁג »

Une séquence qui se décline en divers schèmes : Réalisation – Atteindra – C’est une réussite – Merci de répondre…

Il y a en cette déclinaison de séquence, de la malice joyeuse et libératrice, une sagesse infinie que l’image des anges, compagnons silencieux, évoque souvent, un doigt sur les lèvres. Cette séquence nous parle sans dire et fait penser… Jouant du paradoxe pour signifier la Vérité.

Les quatre piliers, comme les schèmes résultants, devaient donc être honorés, car la réponse précédait la question…

Les quatre piliers, comme les schèmes résultants, devaient donc être honorés, car la réponse précédait la question…

En chemin, déposant mes poèmes en 4 lieux proches de notre maisonnée, méditant sur le sort de mes amis qui se joue en bien des tonalités, respirant le ferveur du soleil, rendant grâce à la beauté de mon union avec ma douce compagne, l’agissant de mon « je » palpitait de tous ses propres paradoxes et dualités, parfois douloureux, toujours en passion. C’est là une merveille sans pareil. Il en jaillit des étincelles, qui en nourrissent d’autres chez l’Autre, qui ne s’accueille qu’en Soi et pour le Soi…

Le chemin de Ricou
Les quatre piliers devaient donc être honorés, car la réponse précédait la question…

Au pied du chemin qui monte aux Carrières de Ricou, dans le vent, prit  sa place le poème : « Lorsque l’ennemi succombe ». Plus loin sur le chemin, face à la source des hauteurs, le poème  « A Mélusine » trouva son écrin en une grotte propice. Au lavoir de Jaunay, la lumière incandescente accusait un début de réception de notre réponse qui cherchait sa question, la question se formulait donc et « lamed », s’intercala dans la fine brèche de la rencontre… Enfin au chemin du Roi, cette Voie Royale qui ne cesse d’espérer le digne visiteur pour distribuer la splendeur, le poème : « Ce mystère du Temple » fut déposé dans l’espoir d’éveiller quelques esprits au rôle du Lieu.

Je n’ai que la spirale et c’est la bannière sainte et mes gestes sont là pour en témoigner, et elle s’appelle oriflamme. Là est aussi l’étrangeté de l’être gratuit qui nécessite son propre reflet pour signifier… Ivresse narcissique désintéressée… Conversation de soi pour qu’il soit, égoïsme offert, nécessaire réanimation des glaciations humaines pour en conclure leur fin !… Dans le creuset de mes maîtres, nobles précurseurs, j’entre… Défilent Ibn’Arabi, Attar, Salomon Ibn Gabirol… Tous géants de la dignité de l’Être Humain ! Être à leur hauteur n’est pas un choix, mais une perspective… Ils me guident, en des mouvements inespérés et pourtant offerts à tous, et dans la légende des siècles, si Eretz demeure stérile, c’est que nous persévérons dans l’erreur, ignorant que la vie nous féconde lorsqu’elle jailli de nous même !

« …Là est aussi l’étrangeté de l’être gratuit qui nécessite son propre reflet pour signifier… »

Ce Mystère du temple…

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De l’ombre à la lumière, l’Être rouge

De l’un à l’autre,
Et des autres à l’Un.
Neuf Lumières, dignes hyacinthes du Chandelier,
Miraculeuses en leur durée
Aux Neufs lumières, oriflammes, des neufs jeunes chevaliers,
Miraculeuses en leur humanité.

De la purification
A la spiritualisation
De la cristallisation, secret protégé des ailes, à la diffusion, vitale, essentielle…

Violence qui fait du temple des Ruines, pour que l’espoir règne en toutes les nations…

En présence, c’est un Paradoxe,
Maudites braises d’ignorances, vitales et nécessaires.
Elles seules en leurs puissantes faiblesses éphémères, Peuvent abattre les coupables de l’avoir.
Ces gardiens de Dieu, jusqu’à l’égoïsme.


Nécessaire brisure de leur lignée, d’âge en âge.
Révèle, renouvèle, et nourrie de noir, le partage.
Nécessaire torture, au feu froid,…

Le feu de l’accusateur libéré déshumanise, l’Un et l’autre en chacun, tout se brise.
Ainsi se retire l’Or… Nulle emprise…

Rien d’autre ne peut faire croitre son appel, pour son retour en Roy, perçant les nuages.

Lys et crapaud, comme cheveux, cristal des songes
Le temps n’existe que par le retrait de l’Éternel.
Toutes matières, même les trésors, en gardent la fange.
Ce qui ne peut se dire est tissé par les anges.

Ainsi se porte le mystère du Temple.
Il passe de génération en Génération, déplaçant les formes, fidèle de Sion.
Allant évoluant, charriant l’espoir ample, toujours plus en Force, en Beauté et Sagesse…

Les dés en donnent le chiffre !

Pour connaître l’auteur

Le geste du « M », geste aimé de l’Ordre Royal de Mélusine…

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  • Prise de parole de Bruno Fouchereau, lors du banquet donné pour le chapitre confraternel de « l’Ordre Royal de Mélusine » et de « l’Ordre International de la Table Ronde du Roi Arthur » en sa Branche Anjou-Plantagenet.
  • Prose poétique au sujet du geste du « M ». Geste aussi appelé dans les milieux universitaires : « Geste Pseudo-zygodactyle ». L’iconographie, en bas, est celle présentée en « exposition » lors du banquet.

Lors du banquet, un texte d’instruction au sujet de ce geste « M » fut distribué aux participants, contenant des références de travaux et une analyse sur le plan mythologique, il peut être demandé à l’auteur : bruno.fou@free.fr


Nobles dames, honorables Sires, Chevaleresses, chevaliers,…

 

C’est la forme d’aujourd’hui, mais qu’importe,

Juste et nécessaire est que cela se passe,

Et que cela passe de l’un à l’autre.

Demain une autre forme,

Si la nécessité fait rage,

Prendra la place, surviendra et semblera régner.

Tous le sens Merveilleux du Geste du “M” est là…

Il nous parle de la voix lactée,

De cette part de Divin qui fait notre mission Terrestre

Des psaumes d’Asaf, de notre création,

De notre finitude face à l’absolu.

M, de magnifique

M, de musique

M, de miracle

M, de Marie

M, de Madeleine

M, de Jérusalem

M, de Mélusine…

Et les lettres tournent, révèlent leur part de lumière Éxaltée !

Cassiopée au ciel nous montre la danse

Le Geste du “M” est aussi celui du “W”…

Dans le mille feuilles de nos expériences,

Le Geste du “M” viendra vous parler,

Au détour d’une promenade,

Dans le tableau d’un antique retable,

Ou une sculpture d’un parc Romantique…

Dès lors, dès aujourd’hui, il vous appartient d’entendre

Ses cris et chuchotement…

Permettez moi de rappeler pour finir quelques mots d’Homère,

Ceux qu’il fit prononcer à Circé accueillant Ulysse et ses compagnons :

“… Nous allons manger des mets et buvez du vin, jusqu’à ce que vous ayez repris en vos poitrines le même courage qui vous fit aux premiers temps quitter votre patrie, la rocheuse Ithaque… Vous êtes aujourd’hui sans vigueur, sans ressort, il vous souvient toujours, des dures courses errantes, et jamais votre cœur n’est en joie, tant vous avez souffert…”

 

 

 

Antimaçonnisme, une glaciation de la pensée…

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Réaction à deux livres qui souhaiteraient en finir avec la « question » et semblent oublier que seule « la question » est importante !

La lactation de saint Bernard, offre à méditer, sur le plan mythologique, Beaucoup de ce formidable dialogue des traditions et des religions, flux spirituels constitutifs de notre rapport à la transcendance comme œuvre civilisatrice.

L’ouvrage du Professeur J.-C. Lozach’meur : « De la Gnose au Graal », que certains ont découvert lors de différentes journées de conférences organisées par le C.E.N.A.[1], est effectivement fort érudit et fort utile. Il est aussi particulièrement sollicitant en ce qu’il active d’arrières plans philologiques, métaphysiques et de même (j’ose !) au sens que peuvent donner certains aux perspectives post-modernes et herméneutiques de l’eschatologie apocalyptique (ouf !)… C’est donc un ouvrage qui doit éveiller fortement notre esprit analytique et critique ! Ceci est d’autant plus à prendre au sérieux que le très érudit Professeur J.-C. Lozach’meur est l’auteur d’un second ouvrage, sorti plus récemment, qui en découle directement : « Les origines occultistes de la franc-maçonnerie »[2]. Du fait du cheminement particulier de la pensée qui est exposée en ces deux livres, ils doivent être considérés comme indissociables, tellement le premier semble autoriser le propos du second.

Le modus operandi utilisé exclu l’adaptabilité des schémas structurants de la pensée à travers les périodes historiques de l’humanité…

Tant je rejoins, en certains points, l’analyse métahistorique et anthropologique de ces deux livres, d’autres points, très nombreux, me semblent contraires à ce que j’appréhende du réel de par mes propres recherches[3]. Précisément, les perspectives offertes par le Pr JC Lozach’meur semblent cruellement manquer, dans leur panel d’éléments comparés, de certaines traditions et de certaines mythologies pourtant cruciales au regard du propos. Les choix du Pr JC Lozach’meur impliquent une vision dualiste de l’histoire et organisent sa pensée pour justifier une idéologie. Cette posture idéologique alimente tellement l’effort intellectuel de l’auteur qu’il finit, mécaniquement, par la cristalliser et la mettre en relief, croyant faire une « découverte » que je me permets de résumer ainsi : « Les traditions et les sources des religions peuvent être segmenter comme des espèces animales et génétiquement incompatible. En révéler leurs « bornes»  et définir leurs ensembles, permet d’identifier les forces spirituelles maléfiques ou bénéfiques qui les inspirent »… Et pour le professeur, les forces spirituelles bénéfiques sont bien évidemment celles qui sont à « l’œuvre » dans la religion catholique. Cette vision de la réalité produit plus une idéologie douteuse, qu’un schéma scientifique tendant à rendre compte du réel. Qui plus est, le modus operandi utilisé exclu l’adaptabilité des schémas structurants de la pensée à travers les périodes historiques de l’humanité avant et après J.C., et détruit la valeur de perfectionnement et de ce fait du possible choix du juste comportement. Je m’explique :

Une dialectique civilisatrice et spirituelle qui vise d’une manière générale à penser notre rapport à l’altérité.

Sur le plan des données non prises en compte par le Pr JC Lozach’meur, je pense tout particulièrement à ce que l’archéologie biblique et l’anthropologie comparative ont dévoilé des interactivités constantes entre traditions dites Abrahamiques et traditions dites Indo-européennes. Le « bornage » de ces deux (au moins) « courants  de traditions » apparaissant, aux yeux de leurs réalités intrinsèques, comme de pures repères plaqués artificiellement sur une matière complexe et ne correspondent à aucune réelle dichotomie précise permettant de les différencier tant les continuelles reformulations en ces traditions ont été en interactions multiples, sur le plan philosophique, mythologique, spirituel, mais aussi des représentations symboliques[4]… Pour faire dans la caricature, si l’on peut borner des différences idéologiques, mystiques et théologiques, entre l’enseignement Christique, et celui d’Apollonius de Tyane, de même entre celui Mahométan et celui du Mytraisme, ou celui du Thalmude et des esséniens… Le bornage qui définirait les traditions indo-européennes et les « autres » comme des citadelles  de pensées relève du non-sens ! Nul ne peut plus ignorer leurs intenses dialogues et les humanistes y discernent une dialectique de l’effort civilisateur, qui n’est pas comme semble l’affirmer le Pr J.-C. L., ontologiquement opposée à la transcendance. Il en va ainsi d’une certaine dialectique de la conception de la transcendance qui est une dialectique civilisatrice, notamment pour ce qui est de définir comme un « mal » l’inceste, le suicide rituel, les sacrifices humains, les sacrifices d’animaux, l’esclave… Une dialectique civilisatrice et spirituelle qui vise d’une manière générale à penser notre rapport à l’altérité.

…au regard de leur influence constante depuis la haute antiquité, il relève de l’erreur que d’ignorer l’apport du Zoroastrisme authentique…

Il me semble aussi que le panel des traditions utilisés par Pr J.-C. L., et notamment dans leurs aspects mystagogiques et philologiques, souffre de certains manques. Soumis au concept dualiste fondamental qui l’anime, disséquant seulement une certaine partie du fleuve de l’imaginaire mythologique et de la symbolique

Égalité – Athéna

des jumeaux et des tri-jumeaux, de leurs luttes contre la tyrannie et le retour de la justice, le Pr JC Lozach’meur est conduit à croire qu’il constate l’existence d’une lutte mythologiquement personnifiée à travers les siècles, pour la suprématie d’un Dieu sur un autre… Je n’évoquerais pas immédiatement les sources bibliques (A.T) écartées et qui pourtant alimentent aussi l’Imaginaire Arthurien dont il est principalement question. En premier lieu, il me semble nécessaire de souligner qu’au regard de leur influence constante depuis la haute antiquité, il relève de l’erreur que d’ignorer l’apport du Zoroastrisme authentique. Ceci du fait de sa particulière modulation du mythe des jumeaux, et de ce qui est pensé dans les Gathas, notamment de ce qui nourri l’idée de tyrannie. Précisément, il y a là une matière mytho-philosophique qui est la source même de l’obsolescence du manichéisme et des visions dualistes[5]… Il en va de même, dans ce creuset civilisateur, des apports de la philosophie de Zarathoustra et de ceux des courants Abrahamiques, Mosaïques et même Talmudiques. Ainsi fait, par le Pr J.-C. L. qui les écarte, c’est ignorer l’entremêlement perpétuel, la vivification et les combats dialectiques et leur complexité, leurs instrumentalisations parfois paradoxales sur le plan politique, les oublis et les effacements,… tout un magma source de merveilles, mais aussi de meurtrissures, et qu’aucun esprit solitaire ne peut penser… J’insiste sur un point important de ce questionnement : Comment ignorer aujourd’hui la « parenté » entre Abraham et Zarathoustra que l’on donne (mytho-historiquement) comme des quasi-contemporains… de même l’influence, aujourd’hui très documentée, du Zoroastrisme et des Gathas sur le Talmud de Babylone, de même du Mitraïsme sur le Christianisme, du culte d’Isis sur le culte de la Vierge Marie… et donc, tout ce dialogue mythologique entre l’orient et l’occident, des royaumes du nord et des empires du sud, ce magnifique effort de la pensée humaine, fortement identifié par la linguistique, l’anthropologie, l’histoire, l’architecture, la musicologie… Et la gastronomie !
En n’ouvrant qu’au « rayon » de la tradition biblique, rappelons que Hiram, l’architecte du temple de Salomon, est un « fils de veuve » (1er Livre des Rois, 7.14). De même, la maison de David, cette lignée dont naquit Salomon et le Christ,  est fondée par la veuve Noémie (Livre de Ruth), via Ruth sa belle fille, elle même Moabite, et ceci en se mariant à Booz qui est ainsi son sauveur/vengeur contre le « destin », en pratiquant l’acte de l’ancestrale loi du « G’aal » (לאב). Rappelons encore que le rêve, l’espoir de Dieu (utopie) de la grande Jérusalem, trahi par son propre peuple, est comparé à une veuve qu’il faudra venger (lamentations de Jérémie 1-Aleph). Les jumeaux, Jacob et Esaü, arrière petit fils de Booz et Noémie, offrent aussi une perspective du mythe particulièrement intéressante… De même la blessure de Jacob, qui en fait un Roi Méhaigné (…et sans terre !)…  et encore, le rôle de Joseph, fils de Jacob, qui organise sciemment l’asservissement du peuple de Jacob/Israël au joug du tyran Pharaon (Gen. 47.13)…

Il y a là, selon les époques, des télescopages, des inversions de valeurs symboliques, des « changement de camp » de corpus idéologiques, ésotériques et religieux

Il me semble que les éléments écartés/omis dans l’étude comparative du Pr J.-C. L. ont aussi ceci de particulier qu’ils manifestent certaines ambitions philosophiques et spirituelles, dont le principal apport est d’offrir des systèmes de pensées ouverts. Ils font références pour certains au livre perdu, pour d’autres au livre pour toujours incomplet, le fait que Moïse n’a pas tout transmis dans la Thora,… que l’ignorance du fils de la veuve fait aussi sa force, que d’un roi juste peut aussi naître un tyran et inversement ! Que, peut-être, la tyrannie véritable nait d’une posture dangereuse qui vise à l’épuisement définitif du sens, cette pensée définitive et folle qui, sans parfois le savoir, détruit le paradoxe spirituellement nourricier de la trace (présence/absence) et vise donc à détruire la possibilité même de transcendance, alors que souvent cet effort (fou de lui-même) prétend en être le (seul) garant. Mes remarques, qui demandent à être approfondies, sur les éléments écartés par le Pr J.-C. L., éclairent aussi la juste ambition prophylactique du Pr J.-C. L. et révèlent… son paradoxe ! Le très érudit Pr JC Lozach’meur serait-il un chasseur de dragon devenu dragon à force de les combattre ? La pensée du Pr J.-C. L. me semble, aussi, beaucoup « se mécaniser » dans l’utilisation qu’il fait de son étude comparative, lorsqu’il ne prend pas en considération ce qui constituait culturellement et socialement la façon d’être des humains en prise avec les symboles, mythes et légendes, ordres initiatiques et religieux, aux diverses époques évoquées. Ceci reste donc à intégrer, si l’on veut être dans l’ambition d’une approche plus historique des faits… Et plus encore, de ce que les systèmes sociaux dominants, de ces différentes époques, placent et placèrent d’individus ivres de leur toute puissance déshumanisée et donc œuvrant avec plus ou moins de facilité aux pratiques tyranniques de leur temps. Il y a là, selon les époques, des télescopages, des inversions de valeurs symboliques, des « changement de camp » de corpus idéologiques, ésotériques et religieux, qui sont bien loin d’être pris en compte. En conséquence, la mécanique sous-jacente de cet ouvrage, bien que proposant des matériaux forts érudits et utiles, ouvre sur une pensée scientiste que je trouve inquiétante. Face à un tel effort de pensée, il faut se rappeler le sage adage des Midrash : « Dieu a crée l’univers et les hommes les religions… »

Liberté – Isis

Voilà donc ce qui à mon goût pose question dans l’approche du Pr JC Lozach’meur et de ce fait pré-oriente de manière très précise son approche comparative. Il faut bien noter que sa démarche tend à dévoiler que des « missions métapolitiques » auraient été données, de manière absolue et définitive, à certaines mythologies/mystagogies et ceci jusque dans leurs substrats. Ce qui implique que « ces missions » auraient été entretenues de siècle en siècle par certains (?) et ceux-là même proposeraient, depuis toujours, un plan de subversion de l’humanité visant à sa destruction… Le lieu commandant aujourd’hui à cette subversion serait la Franc-Maçonnerie et là nous touchons presque à la dimension pathologique d’un système de pensée.

Malgré ce que je viens d’évoquer à grands traits, je crois que nous ne devons pas faire l’économie d’analyser plus précisément la critique faite de la Franc-maçonnerie par le Pr J.-C. L. et penser cela en raison, car nul ne peut douter qu’il y a bel et bien quelque chose de pourri au royaume de Danemark !

Si l’argumentation qui le conduit à concevoir le monde sur un mode dualiste (… et c’est un paradoxe !) souffre d’une « certaine faiblesse » d’approche systémique, ne pas faire l’effort d’une analyse complète me semble dangereux. Une réponse construite est nécessaire à l’antimaçonnisme croissant. La pensée du Pr J.-C. L. participe à un « mouvement social » qui place de terribles « rails » intellectuels que pourraient utiliser les furieuses machines du « passage à l’acte ». Seule une analyse critique de certaines fonctions sociales de la Franc-Maçonnerie et des reproches qui peuvent lui être fait permettra qu’une trop grande foule ne rejoigne et donne force aux menaces socio-psycho-dramatiques et violentes du type de celles mises en évidence par René Girard[6].

Comment certaines pratiques maçonniques pourraient-être un facteur participant ou non à ce phénomène aux aspects sociétaux complexes, cela peut sembler « intéressant » de le comprendre…

Qui pourrait soutenir, en rationalité, que les déviances maçonniques évoquées le Pr J.-C. L., du moins dans leurs occurrences très contemporaines, n’ont pas une part de réalité ?… Au moins, dans cette vision de la nature humaine foncièrement matérialiste et/ou Janseniste qui alimentent fortement l’idéologie de la mondialisation actuelle et l’idolâtrie du libéralisme économique ? Une idolâtrie contemporaine qui tend à dissoudre la morale en politique dans ce qu’elle a de plus philosophique et civilisateur au bénéfice d’un être humain auquel on ne concède qu’un but existentiel, le contentement de ses pulsions perçues comme une mécanique informatique hautement complexe mais quantifiable. Comment certaines pratiques maçonniques pourraient-être un facteur participant ou non à ce phénomène aux aspects sociétaux complexes, cela peut sembler « intéressant » de le comprendre… Voire même de définir où ce type d’organisations initiatiques interagit… et pourrait, pourquoi pas ( ?), chercher à contrecarrer les interactions néfastes et contraire à la pensée humaniste qui est la norme universelle de toute réelle fraternité !

Voici une piste que je perçois… et c’est là que je vous propose un autre « paradoxe signifiant », véritable « étrangeté familière » ! Car il y a, pour moi, une analogie « surprenante » entre les errances de pensées formulées par le Pr J.-C. L. et la relation que de nombreux cercles maçonniques semblent entretenir avec la « matière maçonnique ». Il me semble qu’il s’agit du même défaut d’approche systémique. Ce n’est pour l’instant qu’un sentiment documenté, plus qu’un constat abouti. Je l’offre ici en débat. Cela concerne précisément les pratiques actuelles de la catéchèse maçonnique qui prend si peu en compte la différence socio-culturelles des femmes et des hommes du 21e siècle, avec celles du même ordre des individus qui, aux 17e et 18e siècle, pratiquaient la FM, et plus encore avec ceux qui conçurent pour une bonne part les rituels qui sont, aujourd’hui encore, utilisés. Sur ce point, notamment, les recherches et les archives sur/du « Club de l’Entresol », le travail et les recherches sur les personnalités qui composaient l’Ordre des Chevaliers Élus[7] (cercle maçonnique initié par les Stuart et creuset des hauts grades/1720)… démontrent à quel point ceux et celles qui participèrent à l’élan mystagogique et à la conceptualisation des rituels (toujours utilisés aujourd’hui), étaient des individus hautement édifiés aux connaissances alors disponibles en anthropologie religieuse, en histoire du christianisme (AT & NT) et en théologie, ainsi qu’aux 7 arts libéraux… De ce fait, ceux qui pratiquaient les rituels maçonniques au 18e siècle, se connectaient immédiatement à ce qu’ils voyaient sur le « tapis de loge » et les « décors » grâce à leur culture foncièrement constituée de connaissances bibliques et théologiques. Le corpus religieux catholique, absolument dominant, était la base structurante de tout enseignement diffusé à cette époque, le protestantisme y avait fait quelques « brèches » plus ou moins importantes selon les pays, en l’occurrence cela n’apportait que des divergences peu signifiantes pour l’approche maçonnique. Les écoles sous influence protestante offraient en tout premier lieu, elles aussi, un rigoureux enseignement théologique d’essence judéo-chrétienne.

La dynamique maçonnique à visiblement été conçue pour étancher, en tout premier lieu, une soif de transcendance que la pensée tyrannique de la religion dominante d’alors rendait impossible…

De ce fait, les impétrants aux cercles maçonniques se découvraient en « synchronicité » intellectuelle et spirituelle avec les symboles et récits mythologiques qui leur étaient présentés. Ceci était d’autant plus puissant que le cheminement critique intellectuel et métaphysique des impétrants avait été important vis a vis de sa propre formation culturelle souvent ressentie comme oppressante. La dynamique maçonnique à visiblement été conçue pour étancher, en tout premier lieu, une soif de transcendance que la pensée tyrannique de la religion dominante d’alors rendait impossible à exprimer, car figée par une catholicité dogmatique et hautement meurtrière. N’oublions pas que la violence politique du catholicisme s’est fortement radicalisée de la renaissance jusqu’au siècle des lumières… Ce n’est que le rapport de force (vengeur) qui l’a fait « choir » de sa toute puissance fanatique. Les rituels maçonniques portent un élan particulier et salvateur en cela qu’ils permettent à l’esprit en quête de transcendance de se penser en une dynamique de liberté acquise par la pratique d’une discipline (ouverte) qui s’appuie sur les symboles et la mystagogie judéo-chrétienne, du moins, en ce qu’ils contiennent de meilleur au regard des initiateurs et concepteurs successifs desdits rituels.

Il y a eu un important transfert du pouvoir d’élévation dans les grades vers le moins connaissant…

Les humains du 21e siècle sont culturellement et sociologiquement constitués d’une toute autre matière. De nombreuses fois, j’ai été surpris, lors de mes échanges avec des maîtres francs-maçons, de constater que ces derniers ignoraient les références bibliques précises de Jakin et Booz, presque aucun n’avaient ouvert le « Livre de Ruth » et très peu les « livres des rois »… de même pour ce qui est des dimensions des colonnes dont la découvertes des « mesures complètes » offrent à l’impétrant l’enseignement une « méthode » opérative et un système de décodage que bien des francs-maçons aujourd’hui ignorent…  Ainsi, le système maçonnique (tradition judéo-chrétienne et déiste, voir spirituel) s’est relativement « mécanisé ». Il y a eu un important transfert du pouvoir d’élévation dans les grades vers le moins connaissant. La pratique d’élévation est majoritairement passé d’un système réellement initiatique, permettant l’accès méthodique à la transcendance, à une hiérarchie répétant le mode profane d’un système administratif (un peu érudit) réduit à la simple pratique d’un règlement intérieur qui se présente ainsi : « …on est apprenti alors on fait deux planches, au bout d’un an on devient compagnon… on passe par trois fonctions d’officier et l’on devient vénérable… ce qui ouvre l’accès aux grades supérieurs… » Un règlement intérieur (non-dit !) qui se relativise selon les cercles, les obédiences et le nombre des membres, mais semble accepté de manière très générale. Ceci prive beaucoup des merveilles ouvrant à la transcendance que l’on peut réellement découvrir en maçonnerie. Elles ne sont accessibles que si l’on plonge réellement dans ses sources initiatiques judéo-chrétiennes…

Cette corruption du système initiatique de la franc-maçonnerie est sans

Cérès – Fraternité

doute l’une des bases dynamiques de certaines dérives et scandales qui émaillent tristement l’édifice social de ce type d’organisation.

L’approche du Pr J.-C. L. biaisé par un ressentiment trop évident contre une « modernité » perçu comme ennemi de la catholicité, nous invite tout de même à appréhender une certaine réalité. Cela peut même nous inciter à repenser collectivement la fonction fondamentale de la franc-maçonnerie…

Notre époque souffre d’une folle soif de transcendance, folle, car il existe une forte occultation de la nature même de cette soif et des sources de merveilles transcendantes pouvant la satisfaire. Nous le savons bien, cette occultation s’opère par la structuration socio-économique contemporaine dont l’une des dynamiques fondamentales est l’hyperconsommation qui, parodiant la transcendance, substitue l’Être par l’Avoir. Cette substitution est génératrice de folie. La soif de transcendance en devient inextinguible et rend quasiment impossible toutes pensées définissant le bien et le mal. En réponse à cette anéantissement en cours de la dynamique civilisatrice, l’univers symbolique et l’imaginaire maçonnique recèlent des trésors comme peu d’organisations spirituelles en disposent.

Il semble urgent de rendre à nouveau accessible les Merveilles… C’est sans doute le meilleur remède aux sombres prophéties de l’abomination.

[1] Voir : http://www.cena12.fr/home
[2] Cet ouvrage, diffusé plus discrètement, n’a été découvert que tardivement par les membres du CENA, qui ont alors pris leur distance avec le pourtant très érudit Pr. JC Lozach’meur.
[3] Des échanges récents avec l’auteur sur des matériaux historiques particuliers comme le livre de Ballymotte et mes recherches de poète (donc forcément contestables car subjectives et capricieuses) sur le(s) « templarisme(s) maçonnique(s) » et les hauts grades, le très particulier « club de l’Entresol » (1723-1738), les lettres nombres, la Cabale et l’Imaginaire Arthurien, m’ont ouverts à divers questionnements critiques sur la « vision » du Pr JC Lozach’meur.
[4] Les représentations du Sârâph (שרף) véhiculé et interprété d’une tradition à l’autre, notamment dans les traditions Egyptienne, Chaldéenne, juive et chrétienne, forment un ensemble iconographique qui offre une perspective particulièrement significative.
[5] Voir a ce sujet : http://www.albin-michel.fr/Les-Gathas-EAN=9782226220479
[6] Voir : http://www.rene-girard.fr/
[7] Voir le document : http://sog2.free.fr/802/Documents.Rituels/30/1750-%20sublime_chevalier_elu.htm#_Toc172291757