Dimanche 19 août le poème « Le Creuset et l’Echo » a été installé face au Dolmen de la Commune d’Exoudun (79). Une action saluée au couché de l’Invaincu par un Dragon d’or, que les spirites modernes appellent orbes. Le serpent ailé du ciel, venu tournoyant, a délivré un message si sensuel et spirituel que ceux qui écoutent pour l’espoir en recevront grande grâce. Mais ce « 6e lâché de poème » en pleine nature, lié de 8 en installation bambouesque, n’a résisté que peu de temps aux forces du nivellement scabreux et aliénant. Bien qu’il fut sous les auspices du Lac d’Amour, cher aux hermines de Bretagne, une main sauvage, humaine ou démoniaque, a désintégrée ce qui semblait sans doute être une atteinte au Patrimoine et à sa nécessaire aseptisation… La main ignorante prit là un bien grand risque d’usurper une fonction qui revenait aux éléments. C’est là son choix !… Et les lâchés de poèmes, par leur fragilité, leur simplicité de matériaux, en ouvrent volontiers le possible, ceci dans l’esprit de l’Ordre.
Le serpent du ciel, ailé et d’or, dans un souffle long comme le carré sacré, est venu parler des fleuves du temps… et de ce qu’ils charrient et modifient, diamants et sables, bois pétrifiés… et des pierres rouges comme la conscience d’amour, que l’initié reporte sur sa tête, bonnet phrygien, marque de l’héritage des anciens.
Tout autour de l’œuf magnifique et ardent et bleu de notre planète, sous les grands monolithes, couchés dans le sommeil de la mort, les corps d’humains d’autres temps ont longtemps transmis un message emprunt d’une certaine colère. La colère d’avoir été vaincu par des forces animées d’une piètre connaissance cosmique au regard de celle qu’ils reconnaissaient et expérimentaient au quotidien… Une sourde et juste colère donc, une colère parfois pacifique, paradoxe et privilège des consciences particulièrement édifiées. Mais parfois colères violentes nourries d’infâmes tortures. Ceci fit ces lieux maléfiques dont les mères usaient des légendes pour effrayer les enfants rebelles. Tous cela aujourd’hui revêt une autre allure, une autre fonction, car les temps qui sont nôtre, ce présent collectif, leur assigne une toute nouvelle tâche par la mutation et le mouvement naturelle de la grande roue des réincarnations.
Le dragon d’or a soufflé ces mots : « Bon nombre d’entre vous qui marchez dans ce temps furent ceux couchés sous les grandes dalles de pierres… Et l’expérience qui vous fit vaincus peut aujourd’hui servir. La malédiction n’est plus. Il n’en reste que la lumière d’être et le souvenir d’un mécanisme cosmique souvent impénétrable aux profanes »