La pleine lune et la Grâce des 5 Arbres ou le message des rives fatidiques, écho du Québec aux Deux-Sévres

Share

Le 2 août, la pleine lune s’est levée rouge dans un ciel d’une semaine dédiée à Sainte Marthe. Le 29 juillet, le poème “La grâce des 5 Arbres” venait d’être lâché en pleine nature sur le site de la fontaine Bouillonnante d’Exoudun (79). Sainte Marthe patronne des lavandières est la figure tutélaire de l’esprit christianisé qui règne sur ce lieu. Sainte Marthe est, bibliquement, la sœur de Lazare celui qui fut ramené d’entre les morts par Jeshoua. La nature psychique de la fontaine et du lavoir contigu d’Exoudun est liée à l’arc en ciel d’une myriade de fontaines sacrées.

En chemin pour observer la conversation entre mon poème et l’astre d’argent, un oiseau ensorcelé de douleur et déterminé s’est littéralement jeté sous mes roues. Mon pied écrasant le frein, le coup de volant brusque, n’ont rien pu faire contre la noirceur de son désespoir. Impressionné par le sombre néant de l’oiseau, je fis demi-tour dans l’espoir de l’improbable compréhension de ce que j’ai parfaitement perçu comme un suicide. L’oiseau au sol, son corps malmené, n’était plus qu’enveloppe vilainement déchiquetée. Pour qu’aucun autre de nos véhicules barbares ne vienne déchirer plus encore les chairs inertes de cet être, je déposais dans les fourrés cette dépouille en offrande aux passagers de la nuit pour qu’ils s’en nourrissent. Je recherchais alentour une réponse à l’acte fatidique, incrédule mais plein d’attente pour ce qui me semblait être vain d’espérer. Le sens de la mort de cet animal allait-il se manifester à mes yeux ? Me laissant tendrement guidé par l’instinct, je balayais du regard l’autre bas côté de la route, l’autre rive du chemin… La pleine lune se levait et éclaira d’une luminescence rouge et bleue le corps d’un autre oiseau mort. Cette triste vision s’accompagna d’une nouvelle certitude. Cet autre oiseau mort était la compagne morte de celui qui venait de se suicider fou de chagrin sous les roues de mon véhicule… Troublé mais presque amusé par cette pensée gentiment fleur bleue, je repris la route de la Fontaine Bouillonnante du village envouté d’Exoudun.

Installé face à « La grâce des Cinq arbres » lâché en pleine nature en ce site lieu de cultes millénaires, je dînais seul à l’écoute de la nuit tombante et observais la montée de l’astre nocturne. Sirius, Venus, la Grande Ours, entamèrent leur ronde. Le grand Dragon du ciel, de son œil luminescent salua l’installation bambouesque nouée de cinq. Mes pensées se tournèrent à nouveau vers l’oiseau et son acte, interdit des interdits, véritable crime contre l’esprit, le suicide. Je recommandais alors son âme aux puissances de la vie pour que dans la roue des flammes d’amour son retour à sa mission abandonnée se fasse avec plus de bonheur, d’harmonie et de compréhension de l’ordre cosmique. Car l’amour dans le manque n’est pas l’amour. L’amour dans le manque est ténèbres. Seul l’amour en plénitude est lumière. J’en vins à penser à ce que serait ma réaction si je devais perdre dans ce plan d’existence ma compagne en amour humain. Il me fut alors soudainement clair que le sens même de mon existence s’effondrerai. Car avec elle j’ai le bonheur de vivre dans l’amour créateur et sauveur… Et immédiatement je pris conscience que cet amour dans lequel je vis par son partage n’avait pour source ni le moi, ni l’autre mais était un immense fleuve d’éternité.

La lune pleine, inspiratrice de bleu et rousse, guidait doucement mes pensées. Sans mots, en tendre passion, elle me rappelait au juste : «  La nature des flots du fleuve éternel permet de n’être plus obnubilé par les objets qu’il révèle, et invite à les aborder à partir de l’espace infini qui les contient…

De l’autre côté de l’Atlantique de très proches amis, au même moment galactique, faisaient une expérience très similaire, dans une modulation très violente et très sauvage. Plongée dans les eaux du Saint-Laurent, Anne cru en son dernier instant et que tout ce qu’elle croyait être la vie était promis au néant. Sur la berge Pablo s’acheminait vers des émotions similaires à celle de l’oiseau croisé sur la route d’Exoudun presque persuadé de la disparition de sa compagne… Heureusement ce n’était qu’un éveil foudre provocateur de catharsis, sans doute initiatique,… Et c’est là, presque une autre histoire ! Tout deux continuent à être en présence dans ce plan d’existence, la menace a reculée pour disparaître totalement.

De la conversation de la lune avec mon poème « La Grâce des 5 arbres » lâché en pleine nature, noué de 5 dans l’installation bambouesque, je retiens que les liens ténus qui m’unissent à mes amis par le jeu des fontaines et sources sacrées, exoudantes et souterraines, d’Exoudun au Québec, veulent nous parler d’un miracle… au moins celui de la vie !

 

 

 

La pleine lune face à la « Grâce des 5 Arbres »

Ou le message des rives fatidiques en écho du Québec aux Deux-Sévres

 

 

 

 

“La grâce des 5 arbres” à la fontaine bouillonnante d’Exoudun

Share

Dimanche 29 juillet nous avons procédé au 3e lâché de poème devant la fontaine bouillonnante d’Exoudun (79).

« La Grâce des 5 Arbres » fait actuellement connaissance du Tertre qui jouxte ce site. La fontaine et le lavoir contigu, sis dans ce village particulièrement envouté des D.S., certaines nuits de pleine lune, reçoivent la visite de lavandières nocturnes… Rappelons que la patronne des lavandières est sainte Marthe et qu’elle se fête le 29 juillet. Les visites des lavandières nocturnes, les nuits de pleine lune, sont aujourd’hui largement ignorées de tous, mais les traces sont encore lumineuses et palpables. Pour bien le marteler en Aether, l’être rouge qui virevolta lors du précédent lâché de poème à la carrière Saint Martin (79), s’est aussi manifesté ce 29 juillet en glosant par sa luminescence pourpre, généreuse et bienveillante… Car la fontaine bouillonnante d’Exoudun appartient à un réseau d’une myriade de fontaines, qui par leur égrégore se font écho, bien au-delà de notre très magique Poitou-Charentes ! Leur chemin de douce bruyance liquide, en miroir de la voie lactée et à ses passions herculéennes, a pour modèle et maître mythologique la fontaine de Barenton… C’est chose connu et irréfutable depuis les évocations merveilleuses de Hersart de la Villemarqué.

 

Soulignons trois fois que la fontaine illustre de la gaste forêt de Brocéliande n’est réellement visible que par les authentiques chercheurs.

Nul ne peut ignorer que le bouillonnement des eaux sont des messages de l’au-delà et les lavandières nocturnes en sont les parfaites prophétesses. A Barenton, en Brocéliande, Myrdhin l’enseigna à la plus digne de toutes… Personnellement, la fontaine de Barenton fut le lieu où le professeur Christian-Joseph Guyonvarc’h me fit l’honneur de quelques récits… Aussi ce “lâché de poème” est humblement dédié à sa mémoire, lui qui est décédé en janvier de cette année.

 

 

 

 

Le verbe est la lumière de tous

Share

Sur le pas de la porte j’observe une ronde

Tous les siècles en portent la joie et le cri

Le verbe est la lumière de ce monde

Il est source d’alliance à l’espace infini

Il libère des obsessions fracassantes

Ces légions sans futur dans le fleuve des frustrations

Ces soumissions aux objets qui ignorent la vraie Sion

Tous soumis au règne, aux contours et aux effets

Tous soumis aux pertes, sans choix, lacérés

 

Pour les yeux ouverts et pourtant aveugles et immatures

Seule la grâce du verbe peut affirmer la parfaite nature :

« Tu es lumière tu retourneras à la lumière »

 

 

Manque et plénitude à la carrière Saint-Martin

Share
“Le Manque et la plénitude” a été installées à la “Carrière Saint-Martin”, une site particulièrement envouté de merveilles qui résident de Midi à Minuit

Dimanche 21 juillet à 12h, nous avons procédé au 2e lâché d’un poème en pleine nature. Mes lignes versifiées Le Manque et la plénitude a été installées à la “Carrière Saint-Martin”, une site particulièrement envouté de merveilles qui résident de Midi à Minuit entre Saint-Maixent et la Crèche (79). La Clairière Saint-Martin a deux faces. Deux espaces où les maîtres tailleurs de Pierre pratiquaient l’extractions de blocs massifs de calcaire. Les 2 sites sont dos à dos et orienté Est/ouest. Le deuxième site, plus secret, est accessible par deux voies. La première voie pérégrine par les hauteurs, elle offre un chemin sec et étroit qui conduit tout d’abord à deux tombes. Les sépultures dissimulent l’ultime porte de la Clairière… Le second plus large, humide est d’une certaine générosité et passe par le bas.

La 2e clairière de la Carrière Saint-Martin s’est montrée particulièrement prolixe en jubilation et réponses diverses à notre présence. Le lieu a immédiatement entamé un tendre dialogue avec l’installation de bambous, de pierres, d’ardoises et de cordes nouées 4 fois.

Entre ces pierres de parfaite taille, le compagnon est sous la protection d’ailes sublimes et pourpres et blanches… incitation merveilleuse et douce et sensuelle a œuvrer, sans métal, à la taille des monolithes.

Cette clairière, de tous temps fut propice à la retraite, lorsque vaincu par des ennemis trop nombreux et ivres d’ignorance, il fallait se cacher. Ici la lumière aimante incite à la pratique du désert. En Saint Martin la carrière est bien nommée. Entre ces pierres de parfaite taille, le compagnon est sous la protection d’ailes sublimes et pourpres et blanches… incitation merveilleuse et douce et sensuelle a œuvrer, sans métal, à la taille des monolithes.

Par Raymond Roussel et Lacan, les langues des oiseaux s’ébattent en flammèches, l’esprit ouvert sait alors entendre…

Lorsque le soleil descend, s’il l’on sait chanter ou jouer d’un instrument ; mais aussi trouver le cercle où il est bon de faire sonner les notes, l’être rouge archange de la cape du partage se manifeste. Par Raymond Roussel et Lacan, les langues des oiseaux s’ébattent en flammèches, l’esprit ouvert sait alors entendre… Pour nous ce fut une sorte de salut et la visite caressante et sanctifiante de l’installation-bambouèsque-en-Pierre-ardoise-encordées-du-quatre…

Continuer la lecture de « Manque et plénitude à la carrière Saint-Martin »

Se lever avec l’ambition de l’unique

Share

Nul ne doit ignorer qu’il a été choisi,

Invité, élu, désigné, et qu’il lui a été promis,

S’il se lève de son être pour exister,

En réponse aux rayons, douceurs de l’invaincu,

La roue des flammes et la tunique sans pli

Objets du commencement, là où tout est survenu

 

Aveuglement productiviste à la laiterie de Bougon

Share

Les dirigeants de la laiterie de Bougon (79) mettent en avant leur bonne volonté. Leur mission première est d’acheter, de transporter et de transformer le lait des producteurs de ce territoire des Deux-Sèvres, légendaire pour son fromage de chèvre, mais tellement malmené par la mondialisation destructrice des économies locales. Dans les bureaux de la Coopérative, les techno-prêtres du marketing l’affirment doctement : « le marché commande nous devons nous soumettre ! » Mais, la réaction des éleveurs caprins est lourde d’émotion face à l’annonce de la disparition programmée du fromage éponyme de leur région. Chaque année, 70t de Bougon est encore fabriquée à la laiterie.  

Célèbre en Deux-Sèvres, car intimement liée à l’histoire moderne d’un certain esprit paysan, le fromage Bougon et sa fine boite de bois blanc, c’est toute une histoire. Bien que d’une qualité rare, ce fromage n’a pourtant plus que sa boite et son nom pour rappeler ce qu’il était originellement d’un point de vue gustatif. Né à l’époque glorieuse de la fin du 19e siècle, dans la mémoire collective il symbolise toujours de formidables espoirs aujourd’hui trahis. Espoirs que ressentaient les travailleurs de la terre, lorsqu’ils entendaient des mots comme progrès social et humanisme. Un quasi Eden que devaient créer sciences et technologies. Aujourd’hui, discrètement et à voie basse, même les propriétaires d’exploitations agricoles industrielles en fond l’amère constat : « l’ingénierie agronome est un piège pervers ! » Le progrès social attendu s’est mu en une équation prétendument incontournable et qui relève ni plus ni moins du chantage économique. De nombreux agriculteurs la résument ainsi : «  Si vous voulez survivre financièrement dans le système actuel vos productions doivent empoissonner la terre, torturer les animaux que vous élever et intoxiquer ceux qui les consomment… ».

En quelque sorte, le fromage « Bougon » est le fantôme local d’un monde agricole uni autour de sa noble mission, celle qui visait à nourrir sainement une population locale et régionale, voir nationale… Aujourd’hui la laiterie coopérative de Bougon, intégrée au groupe industriel agro-alimentaire Terra Lacta, ambitionne de créer des produits pour le marché international. Impuissant devant les diktats d’écrasement des prix pratiqués par la grande distribution qui sont devenus leurs quasi-uniques clients, la direction n’entrevoit qu’une solution : la radicalisation des pratiques industrielles, l’abaissement des coûts et l’augmentation du volume de production, d’où cette volonté de tenter l’aventure de l’exportation… Une politique commerciale que l’on pressent comme une planche de salut. Nul n’ose encore parler de dernière chance, mais la question de la survie de cette petite laiterie des Deux-Sèvres est dans tous les esprits. Les ambitions du groupe industriel Terra Lacta, qui implique la réorganisation de l’ensemble des laiteries qu’il contrôle, devront pourtant entrer en concurrence avec des groupes autrement surdimensionnés et mieux armé financièrement et industriellement. Dans la course aux marchés internationaux, Terre Lacta, ne peut l’ignorer, elle doit faire face à des multinationales hollandaises, Italiennes, américaines, et mêmes grecques dont les capacités de produire des fromages à bas prix avec une pseudo image de produit de terroir est déjà bien rodée.

L’idée de masquer des produits de l’industrie agroalimentaire derrière un marketing qui les vend comme des produits de terroir est une stratégie qui s’est généralisée depuis plus de 10 ans. Mais cette pratique relativement scabreuse de l’industrie agro-alimentaire pour répondre à la demande croissante de produits « sains », « naturels », et même « Bio » commencent à être violemment dénoncées. Récemment encore, un documentaire diffusé sur Canal+ (« Produit du terroir : pièges et attrapes gogos ») a alerté le public sur ces manipulations d’images. De la même manière les cultures hyper-intensives qui réussissent à avoir le « label » bio ont provoqué un profond processus de réflexion dans les milieux écologiques et « authentiquement » bio qui devrait aboutir prochainement à un durcissement des critères de sélection du label. Très simplement, la prise de conscience des consommateurs qui a conduit une part importante d’entre eux à consommer régulièrement des produits « bios » et « équitables » devrait encore s’accélérer.

Au regard de ces paramètres et l’évolution espérée et nécessaire des pratiques de consommation, on peut considérer que les choix marketing de la direction de la laiterie de Bougon sont bien plus hasardeux qu’il n’y paraît. Il est aussi nécessaire de comprendre que l’abondement à la dynamique agricole productiviste, impliquée par ces choix marketing, programme des retombées dévastatrices pour les écosystèmes, l’économie locale et les liens sociaux. Car il s’agit forcément de concentrer l’activité sur un petit nombre de laiteries, de baisser de manière drastique les coûts de production et de personnel, d’engendrer des élevages de milliers de bêtes vivant dans des conditions lamentables pour produire toujours plus de lait, mais toujours de moindre qualité gustative et nutritive si ce n’est toxique… Rappelons qu’ au cours de la réunion du 8 juin qui a suivi la manifestation des producteurs de lait, un éleveur de chèvre, la voie lourde de désillusion a lancé : « Si les gens savaient comment les fromages de la grande distribution sont vraiment fait, ils ne voudraient plus en manger ! »

Ces dommages collatéraux de la barbarie économique, une fois réintégrés dans le bilan réel de l’activité globale de l’industrie agro-alimentaire qui les provoque, donne une perspective pour le moins catastrophique de la politique marketing que souhaite développer la laiterie de Bougon. Pourtant il existe d’autres modes de marketing qui visent à recentrer les productions sur des circuits courts. Il est possible aussi d’innover sur le plan des outils et réseaux de distribution des produits… Plusieurs éleveurs de chèvres de ce territoire des Deux-Sèvres ont d’ors et déjà décidé de tourner le dos au modèle productiviste. Leur réussite économique doit être un sujet de réflexion pour tous les acteurs de la filière et tout particulièrement pour les élus locaux. Il en va de la survie de nos campagnes et des paysans. Nous n’avons pas d’autres choix que d’inventer de nouveaux modèles économiques.

Prochain article : « Une économie agricole alternative en sud Deux-Sèvres c’est possible ! »