Mélusine au bras de l’Ange…
La cour de l’Ordre Royal de Mélusine s’est réunie au château de la Grange le 19 mai 2013. La fée tutélaire des Lusignan-Parthenay et protectrice du Poitou-Charentes, belle et bien présente sous de multiples formes, était accompagnée de l’ange du Bizarre. L’hôte de ce petit monde éperdu et romantique, le professeur Gargouïl, grand initié des secrets de Frankenstein, prolixe en science et en esprit, à cette occasion dévoila son redoutable projet : « Donner naissance à une néo-Mélusine ». Sur le plan technique la chose ne semble pas poser de grandes difficultés, seul le financement reste à trouver… La Chimère génétique est donc à portée d’éprouvette et d’épouvante ordinaire ! Le clone de la fille du Roi Elinas et de la Fée Persine, pourrait battre des ailes sous notre ciel, reconstituée à partir de son ADN extraite d’une relique jalousement gardée par l’ORM, des écailles de la queue serpentine et andouillesque de la fée vénérée.
Bruissaient les merveilles aux oreilles des gentes Dames et Chevaliers.
La belle Mélusine observait et écoutait,
Passant d’un masque à un autre,
Empruntant, quelques millisecondes l’enveloppe
De celui-ci, puis de celle-là,
Puis revenant à sa vision naturelle, campée dans l’éther,
Une goutte d’espoir en son cœur,
La fée calmait sa peine et sa colère,
Serrant fort le bras de l’Ange du Bizarre,
Cavalier en merveille, et dernier intercesseur revendiqué de la fée,
Venu lui aussi savourer la moisson nouvelle de beaux esprits,
Porté en l’Ordre par Grâce, Justice et Dignité.
A la symphonie des belles personnes réunies,
Quelques esprits désincarnés répondirent,
Eux aussi, en présence et Malices,
André Breton, Raymond Roussel,
Max Ernst et bien d’autres sont désormais à l’écoute,
Branchés sur l’égrégore, attendant l’intelligence de la suite…
Pourquoi Mélusine est-elle en colère ? Cela vous surprend ?
Il y aurait beaucoup à dire… pour vraiment savoir, il faut en faire l’expérience ! L’expérience de sa colère ne soumet à aucun danger physique immédiat, et c’est bien le plus troublant. Car si vous savez entendre sa colère, la fée vous en aimera davantage. Cette colère qu’elle partage avec tant d’esprits élémentaux, s’exprime en violence ailleurs. C’est la catastrophe terrible qui travaille tout, malaxant larmes et sang, alors que nous dansons, sur le volcan et les cadavres, feignant d’ignorer le cortège des signes, l’abomination dont nous sommes le moteur. Pour bien comprendre tout cela, cette colère, le miracle de l’inquiétant, le paradoxe de cette fin des temps, et le bonheur putréfiant, l’ivresse de ce monde qu’il nous faut abandonner… il faut se rendre en un lieu…. Dans la forêt de Chizé, tant aimée du poète poitevin Robert Marteau, là où vibre en passion le chêne de sept troncs, baignoire de la fée. Sur le sentier, il faut s’avancer et dépasser la dite baignoire, trouver le miroir et se relier au Lac d’Amour dans lequel chante aussi l’Ordre Royal de Mélusine, attendre la tombée de la nuit… Alors dans les brumes montantes l’armée des perdus de vues, tous les corps vapeurs du Noûs, à l’écoute du subtil, vous feront face. C’est eux qui verbalisent en silence les raisons de la colère que partage Mélusine, faute de partager plus avec notre humanité si sourde.