La lumière exaltée et les 32 chemins

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Mes gestes prononcés et sonores, de Barcelone à Brocéliande, puis à Parthenay, me révèlent un lieu du Mellois (79)

7 portes de lumières...En Parthenay, la 3e boucle de ma quête qui lia déjà Barcelone à Brocéliande, s’est manifestée sous la forme de 7 portes lumineuses suite au « lâcher » de mon poème Lamed. C’est en cela ma rencontre avec les promesses du livre 7 fois scellé… Une promesse faite à tous ! Les 7 portes lumineuses qui sont venues danser, aimantes et caressantes, en pure synchronicité , aussi naturelles que célestes, révèlent tous les possibles.

Le moment chemine en chacun, là est la victoire du temps créé, rythme de nos vies divines, comme le prophète Asaph l’affirme (Ps.82:6). Le temps, inexorablement, décompose la nature complexe de nos écheveaux d’être, matière brute, matière à décomposer, donc, par la philosophie, à décomposer encore par la spiritualité… Nécessairement à décomposer pour être saisie en contemplation. Rien n’est à retrancher ! Nous sommes libre de tisser notre royauté…

Les justes mots, les sons vibrants nés de l’émotion du cœur aimant et aussi reconnaissant, tous invoquant les 10 et les 22, ouvrent les 32 chemins… Les justes mots donc, s’ils sont prononcés en un lieu érigé de pierres taillées, disposés en connaissance de la science, gloires sans limite des Kérubins, par leurs résonances font s’entrouvrir les portes de la demeure éternelle. Ainsi, un instant, elles offrent une image/reflet. C’est là un visible de la lumière exaltée. Et cela ne fait que passer, car elle ne peut s’échouer ici. Chacun peut l’apercevoir en pratiquant ses propres exercices, toujours voilé, mais l’apercevoir quand même. Je l’affirme, car je l’ai fait, cette œuvre est juste, accessible, simple… C’est la promesse de tous les miracles, l’offrande partagée !Le Zygodactile dans la lumière...

Cette caresse du voile de la lumière exaltée se manifesta à mon âme, en l’aven de la Saint-Jean d’hiver, que nous vivons de l’année 2016. Cette caresse est aussi une belle promesse, elle prît la forme de 7 portes lumineuses sur les 5 piliers et les 2 arcs du chœur vibrant, en cette église que l’on dit bâtie par Mélusine. Magnifique église, Haut-lieu du Poitou, qui permît, entre autres, l’inspiration à Aymeri Picaud pour son très particulier guide des pèlerins, ceux qui marchent pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Cette puissante église qui fît résonance à la caresse sublime et me permît d’entrevoir le parfait séjour, est celle de Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux. Il est tellement vrai qu’en cette église, la voie lactée trouve son miroir !5 sur les pilliers, 2 dans le chœur...

Ce fut une confirmation du geste juste et une invitation à la persévérance poétique, unique espoir de l’indispensable partage, bavardage essentiel d’une futilité féroce.

La trajectoire du réel, que mon verbe rencontre, gouverne mes tâtonnements de ses échos en le non-manifesté. C’est une aventure dont je crois devoir rendre compte :

L’enseignement de la juste poésie que j’essaye de suivre, mes « lâchers de poésie », ces gestes gratuits, sont une sorte de dialogues intimes avec le vivant. Je pratique cela depuis plus de 4 ans. Ces dialogues sont nés d’un élan merveilleux redonné à mon écriture. Un élan merveilleux, reçu grâce aux évangiles gnostiques de la bibliothèque de Nag Hamadi. Ce sont eux qui rallumèrent en mon âme le désir de poésie. Ainsi j’ai posé mes questions et l’ange s’est approché pour que je le saisisse. L’intensité  vint crescendo. Gestes dans la lumière, être/Eon rouge saluant l’effort, aile frappant mon oreille, Mélusine serpentine se manifestant toute en Or dans l’ombre de la nuit…

Puis de nouveaux outils me furent donnés, il y a 15 mois, en Espagne…

A quelques pas de la plus anciennes synagogues d’Europe (4e siècle), alors que le 15 août venait, nous déambulions sur la place Saint-Philipe-Néri, dans le Gothic de Barcelone, un chêne en forme de Shin libéra le vert et le rouge. Un poème, que j’écrivit dans la nuit et inspiré par ce Haut Lieu, intitulé « Lorsque l’ennemi succombe », dès le lendemain en devint le passager momentané. Mes lignes versifiées, posées avec des larmes de bougies votives, furent accueillies par l’esprit du Lieu. Sa grande tendresse ne cesse de m’honorer. Ce dialogue, que je pressentais comme une ode à la réconciliation, ouvrait et je l’ignorais en l’instant et ne le découvris que plus tard, mon rapport à la lumière exalté et au Tétramorphe.

Le lendemain, le marché aux puces de cette même ville fut mon fleuve Chobar, et sur cette rive vint à moi une série d’objets qui m’enjoignaient d’apprendre à reconnaître l’Aleph/Beth et me conseillaient de parcourir avec sagesse et intelligence, dans les deux sens, les Sephiroth. Il s’agissait du trésor errant d’un kabbaliste : 22 cartes frappées de l’alphabet hébreux, un magnifique chandelier à sept branches, un bijoux en argent de curieuse facture… Dans la chambre, quasi-nuptiale que nous occupions, un livre oublié vint me dire une 2e fois l’invitation qui m’était faite. Il s’agissait du « Livre Brûlé » de Marc-Alain Ouaknin. Je n’avais jamais connue de plus extraordinaire réponse à un de mes « lâchers de poésie »… Et ce n’était qu’un commencement !

Ainsi cavalier, ébloui de la grâce poétique des premiers témoins de Jeshoua, je prononçais quelques récits devant de nobles assemblées, rassemblais des souvenirs, retrouvais le sens de mon écheveau, de l’honneur me fut donné en une certaine cours… Puis, en Brocéliande, vinrent à moi un vieux maître Kabbaliste et le livre nécessaire, le Sefer Yetzirah.

L’aube devint ma complice, sous l’étoile du matin je m’exerçais. Ayant taillé, dessiné, prononcé, à nouveau en Brocéliande, je fît l’expérience de ce que pouvait être une juste vocalise des mots énergétiques, des mots sceaux, des mots qualitatifs… Ce fut à Lizio, en cette chapelle templière révélée par un autre maître décédé, le père Auguste Coudray…


Chapelle Sainte Catherine, Lizio le 24-06-2010 par Darius1c

L’anecdote est vivifiante. En cette chapelle Sainte-Catherine de Lizio j’étais venu en compagnie d’un vieil ésotériste plein de lumières mais bourru, d’autres étaient là aussi. Mais le vieil ésotériste se senti malmené par le message des lieux, une autre filiation templière et initiatique subsistait et il en ignorait tout… Une autre que celle qu’il pratiquait, une voie presque jumelle. Un message trop déroutant au regard de l’œuvre de toute une vie de cet homme. Comment avait-il pu passer à côté de cela ?

Nous étions le 24 juin, le temps se couvrît au-dessus de Lizio. L’humeur tracassée du vieil ésotériste s’infiltrait dans l’éther qui répondait en échos décuplés… Les nuages couvraient le soleil. Le rituel naturel du long rayon devant frapper le baptistère et devant produire l’eau de saint Jean risquait d’être mis en échec, dans l’église chacun se recueillait guettant l’oculus surplombant la porte du couchant…

A partir des travaux de l’abbé Coudray, j’avais dressé l’arbre Séphirotique du lieu comme l’enseigne le Sefer Yetzirah. Je me plaçais aux divers points énergétiques et prononçais les 4 noms de chaque sephirot… Je fis du bas vers le haut et du haut vers le bas. Au pied de l’immense croix dessinée de pierres granitiques sur le sol de la chapelle, à l’extrémité occidentale de Aâssia qui désigne Melkhot, je finissais comme j’avais commencé… Merveilleuse synchronicité, dans l’écho de ma dernière syllabe du 10e sceau (והי+י), le soleil darda dans l’oculus à l’instant précis où il devait, pour bénir l’eau du bénitier…

Rien n’était plus attendu par notre Nous en cet instant. Rien ne pouvait être un « Salut » plus attentionné du non-manifesté… Ce fut la deuxième boucle !

La troisième boucle eut donc lieu, il y a peu à Parthenay et m’offrit le spectacle d’un tracé de lumière m’appelant à la contemplation des 7 portes. Le Tétramorphe, son histoire, d’avatar en avatar, s’invite à mes méditations poétiques, et viens de me faire découvrir un autre lieu où il régnait à l’entrée, un lieu tout proche et habité d’anciennes âmes comme la Place Saint-Philipe-Néri, dans le Gothic de Barcelone… Un nouveau Lieu donc, dans le Mellois (79), qui unit en ses pierres, Druidisme, puits sacré, premiers chrétiens de Gaulle et concorde… Est-ce là l’annonce d’une quatrième boucle ?

Ombres de la catholicité et gloire de Lancelot !

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Réflexions (avant dernière de la série) sur une excursion de l’été en Normandie-Maine

De notre rapide circumambulation sur les terres de Lancelot nous ressortons avec un constat fort, mais aussi protéiforme. Avec force nous avons constaté que bien plus qu’à la découverte d’un substrat, ce territoire invite à la lecture de mythes vivaces et de légendes actives. Une mytho-réalité si palpable qu’il est possible d’y vivre ce qu’en tradition on nomme l’Aventure Merveilleuse, pour peu que l’on sache reconnaître l’entrée de cette « gaste forêt » de symboles. Oui ! En ces terres de Normandie-Maine, la matière « graalique » palpite et nous relie à une foule d’êtres, femmes et hommes, savants, pèlerins, entités mythologiques, d’un passé récent ou lointain, qui témoignent de ce qu’ils perçurent, eux aussi, de traces semées ici depuis la plus haute antiquité. Magnifique Lac d’Amour !

 

"... il est bon de se munir de connaissances particulières, dont le livre d’Emile Mâle, « La fin du Paganisme en Gaule et les plus anciennes Basiliques Chrétiennes » est une parfaite synthèse..."
« … il est bon de se munir de connaissances particulières, dont le livre d’Emile Mâle, « La fin du Paganisme en Gaule et les plus anciennes Basiliques Chrétiennes » est une parfaite synthèse… »

En Normandie-Maine, « Brocéliande » (et elle peut prendre d’autres noms) se manifeste à ceux dont le cœur dilaté, espère en la transcendance et l’humanité, promesse d’une couronne à saisir en juste temps !

De notre constat, riche en rêveries mais lacunaire en connaissances objectives car il nous reste tant à percevoir, nous pouvons offrir quelques éclats, tous aperçus en cette Brocéliande, mais suffisamment persistants en notre mémoire, pour en être passionné. C’est en cela que notre constat est protéiforme.

En Normandie-Maine donc, si les merveilles qui inspirèrent Chrétien de Troyes sont toujours palpables, cela est dû en partie à l’action de nombreux[1] esprits éclairés, principalement catholiques, qui prirent grand soin des trésors architecturaux médiévaux et antiques. Ces esprits éclairés œuvrèrent aussi à l’édification et l’embellissement d’une foule de monuments, églises, chapelles, cathédrales, et un océan d’objets d’arts et de littérature. Ceci est, jusqu’au paradoxe ! Il est curieux de constater que pour bien lire cette multitude d’œuvres, dont l’essentiel date de la fin du 19e siècle, il est bon de se munir de connaissances particulières, dont le livre d’Emile Mâle, « La fin du Paganisme en Gaule et les plus anciennes Basiliques Chrétiennes » est une parfaite synthèse. De nombreux monuments de cette région, par leurs savants agencements, semblent démontrer que leurs maîtres d’œuvre disposaient de connaissances approfondies sur ce qu’était l’art Chrétien des tout premiers siècles. Des connaissances qui semblent à la pointe de celles que l’on méditait ailleurs en France et en divers points du globe. Pour évaluer cela de manière positive, je crois qu’une étude précise et particulière de l’architecture de l’église Saint-Julien de Domfront ou de l’oratoire de Passais, donnerait bien des lumières. Je pressens aussi qu’il serait bon de se plonger dans l’histoire de la Thébaïde du Maine (Le Montaigu) et l’œuvre de l’abbé Angot et ses polémiques sur les origines d’une certaine famille de la région.

La question qui vient alors immédiatement est de se demander si ces « esprits éclairés »œuvraient en conscience de ce que le substrat mythologique régional avait inspiré comme souffle spirituel et littéraire à l’imaginaire Arthurien et à Chrétien de Troyes en particulier ? C’est une question que l’on peut se poser et dont il sera difficile de faire l’étude. Ces esprits catholiques dont il est question, tout imprégnés de leur temps, cherchaient surtout à refonder solidement les valeurs chrétiennes qu’ils pensaient en danger. Une réaction un peu folle que l’on observe dès la fin du 18e siècle à travers toute l’Europe… Et dont les braises, encore vive, du fanatisme des guerres de religions furent le lit pour de nouvelles tortures. Un mouvement de réaction bien connu, qui témoigne surtout de sa parfaite incompréhension des idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité nés de la révolution française qu’il eut été plus judicieux d’accompagner que de combattre. Peut-on combattre l’énergie du vivant ? Il est vrai que ces idéaux, en s’incarnant dans la République, ne cessèrent de rogner la toute puissance temporelle de l’église catholique. Cette peur, née de l’appauvrissement de son pouvoir temporel, suscita donc cette farouche volonté de refondation du catholicisme qui ne voyait, par ailleurs, de salut temporel, que par la « royauté » dynastique, oubliant le sens réel et spirituel de la couronne éternelle ! Coupable aveuglement qui œuvre toujours à la décadence du christianisme en occident ! Cette réaction mobilisa de puissantes énergies en ce territoire de Maine-Normandie. Dans le but, donc, de ressourcer la catholicité, de brillants esprits catholiques se mirent alors en quête de ce que fut le christianisme des premiers temps en ce territoire enchanté que l’on sait aujourd’hui, mystagogiquement dédié à Lancelot. Dans cette aventure, ils se confrontèrent aux traces de leurs aînés de la renaissance, de l’époque médiévale et du haut moyen-âge,… Traces laissées dans le sillon des récits historiques et littéraires. Ces esprits catholiques furent de puissants « ré-activateurs » des substrats antiques et médiévaux. Les traces de leur action au 18e siècle, surtout au 19e et au début du 20e sont manifestes.

Ce que je me proposerais bien d’étudier, avec d’autres, si cela inspirait quelques amis, c’est l’aspect très romanesque de cette aventure humaine en ce territoire. Un travail qui pourrait faire l’objet d’une publication collective et au moins, pour ma part, d’un récit poético-romanesque qui pourrait avoir une certaine filiation avec l’œuvre d’Anatole France…. Bref, il s’agirait de rendre compte d’un aspect de l’histoire de ces beaux esprits catholiques qui se confrontèrent à des réalités Historiques et Archéologiques dont la nature ne fut certainement pas à contenter leurs objectifs métapolitiques. Ceux qui visaient à réactiver ce qu’ils espéraient être les racines « mystagogiques » de l’intégralisme chrétien furent sans doute livrés aux paradoxes de l’étrangeté familière. Beaucoup n’eurent d’autres choix que de se réfugier dans les fantasmes nauséeux de l’intégrisme et la falsification. Ceux qui ne renoncèrent pas à l’intégralisme se découvrirent alors sur un navire sans mât, ni gouvernail. Sous le regard de Robert D’Arbrissel et de « l’Estoil Internelle », nous pouvons les imaginer en leur province et à leur niveau, dans les souffrances de dilemmes intellectuels tels qu’en connurent, à la même époque, les Prêtres archéologues de l’Ecole Biblique et Archéologique de Jérusalem… Une mise en lumière d’une aventure spirituelle et humaine dont je ne fais qu’imaginer les probables dynamiques en Normandie-Maine, mais qui a été vécue par une foule de savants et de lettrés catholiques et dont le questionnement n’a pas été étranger à des intellectuels comme le père Teilhard de Chardin. L’évaluation de l’intensité de ce moment charnière de la pensée catholique en ce territoire nous permettrait certainement d’inventorier (au moins par l’imagination) l’influence de tout un pan de ce christianisme primitif, si peu catholique ! Un christianisme primitif qui inspira, sans doute, pour une part l’imaginaire arthurien via des textes dont le plus connu est l’évangile de Nicodème. Un christianisme primitif réactivé, de manière involontaire et confuse en sa réelle substance, par les tenants de la catholicité d’alors… Nous aurions aussi tout intérêt à plonger dans les archives (aujourd’hui disponibles) de divers cercles maçonniques des hauts grades chevaleresques et chrétiens… L’une des toutes premières loges maçonniques française installée à Paris ne s’appelait t’elle pas Saint-Thomas…

Cette plongée serait aussi l’occasion d’effleurer cette « concorde » probable entre les ultimes tenants du substrat mythologique, mélancolique[2] et déjà romantique, de la culture « celto-druidique » avec ceux qui, lors des 3 premiers siècles de notre ère, se référaient à la pensée de Jésus de Nazareth. Une concorde probable, mais aujourd’hui si difficile à percevoir du fait de la domination de la vision catholique qui ne laisse entendre de ses relations aux philosophies et religions antiques que des pratiques de condamnations, d’exorcismes… Comme ces actes d’exorcismes violents attribués à saint Martin au regard de ce que l’on peut lire comme texte attribués à Sulpice Sévère… Rappelons que les moines de Saint-Benoît (86) ont mit à jour des tombes contemporaines de saint Martin, dans un enclot monastique, où cohabitent des sépultures aux artefacts religieux de type pagano-celtiques et chrétiens…

Il est vrai que ces idéaux, en s’incarnant dans la République, ne cessèrent de rogner la toute puissance temporelle de l’église catholique. Cette peur, née de l’appauvrissement de son pouvoir temporel, suscita donc cette farouche volonté de refondation du catholicisme qui ne voyait, par ailleurs, de salut temporel, que par la « royauté » dynastique, oubliant le sens réel et spirituel de la couronne éternelle !
Il est vrai que ces idéaux, en s’incarnant dans la République, ne cessèrent de rogner la toute puissance temporelle de l’église catholique. Cette peur, née de l’appauvrissement de son pouvoir temporel, suscita donc cette farouche volonté de refondation du catholicisme qui ne voyait, par ailleurs, de salut temporel, que par la « royauté » dynastique, oubliant le sens réel et spirituel de la couronne éternelle !

[1] Avant l’œuvre historique et archéologique refondatrice de René Bransard (+1971) et poursuivit par de nombreux chercheurs dans le sillage du Professeur Georges Bertin.

[2] Mélancolique au sens noble et romantique, car de toute l’antiquité, les plus grands esprits et parmi eux les pythagoriciens, vénéraient ce que les « druides » surent faire naître d’équilibre des pouvoirs spirituels et temporels au début du VIe et qui se poursuivit jusqu’à la fin du IIe siècle avant JC. Cet « âge d’or historique », pour beaucoup dont Poseidonios, incarnait un « retour » à l’âge d’or mythologique, ce fut une expérience spirituelle et politique qui marqua le monde antique comme un modèle à reproduire et dont la nostalgie particulière me semble se retrouver dans l’imaginaire Arthurien comme l’énergie noire agit sur le cosmos. Une mélancolie qui portait aussi l’espoir d’un possible retour de l’état d’harmonie non-dualiste, à la fois spirituel et temporel, soit l’établissement d’un royaume où les forces de transcendance seraient victorieuses, ici et maintenant. Une épopée qui nous reste offerte et possible comme la plus grande de toutes les aventures héroïques. Mais, il nous faudrait collectivement tourner le dos à cette fuite vers un ailleurs spatio-temporel d’un bonheur/paradis coincé dans un futur inaccessible et toujours promis à la prochaine apocalypse… Nous comprendrions alors que « ce que nous espérons est déjà arrivé », cette merveille qui réside en l’humanité et que les premiers témoins de Jésus de Nazareth professaient aussi (la véritable espérance !), eux qui affirmaient à la suite de saint Thomas que l’on devait « entrer vivant dans le royaume de Dieu… »

La lumière n’abandonne jamais (Lâcher de poème au jardin du Val-Richard le 12-04-2013)

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ST-C6Avant d’écrire, la lumière s’est exprimée dans une multitude d’ors, de verts, de blancs et de bleus, malin et curieux, le cherchant qui les remettra dans l’Ordre. Elle s’est exprimée donc, si magnifique, captée en ses rythmes par le miroir d’architecture qu’est la chapelle Sainte-Catherine de Lizio. Sans cette lumière, mes mots n’auraient pu glisser de mes doigts… En cette porte de Brocéliande, en cette heure de coucher de soleil, en ce 11 avril 2013, le sens de toutes choses fut évalué pour être complété. Un acte pour le passage nécessaire et périlleux, comme savait si bien le faire un fameux et méconnu prêtre croisé, aimé de Zoé. Comme nous tous il n’était pas d’ici. Lui aussi avait été choisi… Comme nous tous ! Son œuvre s’est inscrite en Pierre pour le temps, en Sainte-Catherine de Lizio, et au Val-Richard, … Il lui fut beaucoup donné, il donna l’ensemble et les fruits, et les signes et la joie et le geste pour vaincre l’abject et le mot pour vaincre le temps, les clés de l’espoir et du détachement, toutes ces ultimes conditions pour aller plus loin, encore, toujours… Auguste ne chercha pas à rayonner, seulement à être lumière. De cette lumière qui éclaire mes mots de poésie. Ma poésie qui fut lâchée en un grand triangle bambouesque dans le jardin des messages du Val-Richard. ST-C7

…Et la lumière s’est donc exprimée avant mes mots… De plus en plus submergé par les vagues croissantes de mon désespoir, si impuissant face au monde si bleu, si bleu de moisissure… En décomposition !…Si perplexe dans la Chapelle, aux limites du geste total et celui de me retrancher de ce monde en retournant au désert, il me fallait percevoir ! Et la lumière s’est exprimée avant mes mots.

En cette place, il faut tourner pour voir, partir de l’antique Pierre Blanche, posée en souvenir des druides qui dorment ici, dans la terre rouge et noire. Les druides passeurs de l’oriflamme rouge et blanc…

Puis, de la pierre blanche, il faut suivre l’arcanne rouge, voir la croix, savoir les étapes, les trahisons, l’inversion des symboles toujours possible, apprendre la méfiance et l’espoir, admettre que les dés roulent encore.ST-C3

Bien sur, tant de questions… Mais n’est-ce pas une merveille aussi si la matière fait naître l’esprit ?… C’est au moins une aussi grande merveille que si c’est l’esprit qui fait naitre la matière… L’important en cela est surtout que cela soit et c’est cela la merveille des merveilles… Définitivement, il n’y a que le merveilleux qui soit beau, mais si peu acceptent de l’entendre ! L’humanité peut bien s’écrouler, et c’est là un choix individuel, le fleuve des merveilles persistera dans sa fureur d’amour. La seule ivresse magnifiante, celle qui s’augmente par le partage, n’appartient qu’à l’offrande.

ST-C5
Vitrail du XVIIIe siècle, sceau et devise de la milice du Christ des pauvres chevaliers de l’ordre du Temple de Jérusalem (Templiers) : « Non nobis domine, non nobis, sed in nomine tuo da gloriam« 

Il s’agit donc d’entendre pour savoir passer, ce sont mes mots de cela qui parlent aux vents et aux passants de ce jardin du Val-Richard, là où s’écoule le temps qui revient.

 

 

 

 

 

 

  • Quelques images du très nécessaire 11 avril, source de ce lâché de poème en pleine nature du Val-Richard de Lizio :


La lumière n’abandonne jamais….. par Darius1c