Une transmission singulière…

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Mon expérience des 22 lettres, est celle d’une transmission singulière, chemin d’élévation spirituelle, accessible à tous. Une expérience qui régénère l’identité de chacun, aux racines de sa propre cohérence avec Dieu, un cheminement de réconciliation avec la source de toute vie. La pratique que je propose passe par la vocalisation des 5 principales voyelles de l’hébreu et une gestualisation (anthropologie du gesteMarcel Jousse) pour marquer les consonnes en notre corps, là où tout commence, là où le dialogue avec la puissance divine est possible. Lorsque je suis entré en recherche pour remettre ma « chrétienté » au centre de ma vie, il y a plus d’une vingtaine d’année, la bible fut mon principal outil. Très vite l’hébreu s’est imposé, en douceur, comme une nécessité. Mon écriture se tourna vers la poésie. Après diverses rencontres à Prague, à Barcelone… C’est en Bretagne, à Paimpont, après avoir visité la cellule de Mère Yvonne-Aimée au monastère des Augustines de Malestroit (56) que je fis une rencontre déterminante. Monsieur Salomon (aujourd’hui DCD), qui portait ce nom en référence au dernier roi des celtes, me fit découvrir le Sepher Yetsirah… Un texte fondateur de la cabale. À ce texte je ne compris rien, ou presque ! Cet homme trouva cela de bon augure et se dévoila à moi. Il était le descendant, par sa mère d’une famille de marranes, donc de juifs christianisés de force au Portugal au XVe siècle. Vivant en secret pendant des générations leur judaïté, cette famille rejoignit la Bretagne au XIXe siècle. Monsieur Salomon, lui-même cabaliste, m’enseigna une technique, relativement rudimentaire, d’apprentissage de l’hébreu sacré… Une technique faisant appel à des pratiques mystiques hébraïques classiques qui peuvent faire penser à du Yoga, mais mise au service de l’apprentissage de l’hébreu. Une pratique prodigieusement efficace. Ce sont ces techniques que je transmets aujourd’hui, après avoir fait tout un parcours pour les enrichir de ma compréhension. Cela ne fera pas de vous de parfaits linguistes de l’hébreu biblique, mais grâce à cette méthode, assez rapidement, vous pourrez suffisamment acquérir de connaissance pour dialoguer avec les Textes, et surtout faire une place concrète à la puissance divine dans vos vies. Ce qui me fascine le plus, et m’encourage à transmettre, c’est que ceux et celles qui cheminent avec cette pratique, se relient profondément aux racines spirituelles qui les constituent en singularité. Ceux d’origines catholiques retrouvent souvent le sens de cela en leur vie, de même pour les protestants ou les orthodoxes. Ceux qui ne se définissent pas dans une religion précise vivent une expérience concrète et spirituelle, d’autres retrouvent le chemin de la synagogue…

Pour plus d’informations :

bruno.fou32@gmail.com

Tel : 06 48 55 54 79

Lettre de la Maisonnée de l’Abbatiale

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Bonjour à toutes et à tous,

En espérant vous trouver en bonne santé et en joie, voici quelques nouvelles des propositions de « La Maisonnée de l’Abbatiale » :

Le groupe de parole « La mort et après… » :
Il se réunit toujours le 2e jeudi de chaque mois de 18h30 à 20h au : 1, rue Belle-Face, 79370 Celles-Sur-Belle. Nous sommes 6 participants. Il reste donc deux places.

Le RdV d’hébraïsation :
Samedi dernier, un petit groupe de  7 personnes s’est réuni en notre maisonnée pour étudier la possibilité de créer un rdv mensuel d’hébraïsation bibliques et la venue du talmudiste et auteur Hervé Élie BOKOBZA (Jésus ou le messianisme à la lumière de la Torah, éd: Paroles et Silence).

A ce propos, l’idée de faire venir ce conférencier en septembre a été retenue. Diverses associations et groupes confessionnels judéo-chrétiens des Deux-Sèvres et de Charentes Maritime ont manifesté leur intérêt et en informeront (au moins) leur réseau.

Pour le RdV d’hébraïsation, chacun a pu préciser ses attentes. La question de l’hébraïsation a été posée, car ouvrant sur bien des pratiques possibles. L’idée est d’avancer pas à pas, et d’accueillir chacun là où il en est. Le souhait est d’apporter des perspectives bibliques qui font sens dans nos quotidiens, en renouvelant notre regard sur les textes. Nous nous arrêterons donc, en choisissant un verset biblique, sur un mot, pour en augmenter le sens par sa sémiologie hébraïque. J’assumerai un travail préparatoire pour le partager. Mais chacun est invité à cheminer avec le verset choisi. Aucune connaissance spécifique de l’hébreu ne sera nécessaire pour cet exercice, mais ceux qui en ont, pourront nous aider à entrer, par le débat, plus en profondeur dans cette pratique, et cela serait précieux.

Le RdV d’hébraïsation sera le 2e mercredi de chaque mois à 17h. Nous nous retrouverons dans notre maisonnée : 1, rue Belle-Face, 79370 Celles-Sur-Belle. (Tél :  06 48 55 54 79)

Prochain RDV : le mercredi 13 mars à 17h.
Sujet :  les Géants dans Genèse 6,4
venez avec votre bible !

Voici quelques éléments pour préparer notre temps d’étude, et permettre à nos pairs, prêtres, pasteurs et savants de nos différentes communautés, qui ne pourraient être présents, de nous transmettre suggestions et questionnements.

Le sujet choisi par le groupe pour notre rendez-vous du mercredi 13 mars à 17h est celui d’une étrangeté fantastique. Les « géants » sont évoqués en plusieurs passages de la Bible. Nous nous arrêterons plus particulièrement sur Genèse 6,4. En ce verset, ils sont nommés sous le vocable hébreu :  נָפִיל (nephiyl) – Strong 05303.

Les récits bibliques de ces êtres fantastiques ensemencèrent l’imaginaire de Rabelais, d’Anatole France et  de bien d’autres. Il est à noter que la nature de ces géants, présentée avec peu de mots dans les textes bibliques, est une invitation à interprétations. Leur présence pourtant systématique dans les textes canoniques des diverses traditions judéo-chrétiennes, nous invite à interroger, aussi, d’autres textes, dont certains sont nommés dans la bible. Des textes très anciens, parfois disparus, mais considérés comme porteurs de sagesse et reconnus comme saints par les sages et savants juifs, mais aussi par divers pères des églises chrétiennes.

Nous pourrons alors, sommairement, faire un parallèle inattendu avec l’encyclique du Pape François sur l’écologie : Laudato si’. Mais aussi, pour les protestants avec La Déclaration de Barmen (1934), ou La Charte de la Terre (1982), ou encore avec Le Pacte de Lausanne (2011)… De même pour les orthodoxes avec : La Déclaration de Thessalonique (1998), ou le Message de Chambésy (2012). Nous retrouverons les racines théologiques de cela dans le Bal tash’hit (hébreu : בל תשחית « ne détruis pas »), principe spirituel de la religion juive inspiré, notamment, par le Midrash Bereshit Rabba 8:1 : « Rabbi Yossi bar Hanina dit : ‘Dieu n’a pas donné la terre à l’homme pour la détruire, mais pour la cultiver et la garder.’

Ces perspectives sont données à titre d’exemples. Chacun peut les enrichir de ses propres lumières, rien n’est petit en cela.

En fraternité

Bruno Jacopé-Fouchereau
https://www.facebook.com/bruno.fouchereau/
1, rue Belle-Face
79370 Celles S/Belle
06 48 55 54 79

Être appelé par l’hébreu sacré

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Souvent, celles et ceux qui se sentent appelés par l’hébreu sacré (les 22 lettres) et ne possèdent que peu de connaissances traditionnelles, ne rencontrent d’enseignements que des pratiques dégradées, des raccourcis vidés de leur substance libératrice. Ceux qui les proposent sont souvent de bonne foi, seulement ils ont un peu « bâclé » leurs propres apprentissages. Esprits souvent créatifs, ils offrent plus d’eux-même avec les limites que cela comporte, que la «nourriture» véritable, tradition sacrée, construites par des sages sur plusieurs millénaires. Cette dernière, la tradition des enseignements de l’hébreu sacré, se donne, en vérité, comme premier objectif de révéler la connaissance du divin aux racines et singularités de l’être qu’elle instruit. Ce que saint Jean Climaque appelait soit le Maître intérieur, soit le livre sacré à l’intérieur de toute âme. Cette capacité à sentir et juger (au sens noble et bienveillant) pour amener l’impétrant vers sa révélation, son retournement (Metanoïa / Techouvah) et ainsi entretenir un dialogue avec la puissance divine, résulte d’une étude qui ne peut se faire en moins d’une dizaines d’années… Ceci n’est pas le seul fait de la tradition civilisatrice du Judéo-christianisme… Il en est de même dans les traditions dites druidiques, bouddhiques, soufis… Épris de quelques jolies étincelles qu’ils confondent avec le brasier divin, ayant « bâclé » leur propre enseignement, les « enseigneurs inachevés » proposent des raccourcis, persuadés de faire des initiés en 3 leçons. Les enseignements qu’ils proposent nourrissent une relation narcissique à soi même et renforcent les vanités individuelles. Deux pièges que les conditionnements du temps dans lequel nous sommes ne nous apprennent plus à éviter. Vanité et narcissisme, en notre 21e siècle, ont été constitués en véritable doctrine. Une doctrine diffuse et omniprésente dont l’objectif principal est l’ultra-consommation et la confusion de l’avoir assimilé à l’être. S’échapper d’abord de ce piège est la condition sine qua non de l’ouverture au divin.

Bouclier de David : Codex de Leningrad
Bouclier de David : Codex de Leningrad

Ce que propose comme socle le cheminement des 22 lettres ouvrant sur l’hébreu sacré et biblique et principalement par la porte des 5 principales voyelles, c’est un questionnement, un questionnement avant tout. Un questionnement qui est plus important, peut-être, que toute réponse. Un questionnement de soi à soi. Un questionnement sur le nom que nous percevons de Dieu. Ce questionnement a plusieurs facettes, mais il est le seul susceptible de provoquer un retournement pour s’extraire des conditionnements méphitiques de notre époque. Comme le rappelait le MaHaRaL de Prague ( le RABBI LOEB, dit LE MAHARAL DE PRAGUE -1512-1609) , que sa mémoire soit bénie, paroles qui peuvent-être mises en parallèle avec les recommandations de sainte Thérèse d’Avila et que l’on peut synthétiser ainsi : « Aucun cheminement spirituel vers la source de toute vie, ne peut s’effectuer en sa véritable puissance, sans une interrogation profonde de ce que l’on est et ce que nous sommes désireux d’être. » Cette interrogation revient « mécaniquement » tout le long du cheminement et c’est l’une des conditions principales qui rend possible l’union toujours plus grande avec le plan divin. Ce cheminement n’est pas confortable, serein, sans difficulté, ni larmes et épreuves. Mais il offre aussi l’extase la plus essentielle qui nous permettra d’ajuster notre façon d’être au monde, en le « réparant de notre mieux » en nous « réparant de notre mieux », c’est en cela que réside la promesse d’entrer vivant dans le royaume de Dieu. Ce n’est absolument pas une sorte d’exercice qui nous aiderait à être, seulement, en forme, ou seulement, en état de bien être et de contentement soi même. J’écris le mot « seulement » car il est bien évident que pour beaucoup il est parfois, aussi, nécessaire de réhabiliter le « plaisir » d’être et d’être avec soi-même, souvent dégradé par les souffrances de la vie… Mais la voie mystique, ce n’est pas que cela, c’est beaucoup plus… Et ne rester que dans « le plaisir d’être » sans l’encadrer des perspectives de la transcendance, c’est enfermer à nouveau le cheminant en une illusion… Certains, paradoxalement, se protègent ainsi de leur propre incroyable beauté dont il ne se sentent pas digne ! Ils se contentent de la pommade et écartent le miracle.

Pour bien comprendre ce qui peut faire défaut en certains enseignements dégradés c’est la relation au « Tiers » dans l’enseignement. Relation au « Tiers » qu’il est nécessaire de développer. Dans la relation d’enseigneur à enseigner, le Tiers est la puissance divine. Si ce Tiers est « trop » matérialisé dans des objets, la puissance ne peut se manifester véritablement. L’exemple des « tarots de lettres hébraïques » est très parlant en ce sens. L’objet « tiers » sous forme de « cartes » représentant les lettres et leur connaissance sous la forme d’une sorte de livret façon « rider digest », ne peut-être qu’un obstacle et un enfermement dans l’imaginaire de ce tiers et donc de l’imaginaire de celui qui les a produit. Le recours à des tarots de lettres hébraïques achetés en quelques librairies New-Age, s’il peut-être un moyen de prendre conscience par un acte, de l’appel ressenti, à court terme, enfermera celui qui les utilise en l’imaginaire plus ou moins corrompu de celui qui édita cet outil… Les cartes de tarots des lettres hébraïques ne sont que des béquilles, alors que notre âme, attend d’être libérée des entraves. Notre âme, de béquilles n’a nul besoin. Notre âme a surtout besoin d’entrer en travail, pour voir où sont inscrites en nous-même les lettres de l’hébreu sacré et leurs voyelles. Les lettres de l’hébreu biblique et sacré, pour tout judéo-chrétien « épigénétiquement » constitué ainsi, sont constitutives sur le plan de nos archétypes de toutes choses de l’univers en ses représentations. Dieu créa l’univers avec l’hébreu sacré. Les lettres doivent surgir de notre intériorité spirituelle, où nous les retrouverons présentes. En surgissant ainsi, comme un enfant naît de sa mère, chacune parle d’avenir dès son premier souffle. La main doit les transcrire sur des feuilles absolument blanches, sans quadrillage… Plus tard pour les rendre plus belles, en connaissance de la source, nous pourrons utiliser des quadrillages. Si l’on n’est pas déjà formé au Calame, à la plume Sergent Major, ou aux pinceaux de calligraphie, on les pratique au contour… Les lettres surgissent de notre être en une étude personnelle et en des temps de solitude… Les écrire de la main (Yad/YOD =י) et prononcer avec justesse leur nom en sachant faire résonner les 5 principales voyelles en notre corps en une posture presque immobile et en utilisant le souffle en trois temps, socle universel du début du cheminement, est la voie royale ! C’est la voie que les cabaliste nomment le PaRDS. C’est ainsi que les sages proposèrent de se placer, non plus en intellectualité (consommateur) vis à vis de la vérité, mais d’être dans la vérité… Ainsi tout notre corps (Nephesh) devient en capacité d’être en « vibration » avec ce qui fait Vérité et monte dans l’âme (Rouah)…

De cela on peut aussi comprendre que danser les lettres, est un exercice de gymnastique spirituel pouvant apporter du bien-être… Mais c’est fort inadapté à ce qui libère aussi la singularité de la puissance divine individuelle. En cabale, ce qui se danse ce sont des mots, même seulement de deux lettres (rocher/briques), mais avec leurs voyelles. Car ce sont les voyelles qui insufflent la puissance divine au corps, les consonnes sont toutes signifiantes, mais sans âme. Les cabalistes ne dansaient pas les lettres (consonnes) seules. En vérité les lettres consonnes sont trop « informe » bien que potentiellement source d’une spiritualité infinie… Potentialité, j’insiste, qui ne se révèle que par les voyelles. En cabale on danse des mots (consonnes+voyelles), souvent des noms divins (72 occurrences). Mais pas seulement, car pour arriver à la juste prononciation des noms divins, il est généralement nécessaire de travailler et de danser certains autres mots (racines hébraïques sur lesquelles ont fait tourner toutes les voyelles) qui font sens pour notre individualité et nos difficultés d’être. Un travail sur les noms propres et communs, peut-être alors nécessaire. Au regard de ce qui est en question, des mots comme : violence, pauvreté, douleurs, richesse… peuvent être mis au travail et amènent le cheminant à danser certaines racines avec diverses voyelles…

Il me semblait nécessaire d’offrir un peu de cette lumière, bien que certains pourront y voir comme une polémique, j’espère qu’ils y trouveront surtout une perspectives riches en invitations à avancer dans le désir de la source de toute vie.

Les 4 piliers…

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Alors que saint Patrick vient de nous ouvrir le printemps, bien que le temps vrai n’existe pas, c’est avec joie que nous en goutons l’illusion nécessaire au libre arbitre. Bien nous en fut donné. Nos yeux lavés par des larmes de joie, virent furtivement ce que le seigneur de toute chose n’a de cesse d’exprimer… Dans le ciel, comme cela est souvent donné, la danse des nuages formèrent quelques lettres : « יעישׁג »

Une séquence qui se décline en divers schèmes : Réalisation – Atteindra – C’est une réussite – Merci de répondre…

Il y a en cette déclinaison de séquence, de la malice joyeuse et libératrice, une sagesse infinie que l’image des anges, compagnons silencieux, évoque souvent, un doigt sur les lèvres. Cette séquence nous parle sans dire et fait penser… Jouant du paradoxe pour signifier la Vérité.

Les quatre piliers, comme les schèmes résultants, devaient donc être honorés, car la réponse précédait la question…

Les quatre piliers, comme les schèmes résultants, devaient donc être honorés, car la réponse précédait la question…

En chemin, déposant mes poèmes en 4 lieux proches de notre maisonnée, méditant sur le sort de mes amis qui se joue en bien des tonalités, respirant le ferveur du soleil, rendant grâce à la beauté de mon union avec ma douce compagne, l’agissant de mon « je » palpitait de tous ses propres paradoxes et dualités, parfois douloureux, toujours en passion. C’est là une merveille sans pareil. Il en jaillit des étincelles, qui en nourrissent d’autres chez l’Autre, qui ne s’accueille qu’en Soi et pour le Soi…

Le chemin de Ricou
Les quatre piliers devaient donc être honorés, car la réponse précédait la question…

Au pied du chemin qui monte aux Carrières de Ricou, dans le vent, prit  sa place le poème : « Lorsque l’ennemi succombe ». Plus loin sur le chemin, face à la source des hauteurs, le poème  « A Mélusine » trouva son écrin en une grotte propice. Au lavoir de Jaunay, la lumière incandescente accusait un début de réception de notre réponse qui cherchait sa question, la question se formulait donc et « lamed », s’intercala dans la fine brèche de la rencontre… Enfin au chemin du Roi, cette Voie Royale qui ne cesse d’espérer le digne visiteur pour distribuer la splendeur, le poème : « Ce mystère du Temple » fut déposé dans l’espoir d’éveiller quelques esprits au rôle du Lieu.

Je n’ai que la spirale et c’est la bannière sainte et mes gestes sont là pour en témoigner, et elle s’appelle oriflamme. Là est aussi l’étrangeté de l’être gratuit qui nécessite son propre reflet pour signifier… Ivresse narcissique désintéressée… Conversation de soi pour qu’il soit, égoïsme offert, nécessaire réanimation des glaciations humaines pour en conclure leur fin !… Dans le creuset de mes maîtres, nobles précurseurs, j’entre… Défilent Ibn’Arabi, Attar, Salomon Ibn Gabirol… Tous géants de la dignité de l’Être Humain ! Être à leur hauteur n’est pas un choix, mais une perspective… Ils me guident, en des mouvements inespérés et pourtant offerts à tous, et dans la légende des siècles, si Eretz demeure stérile, c’est que nous persévérons dans l’erreur, ignorant que la vie nous féconde lorsqu’elle jailli de nous même !

« …Là est aussi l’étrangeté de l’être gratuit qui nécessite son propre reflet pour signifier… »

Ce Mystère du temple…

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De l’ombre à la lumière, l’Être rouge

De l’un à l’autre,
Et des autres à l’Un.
Neuf Lumières, dignes hyacinthes du Chandelier,
Miraculeuses en leur durée
Aux Neufs lumières, oriflammes, des neufs jeunes chevaliers,
Miraculeuses en leur humanité.

De la purification
A la spiritualisation
De la cristallisation, secret protégé des ailes, à la diffusion, vitale, essentielle…

Violence qui fait du temple des Ruines, pour que l’espoir règne en toutes les nations…

En présence, c’est un Paradoxe,
Maudites braises d’ignorances, vitales et nécessaires.
Elles seules en leurs puissantes faiblesses éphémères, Peuvent abattre les coupables de l’avoir.
Ces gardiens de Dieu, jusqu’à l’égoïsme.


Nécessaire brisure de leur lignée, d’âge en âge.
Révèle, renouvèle, et nourrie de noir, le partage.
Nécessaire torture, au feu froid,…

Le feu de l’accusateur libéré déshumanise, l’Un et l’autre en chacun, tout se brise.
Ainsi se retire l’Or… Nulle emprise…

Rien d’autre ne peut faire croitre son appel, pour son retour en Roy, perçant les nuages.

Lys et crapaud, comme cheveux, cristal des songes
Le temps n’existe que par le retrait de l’Éternel.
Toutes matières, même les trésors, en gardent la fange.
Ce qui ne peut se dire est tissé par les anges.

Ainsi se porte le mystère du Temple.
Il passe de génération en Génération, déplaçant les formes, fidèle de Sion.
Allant évoluant, charriant l’espoir ample, toujours plus en Force, en Beauté et Sagesse…

Les dés en donnent le chiffre !

Pour connaître l’auteur

Le geste du « M », geste aimé de l’Ordre Royal de Mélusine…

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  • Prise de parole de Bruno Fouchereau, lors du banquet donné pour le chapitre confraternel de « l’Ordre Royal de Mélusine » et de « l’Ordre International de la Table Ronde du Roi Arthur » en sa Branche Anjou-Plantagenet.
  • Prose poétique au sujet du geste du « M ». Geste aussi appelé dans les milieux universitaires : « Geste Pseudo-zygodactyle ». L’iconographie, en bas, est celle présentée en « exposition » lors du banquet.

Lors du banquet, un texte d’instruction au sujet de ce geste « M » fut distribué aux participants, contenant des références de travaux et une analyse sur le plan mythologique, il peut être demandé à l’auteur : bruno.fou@free.fr


Nobles dames, honorables Sires, Chevaleresses, chevaliers,…

 

C’est la forme d’aujourd’hui, mais qu’importe,

Juste et nécessaire est que cela se passe,

Et que cela passe de l’un à l’autre.

Demain une autre forme,

Si la nécessité fait rage,

Prendra la place, surviendra et semblera régner.

Tous le sens Merveilleux du Geste du “M” est là…

Il nous parle de la voix lactée,

De cette part de Divin qui fait notre mission Terrestre

Des psaumes d’Asaf, de notre création,

De notre finitude face à l’absolu.

M, de magnifique

M, de musique

M, de miracle

M, de Marie

M, de Madeleine

M, de Jérusalem

M, de Mélusine…

Et les lettres tournent, révèlent leur part de lumière Éxaltée !

Cassiopée au ciel nous montre la danse

Le Geste du “M” est aussi celui du “W”…

Dans le mille feuilles de nos expériences,

Le Geste du “M” viendra vous parler,

Au détour d’une promenade,

Dans le tableau d’un antique retable,

Ou une sculpture d’un parc Romantique…

Dès lors, dès aujourd’hui, il vous appartient d’entendre

Ses cris et chuchotement…

Permettez moi de rappeler pour finir quelques mots d’Homère,

Ceux qu’il fit prononcer à Circé accueillant Ulysse et ses compagnons :

“… Nous allons manger des mets et buvez du vin, jusqu’à ce que vous ayez repris en vos poitrines le même courage qui vous fit aux premiers temps quitter votre patrie, la rocheuse Ithaque… Vous êtes aujourd’hui sans vigueur, sans ressort, il vous souvient toujours, des dures courses errantes, et jamais votre cœur n’est en joie, tant vous avez souffert…”

 

 

 

Le feu de Mélusine, éclat et trace de l’Invisible

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Lorsque le non-manifesté nous confronte à la damnation

Il n’y a de monstruosité que ce que nous ne savons pas reconnaître… de même il n’y a d’érotique que ce que l’on devine de l’objet désiré… En vérité, il est des commandements de l’Invisible qui, s’ils sont contrariés, nous confronte à la monstruosité… s’ils sont écoutés en nos respirations, ils offrent le plus grand délice. Il n’est rien d’autre qui révèle le vrai Lys de la vraie royauté ! C’est l’aventure du Saint des saints et celle de l’Arche d’Alliance dans le Temple que l’on ne peut qu’apercevoir, comme les seins de la parfaite fiancée, dissimulés et pourtant aperçues grâce à la belle échancrure et au voile du décolleté.

Ainsi nous passionne la terrible Mélusine, fée tutélaire de cette belle région de France qu’est le Poitou. Mélusine accompagne les mythologies les plus précieuses. Elle est une source merveilleuse de l’imaginaire francophone. 33 vies ne suffiraient pas à parcourir l’océan de ses mystagogies et seuls 72 chevaliers cachés dans les profondeurs de la terre savent l’évoquer au cœur de nos rêves. Plus encore, il serait presque vain de vouloir comprendre le message des géants dont la mémoire fut réactivée par Rabelais (grand lecteur du livre d’Henoch), de même vouloir atteindre l’essentiel de l’esprit de Chevalerie placé sur le trône de l’espoir par Chrétien de Troyes, et plus encore tenter d’imaginer la saveur du Graal, si l’on ne parcourt pas les chants qui œuvrent à la juste gloire de Mélusine et saisir le sens de ce feu qu’elle exhale en dernier ressort. Ceci révélé, il faut rappeler la parole du sage rabbi Rachi Chlomo ben Itzhak HaTzarfati : «… Si ta pensée court dans une direction… Revient en sens inverse, car ce qui est vivant à deux dimensions opposées, c’est sur cela qu’est basée l’alliance… ». A l’inverse, les textes de la mythologie du Graal, l’Imaginaire arthurien, et la légende des géants,… sont les clés de la bonne compréhension des mystères de Mélusine… Et, en l’occurrence, du propos de ce texte, pour la bonne compréhension du mystère auquel nous confronte le non-manifesté dans son message le plus paradoxal, celui de la damnation. Elle qui vise pourtant à nous sauver par la mystagogie de son récit mythologique (Ex 10-1,2) ! Ces récits de damnation visent, par ce qu’affirme YHWH lui-même à Moïse, à la catharsis du lecteur/spectateur. Le feu de Mélusine porte ce message hautement paradoxal, lui seul est capable de nous faire percevoir, au-delà de la pensée consciente, la vérité du non-manifesté, de l’indicible, cette réalité hors du temps, nature impénétrable du seigneur, force créatrice de toutes vies…

Mélusine en Dragon crachant le feu…

Le feu, dont il est question ici est donc l’annonciateur d’une damnation qui peut n’être que potentielle, si l’on sait entendre ou avérée si l’on s’endurcit comme le Pharaon qui fut pourtant confronté au trois signes proférés par Moïse. Ce feu est aussi celui qui protège les gardiens du Graal. C’est lui encore qui protégea, un temps, le dernier roi Celtes de Bretagne nommé fort à propos Salomon et qui après avoir confié son « trésor » à des moines de la forêt de Brecilien, fut assassiné le 24 juin[1] 874…

Ce feu de damnation, c’est celui qu’exhale, menaçante, Mélusine. Il vient en des instants précis des récits mythologiques de la Fée. Ce feu que Mélusine crache nous parle de ce qu’il nous reste à parcourir pour en finir définitivement avec le temps des « Juges »[2]…

Le légendaire écrit doit être étudié avec la mémoire des récits oraux aujourd’hui encore conservés dans certaines familles qui savent se méfier des oreilles indiscrètes… Hors donc, au regard de la tradition orale, le feu de Mélusine ne se manifeste qu’en d’ultimes circonstances que seules ces traditions orales décrivent pleinement. Les représentations de Mélusine en cette posture de Dragon, entité détentrice du feu divin, sont donc rares. Elle est ainsi représentée, survolant les fortifications de Lusignan, dans le livre des « Très Riches Heures du duc de Berry » dit Jean-le-Magnifique (30-11-1340 à Vincennes – 15-6-1416 à Paris). En Poitou, 2 linteaux de cheminée qui datent du 15e siècle montrent une Mélusine sous la forme d’un petit dragon ailé, volant sur le dos[3], exposant son ventre au ciel comme certains textes de l’antiquité décrivent le Cocatrix. Ainsi sculptée, elle crache le feu. Jusqu’à la fin du 19e siècle les familles, rassemblées autour de ce type d’âtre, faisaient le récit de cette particulière métamorphose et dévoilaient la « Mére Lusine » en ses racines mytho-génétique. Récit d’une métamorphose en lequel réside une mystagogie dont la fonction est similaire au Torh[4] de la transmission orale Mosaïque.

Mélusine sur un linteau de cheminée d’une maison poitevine…

Personnellement, plus qu’une similarité, je ne peux m’empêcher de voir une parenté foudroyante ! D’ailleurs l’aventure du mot “Aschkenaz” qui désigne aujourd’hui les juifs d’Europe, nous interpelle tant est grande sa puissance de métaphorisation d’une réalité historique qui reste à écrire. Au sens de l’Histoire Biblique, Aschkenaz est un patriarche biblique descendant de Japhet et donc de la troisième branche des descendants de Noé. Les deux autres étant les Sémites et les Hamites. Toujours au sens biblique, les Aschkenaz sont le peuple des Scythes[5]. Leur principale ville : Scythopolis est nommée par les auteurs bibliques Bet-Sheân, ce qui veut dire Maison de la Déesse Serpent. Il est avéré que les terres de Lusignan (Ville du Poitou aux origines de la fée Mélusine) furent un territoire où stationnait des peuplades agglutinés autour de guerriers Scythes qui avaient composées une légion romaine. Armée grandement supplétive qui fut rapidement en déshérence suite la dislocation du pouvoir de Rome… Ce sont ces Scythes, dont Grégoire de Tours narre l’histoire « turbulente » en terre poitevine et vendéenne, qui auraient transmis, pour une bonne part, les bases populaires de la légende de Mélusine. Enfin, pour en finir avec ce télescopage source de métaphorisations, rappelons que Juifs et Scythes furent de même tyrannisés par Rome, contraints à l’Exode (au moins les familles aristocratiques), intégrés de force dans des légions, et encore décimés avec une volonté d’éradication par l’armée Romaine après diverses rébellions[6]…

Le bain rituel et hebdomadaire, interdisant à Mélusine toute activité dans la nuit du vendredi au samedi et dans la journée du samedi, car le bas de son corps reprenait sa forme serpentine, vient inévitablement évoqué le Shabbat, jour de méditation principalement instauré en hommage à la Genèse et à la création de l’univers…  Cet encrage Sémitique (en plus de la source scythique), est aussi rappelé avec humour par Rabelais dans sa généalogie de ses géants et des autres entités fantastiques dont Mélusine (cousine de Gargantua !) qu’il nomme expressément. L’Humaniste source mythologiquement la généalogie des êtres fantastiques au livre du prophète Hénoch et au récit qu’il fait du déluge. Car Noé, et ceux transportés en son Arche, n’auraient pas été les seuls survivants… Un Géant, faisant penser à Gilganesh, se serait sauvé de la noyade en se servant de l’Arche comme d’une « bouée » ! D’autres êtres fantastiques nés des accouplements entre les femmes humaines et les anges de l’armée de l’archange Lucifer alors en rébellion contre Dieu, auraient été saufs de diverses manières. Il en serait ainsi de l’aïeule de Mélusine qui auraient survécu dans des grottes sous-marines et d’autres sur des montagnes aux sommets insubmersibles. On peut donc penser, sur le plan mythologique, que l’entité de la Fée Mélusine, via les traditions Sémitique et Japhétique mêlées, remonterait aux origines antédiluviennes de la vie sur terre ! Son bain hebdomadaire est un de ces indices qu’il nous faut « scruter », au risque d’être damné, pour percer son mystère. Car le Mystère du bain de Mélusine, et l’ambivalence paradoxale Respect/Révélation de son secret est la clé de l’activation de la damnation et donc du feu qu’elle est alors amenée à exhaler !

Selon une ancienne tradition orale celto-gauloise, les eaux retenues en certaines cupules de mégalithes étaient des lieux d’un culte dont le souvenir fut préservé sous forme de substrat et étendue aux lavoirs par le légendaire populaire. Ces eaux de cupules et de lavoirs, recevaient l’énergie cosmique et séminale des puissances de l’Ether, souvent personnifiée dans les récits en l’entité mythologique universelle du dragon puis, la catholicité faisant son œuvre, du diable. Dans les eaux de bassins particuliers, cette énergie/séminale se concentraient et les femmes/fées qui savaient s’y baigner à l’heure juste, en absorbaient l’énergie fécondante ou « fertilisante »… Ma grand-mère paternelle, lorsque j’étais enfant, m’en fit explicitement le récit. Elle m’assurait que ce serait à ce rituel, véritable diablerie, que se seraient livrées dans la nuit les trois filles de la fée Pressine le jour où, à l’aube, Mélusine séduisit Raymondin. Le gentilhomme devait alors tomber follement amoureux de la jeune Mélusine… De cette idylle et par la Grâce de Mélusine, la lignée des Lusignan fît souche, ils furent Rois de Chypre, d’Arménie et de Jérusalem.

Ce Rituel du bain est le fil rouge de la dramaturgie de l’épopée de la Fée Mélusine, c’est aussi la clé de la damnation de son époux et de sa descendance, le principe même de l’interdit et de son paradoxe… La fée en son bain ne doit pas être vu de Raymondin, ni de personne… Le risque pour son époux est la perte de sa puissance et pour ses enfants c’est la promesse de la folie. Car le bain révèle la nature profonde de la Fée[7], une nature liée aux forces cosmiques du Dragon et de l’Invisible… Et l’Invisible ne doit pas s’échouer dans le visible, l’ordre de notre monde n’y survivrait pas ! Ou, peut-être, un certain ordre… Malheureusement, Mélusine fut découverte en sa nature fondamentale et indicible par Raymondin. Il rompit, soumis à de mauvais conseils, sa promesse de ne pas chercher à voir son épouse lors de ses ablutions hebdomadaires. Mélusine ne pouvant absolument plus se maintenir sous une forme humaine, déploya ses ailes et hurlant de douleur, cracha le feu de la damnation révélé, en s’enfuyant dans les airs… Mais qu’est-ce que cette damnation auquel nous confronte le non-manifesté en ce point du récit ? Comme le peuple élu de Dieu qui retombe cycliquement dans l’erreur et la damnation, qui ne se comprend que par l’étude du livre de Ruth, le sens Mystique et philologique de la damnation de Mélusine n’apparaît que si l’on approfondit l’univers même du symbole de Mélusine et je l’affirme à l’aune principale de l’ésotérisme Judéo-chrétien.

Cette nature de la femme serpente hautement vénérée  par les Scythes, renvoie aussi, dans son aspect « dragonesque », au Serpent ailé crachant le feu qui est l’une des figures mythologiques des plus paradoxales du Judéo-christianisme. Il s’agit des Serpents volants et brulants évoqué par le Prophète Esaïe (14-29,30 ; 6-2). C’est aussi « l’idole » que dresse Moïse sur son étendard sous la forme d’un serpent d’Airain (Deut. 8-15). Idole et objet magique  crée à la demande paradoxale de YHWH. Ce Dragon crachant le feu, ce serpent ailé et brulant, il faut chercher son nom en hébreu, notamment dans la Biblia Hebraica Stuttgartensia, texte universellement considéré comme le plus « authentique » de la transmission. Le nom hébreu de ce dragon, c’est le Sârâph (שרף), ou les Séraphim (שרפים). Ce qui étymologiquement renvoi directement à la racine Assyro-Chaldéenne de la caste des Séraphins, entités gardiennes du trône de Dieu et en charge de la Shékinah. Des entités qui ne peuvent apparaître aux humains au risque de les réduire en cendres et qui dissimulent (comme les Chérubins) leur « corps » supra-céleste par 3 paires d’ailes. Soit 2 dissimulent leur visage, 2 dissimulent leur corps, 2 dissimulent leurs pieds… « Réaffirmé » dans l’ésotérisme chrétien par Denys l’Aéropagite (pseudo) au 6e siècle, les Séraphins, dont il redonne le statut (entité les plus proches de Dieu) dans sa « Hiérarchie celeste », font toujours partie des représentations de l’angéologie catholique. Mélusine serait donc un Sârâph, qui ne peut apparaître aux êtres humains que sous une forme effrayante tel le dragon crachant le feu et brulant. Une entité terrible, non pas par ce qu’elle est diabolique, mais par ce que sa nature si proche de Dieu la rend inconcevable à nos esprits humains. Confronté à la réalité des Sârâphim, notre réalité se disloque jusque dans ses fondements spatio-temporels… Voir un Sârâph c’est prendre le risque de dissoudre son identité et se fondre, sans possible retour et avant l’heure juste, dans la réalité divine. C’est aussi prendre le risque de ne pas accomplir sa mission terrestre… Ce qui est l’absolue damnation ! Mélusine, ce Sâraph ayant pris forme féminine, fée, comme l’est la 17e lettre de l’Aleph-Beth, porte en son récit, l’arcane qui nous rattache aux origines de l’humanité et de ses croyances… Un récit qui nous invite à penser l’impossible, la nature indicible de la force transcendante et sa tangibilité depuis la nuit des temps.

[1] L’assassinat du dernier roi Celte de Bretagne est connu par divers récits de l’époque Médiévale dont celui découvert au monastère de Saint-Bertin et rédigé par un/des contemporains du roi Salomon de Bretagne. Voir F. Le Lay « La Mort de Salomon roi de Bretagne » Mémoire de la SHA de Bretagne t. V – 1924. Le trésor du roi Salomon de Bretagne est un « fait imaginaire » de la tradition orale…
[2] Le livre des juges dans la bible relate cette période qui ne finit pas et décrit le peuple de Dieu qui ne sait sortir du cycle perpétuel, allant sans fin de la rédemption à la décadence, puis du châtiment divin à la damnation, revenant alors à la rédemption et à la prospérité, puis renouant encore avec la décadence…  Cycle de portée symbolique universelle dont la fin possible est en « germe » dans le mystère du livre de Ruth. Texte très important pour les hauts grades maçonniques. Il offre aussi des clés de type cabalistiques pour pénétrer certains aspects de l’Imaginaire Arthurien…
[3] Les représentations du Cocatrix et des dragons qui inspirèrent nombre d’artistes  de l’époque médiévale et de la renaissance ont intimement été inspirées par les descriptions faites dans un bestiaire chrétien du IIe siècle, « le Physiologos ». Les Crocodilos et autres Coquatrix volant ou rampants y sont décrits comme des bêtes dont la gorge regardait le ciel, alors que leurs naseaux, leurs yeux et leurs oreilles, sont ouverts dans le dessous de la tête. Une image très appropriée pour rendre compte du paradoxe qui fit de l’hydre du Nil, animal maudit par excellence dans l’antiquité, un symbole du Christ victorieux !
[4] La Torah orale (hébreu תורה שבעל פה, Torah SheBe’al Pe) désigne à la fois le concept et le corpus d’une doctrine oralement transmise, concomitante à la Torah, inséparable d’elle et existant depuis sa révélation. Une tradition orale semble se retrouver dans plusieurs livres juifs, canoniques ou non, mais le pharisianisme, auquel succède le judaïsme rabbinique, se distingue par son insistance à proclamer qu’il transmet « la » tradition oralement.
[5] Les Scythes (/sit/, en grec ancien Σκὐθαι, Skúthai) étaient un ensemble de peuples indo-européens d’Eurasie en grande partie nomades et parlant des langues iraniennes1. Originaires d’Asie centrale ils ont vécu leur apogée entre le VIIe siècle av. J.-C. et la fin de l’Antiquité, notamment dans les steppes eurasiennes, une vaste zone allant de l’Ukraine à l’Altaï, en passant par la Russie et le Kazakhstan. Les Perses désignaient ces peuples par le nom de sakas, francisé en Saces. De nombreuses sources antiques attestent des peuples scythes, les Assyriens mentionnent les Saces dès 640 avant l’ère chrétienne.
[6] Parmi les savants de la Bible qui se passionnèrent pour ce que pouvait signifier la Métahistoire du mot Aschkenaz, il faut nommer le pasteur James Anderson du 18e siècle, un écossais presbytérien et franc-maçon. Il joua un rôle capital dans la naissance de la franc-maçonnerie « spéculative », en particulier par sa contribution à l’ouvrage connu  sous le nom de Constitutions d’Anderson.
[7] Comme nous l’avons rappelé c’est en ce bain que sa queue de serpente réapparaît.

Antimaçonnisme, une glaciation de la pensée…

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Réaction à deux livres qui souhaiteraient en finir avec la « question » et semblent oublier que seule « la question » est importante !

La lactation de saint Bernard, offre à méditer, sur le plan mythologique, Beaucoup de ce formidable dialogue des traditions et des religions, flux spirituels constitutifs de notre rapport à la transcendance comme œuvre civilisatrice.

L’ouvrage du Professeur J.-C. Lozach’meur : « De la Gnose au Graal », que certains ont découvert lors de différentes journées de conférences organisées par le C.E.N.A.[1], est effectivement fort érudit et fort utile. Il est aussi particulièrement sollicitant en ce qu’il active d’arrières plans philologiques, métaphysiques et de même (j’ose !) au sens que peuvent donner certains aux perspectives post-modernes et herméneutiques de l’eschatologie apocalyptique (ouf !)… C’est donc un ouvrage qui doit éveiller fortement notre esprit analytique et critique ! Ceci est d’autant plus à prendre au sérieux que le très érudit Professeur J.-C. Lozach’meur est l’auteur d’un second ouvrage, sorti plus récemment, qui en découle directement : « Les origines occultistes de la franc-maçonnerie »[2]. Du fait du cheminement particulier de la pensée qui est exposée en ces deux livres, ils doivent être considérés comme indissociables, tellement le premier semble autoriser le propos du second.

Le modus operandi utilisé exclu l’adaptabilité des schémas structurants de la pensée à travers les périodes historiques de l’humanité…

Tant je rejoins, en certains points, l’analyse métahistorique et anthropologique de ces deux livres, d’autres points, très nombreux, me semblent contraires à ce que j’appréhende du réel de par mes propres recherches[3]. Précisément, les perspectives offertes par le Pr JC Lozach’meur semblent cruellement manquer, dans leur panel d’éléments comparés, de certaines traditions et de certaines mythologies pourtant cruciales au regard du propos. Les choix du Pr JC Lozach’meur impliquent une vision dualiste de l’histoire et organisent sa pensée pour justifier une idéologie. Cette posture idéologique alimente tellement l’effort intellectuel de l’auteur qu’il finit, mécaniquement, par la cristalliser et la mettre en relief, croyant faire une « découverte » que je me permets de résumer ainsi : « Les traditions et les sources des religions peuvent être segmenter comme des espèces animales et génétiquement incompatible. En révéler leurs « bornes»  et définir leurs ensembles, permet d’identifier les forces spirituelles maléfiques ou bénéfiques qui les inspirent »… Et pour le professeur, les forces spirituelles bénéfiques sont bien évidemment celles qui sont à « l’œuvre » dans la religion catholique. Cette vision de la réalité produit plus une idéologie douteuse, qu’un schéma scientifique tendant à rendre compte du réel. Qui plus est, le modus operandi utilisé exclu l’adaptabilité des schémas structurants de la pensée à travers les périodes historiques de l’humanité avant et après J.C., et détruit la valeur de perfectionnement et de ce fait du possible choix du juste comportement. Je m’explique :

Une dialectique civilisatrice et spirituelle qui vise d’une manière générale à penser notre rapport à l’altérité.

Sur le plan des données non prises en compte par le Pr JC Lozach’meur, je pense tout particulièrement à ce que l’archéologie biblique et l’anthropologie comparative ont dévoilé des interactivités constantes entre traditions dites Abrahamiques et traditions dites Indo-européennes. Le « bornage » de ces deux (au moins) « courants  de traditions » apparaissant, aux yeux de leurs réalités intrinsèques, comme de pures repères plaqués artificiellement sur une matière complexe et ne correspondent à aucune réelle dichotomie précise permettant de les différencier tant les continuelles reformulations en ces traditions ont été en interactions multiples, sur le plan philosophique, mythologique, spirituel, mais aussi des représentations symboliques[4]… Pour faire dans la caricature, si l’on peut borner des différences idéologiques, mystiques et théologiques, entre l’enseignement Christique, et celui d’Apollonius de Tyane, de même entre celui Mahométan et celui du Mytraisme, ou celui du Thalmude et des esséniens… Le bornage qui définirait les traditions indo-européennes et les « autres » comme des citadelles  de pensées relève du non-sens ! Nul ne peut plus ignorer leurs intenses dialogues et les humanistes y discernent une dialectique de l’effort civilisateur, qui n’est pas comme semble l’affirmer le Pr J.-C. L., ontologiquement opposée à la transcendance. Il en va ainsi d’une certaine dialectique de la conception de la transcendance qui est une dialectique civilisatrice, notamment pour ce qui est de définir comme un « mal » l’inceste, le suicide rituel, les sacrifices humains, les sacrifices d’animaux, l’esclave… Une dialectique civilisatrice et spirituelle qui vise d’une manière générale à penser notre rapport à l’altérité.

…au regard de leur influence constante depuis la haute antiquité, il relève de l’erreur que d’ignorer l’apport du Zoroastrisme authentique…

Il me semble aussi que le panel des traditions utilisés par Pr J.-C. L., et notamment dans leurs aspects mystagogiques et philologiques, souffre de certains manques. Soumis au concept dualiste fondamental qui l’anime, disséquant seulement une certaine partie du fleuve de l’imaginaire mythologique et de la symbolique

Égalité – Athéna

des jumeaux et des tri-jumeaux, de leurs luttes contre la tyrannie et le retour de la justice, le Pr JC Lozach’meur est conduit à croire qu’il constate l’existence d’une lutte mythologiquement personnifiée à travers les siècles, pour la suprématie d’un Dieu sur un autre… Je n’évoquerais pas immédiatement les sources bibliques (A.T) écartées et qui pourtant alimentent aussi l’Imaginaire Arthurien dont il est principalement question. En premier lieu, il me semble nécessaire de souligner qu’au regard de leur influence constante depuis la haute antiquité, il relève de l’erreur que d’ignorer l’apport du Zoroastrisme authentique. Ceci du fait de sa particulière modulation du mythe des jumeaux, et de ce qui est pensé dans les Gathas, notamment de ce qui nourri l’idée de tyrannie. Précisément, il y a là une matière mytho-philosophique qui est la source même de l’obsolescence du manichéisme et des visions dualistes[5]… Il en va de même, dans ce creuset civilisateur, des apports de la philosophie de Zarathoustra et de ceux des courants Abrahamiques, Mosaïques et même Talmudiques. Ainsi fait, par le Pr J.-C. L. qui les écarte, c’est ignorer l’entremêlement perpétuel, la vivification et les combats dialectiques et leur complexité, leurs instrumentalisations parfois paradoxales sur le plan politique, les oublis et les effacements,… tout un magma source de merveilles, mais aussi de meurtrissures, et qu’aucun esprit solitaire ne peut penser… J’insiste sur un point important de ce questionnement : Comment ignorer aujourd’hui la « parenté » entre Abraham et Zarathoustra que l’on donne (mytho-historiquement) comme des quasi-contemporains… de même l’influence, aujourd’hui très documentée, du Zoroastrisme et des Gathas sur le Talmud de Babylone, de même du Mitraïsme sur le Christianisme, du culte d’Isis sur le culte de la Vierge Marie… et donc, tout ce dialogue mythologique entre l’orient et l’occident, des royaumes du nord et des empires du sud, ce magnifique effort de la pensée humaine, fortement identifié par la linguistique, l’anthropologie, l’histoire, l’architecture, la musicologie… Et la gastronomie !
En n’ouvrant qu’au « rayon » de la tradition biblique, rappelons que Hiram, l’architecte du temple de Salomon, est un « fils de veuve » (1er Livre des Rois, 7.14). De même, la maison de David, cette lignée dont naquit Salomon et le Christ,  est fondée par la veuve Noémie (Livre de Ruth), via Ruth sa belle fille, elle même Moabite, et ceci en se mariant à Booz qui est ainsi son sauveur/vengeur contre le « destin », en pratiquant l’acte de l’ancestrale loi du « G’aal » (לאב). Rappelons encore que le rêve, l’espoir de Dieu (utopie) de la grande Jérusalem, trahi par son propre peuple, est comparé à une veuve qu’il faudra venger (lamentations de Jérémie 1-Aleph). Les jumeaux, Jacob et Esaü, arrière petit fils de Booz et Noémie, offrent aussi une perspective du mythe particulièrement intéressante… De même la blessure de Jacob, qui en fait un Roi Méhaigné (…et sans terre !)…  et encore, le rôle de Joseph, fils de Jacob, qui organise sciemment l’asservissement du peuple de Jacob/Israël au joug du tyran Pharaon (Gen. 47.13)…

Il y a là, selon les époques, des télescopages, des inversions de valeurs symboliques, des « changement de camp » de corpus idéologiques, ésotériques et religieux

Il me semble que les éléments écartés/omis dans l’étude comparative du Pr J.-C. L. ont aussi ceci de particulier qu’ils manifestent certaines ambitions philosophiques et spirituelles, dont le principal apport est d’offrir des systèmes de pensées ouverts. Ils font références pour certains au livre perdu, pour d’autres au livre pour toujours incomplet, le fait que Moïse n’a pas tout transmis dans la Thora,… que l’ignorance du fils de la veuve fait aussi sa force, que d’un roi juste peut aussi naître un tyran et inversement ! Que, peut-être, la tyrannie véritable nait d’une posture dangereuse qui vise à l’épuisement définitif du sens, cette pensée définitive et folle qui, sans parfois le savoir, détruit le paradoxe spirituellement nourricier de la trace (présence/absence) et vise donc à détruire la possibilité même de transcendance, alors que souvent cet effort (fou de lui-même) prétend en être le (seul) garant. Mes remarques, qui demandent à être approfondies, sur les éléments écartés par le Pr J.-C. L., éclairent aussi la juste ambition prophylactique du Pr J.-C. L. et révèlent… son paradoxe ! Le très érudit Pr JC Lozach’meur serait-il un chasseur de dragon devenu dragon à force de les combattre ? La pensée du Pr J.-C. L. me semble, aussi, beaucoup « se mécaniser » dans l’utilisation qu’il fait de son étude comparative, lorsqu’il ne prend pas en considération ce qui constituait culturellement et socialement la façon d’être des humains en prise avec les symboles, mythes et légendes, ordres initiatiques et religieux, aux diverses époques évoquées. Ceci reste donc à intégrer, si l’on veut être dans l’ambition d’une approche plus historique des faits… Et plus encore, de ce que les systèmes sociaux dominants, de ces différentes époques, placent et placèrent d’individus ivres de leur toute puissance déshumanisée et donc œuvrant avec plus ou moins de facilité aux pratiques tyranniques de leur temps. Il y a là, selon les époques, des télescopages, des inversions de valeurs symboliques, des « changement de camp » de corpus idéologiques, ésotériques et religieux, qui sont bien loin d’être pris en compte. En conséquence, la mécanique sous-jacente de cet ouvrage, bien que proposant des matériaux forts érudits et utiles, ouvre sur une pensée scientiste que je trouve inquiétante. Face à un tel effort de pensée, il faut se rappeler le sage adage des Midrash : « Dieu a crée l’univers et les hommes les religions… »

Liberté – Isis

Voilà donc ce qui à mon goût pose question dans l’approche du Pr JC Lozach’meur et de ce fait pré-oriente de manière très précise son approche comparative. Il faut bien noter que sa démarche tend à dévoiler que des « missions métapolitiques » auraient été données, de manière absolue et définitive, à certaines mythologies/mystagogies et ceci jusque dans leurs substrats. Ce qui implique que « ces missions » auraient été entretenues de siècle en siècle par certains (?) et ceux-là même proposeraient, depuis toujours, un plan de subversion de l’humanité visant à sa destruction… Le lieu commandant aujourd’hui à cette subversion serait la Franc-Maçonnerie et là nous touchons presque à la dimension pathologique d’un système de pensée.

Malgré ce que je viens d’évoquer à grands traits, je crois que nous ne devons pas faire l’économie d’analyser plus précisément la critique faite de la Franc-maçonnerie par le Pr J.-C. L. et penser cela en raison, car nul ne peut douter qu’il y a bel et bien quelque chose de pourri au royaume de Danemark !

Si l’argumentation qui le conduit à concevoir le monde sur un mode dualiste (… et c’est un paradoxe !) souffre d’une « certaine faiblesse » d’approche systémique, ne pas faire l’effort d’une analyse complète me semble dangereux. Une réponse construite est nécessaire à l’antimaçonnisme croissant. La pensée du Pr J.-C. L. participe à un « mouvement social » qui place de terribles « rails » intellectuels que pourraient utiliser les furieuses machines du « passage à l’acte ». Seule une analyse critique de certaines fonctions sociales de la Franc-Maçonnerie et des reproches qui peuvent lui être fait permettra qu’une trop grande foule ne rejoigne et donne force aux menaces socio-psycho-dramatiques et violentes du type de celles mises en évidence par René Girard[6].

Comment certaines pratiques maçonniques pourraient-être un facteur participant ou non à ce phénomène aux aspects sociétaux complexes, cela peut sembler « intéressant » de le comprendre…

Qui pourrait soutenir, en rationalité, que les déviances maçonniques évoquées le Pr J.-C. L., du moins dans leurs occurrences très contemporaines, n’ont pas une part de réalité ?… Au moins, dans cette vision de la nature humaine foncièrement matérialiste et/ou Janseniste qui alimentent fortement l’idéologie de la mondialisation actuelle et l’idolâtrie du libéralisme économique ? Une idolâtrie contemporaine qui tend à dissoudre la morale en politique dans ce qu’elle a de plus philosophique et civilisateur au bénéfice d’un être humain auquel on ne concède qu’un but existentiel, le contentement de ses pulsions perçues comme une mécanique informatique hautement complexe mais quantifiable. Comment certaines pratiques maçonniques pourraient-être un facteur participant ou non à ce phénomène aux aspects sociétaux complexes, cela peut sembler « intéressant » de le comprendre… Voire même de définir où ce type d’organisations initiatiques interagit… et pourrait, pourquoi pas ( ?), chercher à contrecarrer les interactions néfastes et contraire à la pensée humaniste qui est la norme universelle de toute réelle fraternité !

Voici une piste que je perçois… et c’est là que je vous propose un autre « paradoxe signifiant », véritable « étrangeté familière » ! Car il y a, pour moi, une analogie « surprenante » entre les errances de pensées formulées par le Pr J.-C. L. et la relation que de nombreux cercles maçonniques semblent entretenir avec la « matière maçonnique ». Il me semble qu’il s’agit du même défaut d’approche systémique. Ce n’est pour l’instant qu’un sentiment documenté, plus qu’un constat abouti. Je l’offre ici en débat. Cela concerne précisément les pratiques actuelles de la catéchèse maçonnique qui prend si peu en compte la différence socio-culturelles des femmes et des hommes du 21e siècle, avec celles du même ordre des individus qui, aux 17e et 18e siècle, pratiquaient la FM, et plus encore avec ceux qui conçurent pour une bonne part les rituels qui sont, aujourd’hui encore, utilisés. Sur ce point, notamment, les recherches et les archives sur/du « Club de l’Entresol », le travail et les recherches sur les personnalités qui composaient l’Ordre des Chevaliers Élus[7] (cercle maçonnique initié par les Stuart et creuset des hauts grades/1720)… démontrent à quel point ceux et celles qui participèrent à l’élan mystagogique et à la conceptualisation des rituels (toujours utilisés aujourd’hui), étaient des individus hautement édifiés aux connaissances alors disponibles en anthropologie religieuse, en histoire du christianisme (AT & NT) et en théologie, ainsi qu’aux 7 arts libéraux… De ce fait, ceux qui pratiquaient les rituels maçonniques au 18e siècle, se connectaient immédiatement à ce qu’ils voyaient sur le « tapis de loge » et les « décors » grâce à leur culture foncièrement constituée de connaissances bibliques et théologiques. Le corpus religieux catholique, absolument dominant, était la base structurante de tout enseignement diffusé à cette époque, le protestantisme y avait fait quelques « brèches » plus ou moins importantes selon les pays, en l’occurrence cela n’apportait que des divergences peu signifiantes pour l’approche maçonnique. Les écoles sous influence protestante offraient en tout premier lieu, elles aussi, un rigoureux enseignement théologique d’essence judéo-chrétienne.

La dynamique maçonnique à visiblement été conçue pour étancher, en tout premier lieu, une soif de transcendance que la pensée tyrannique de la religion dominante d’alors rendait impossible…

De ce fait, les impétrants aux cercles maçonniques se découvraient en « synchronicité » intellectuelle et spirituelle avec les symboles et récits mythologiques qui leur étaient présentés. Ceci était d’autant plus puissant que le cheminement critique intellectuel et métaphysique des impétrants avait été important vis a vis de sa propre formation culturelle souvent ressentie comme oppressante. La dynamique maçonnique à visiblement été conçue pour étancher, en tout premier lieu, une soif de transcendance que la pensée tyrannique de la religion dominante d’alors rendait impossible à exprimer, car figée par une catholicité dogmatique et hautement meurtrière. N’oublions pas que la violence politique du catholicisme s’est fortement radicalisée de la renaissance jusqu’au siècle des lumières… Ce n’est que le rapport de force (vengeur) qui l’a fait « choir » de sa toute puissance fanatique. Les rituels maçonniques portent un élan particulier et salvateur en cela qu’ils permettent à l’esprit en quête de transcendance de se penser en une dynamique de liberté acquise par la pratique d’une discipline (ouverte) qui s’appuie sur les symboles et la mystagogie judéo-chrétienne, du moins, en ce qu’ils contiennent de meilleur au regard des initiateurs et concepteurs successifs desdits rituels.

Il y a eu un important transfert du pouvoir d’élévation dans les grades vers le moins connaissant…

Les humains du 21e siècle sont culturellement et sociologiquement constitués d’une toute autre matière. De nombreuses fois, j’ai été surpris, lors de mes échanges avec des maîtres francs-maçons, de constater que ces derniers ignoraient les références bibliques précises de Jakin et Booz, presque aucun n’avaient ouvert le « Livre de Ruth » et très peu les « livres des rois »… de même pour ce qui est des dimensions des colonnes dont la découvertes des « mesures complètes » offrent à l’impétrant l’enseignement une « méthode » opérative et un système de décodage que bien des francs-maçons aujourd’hui ignorent…  Ainsi, le système maçonnique (tradition judéo-chrétienne et déiste, voir spirituel) s’est relativement « mécanisé ». Il y a eu un important transfert du pouvoir d’élévation dans les grades vers le moins connaissant. La pratique d’élévation est majoritairement passé d’un système réellement initiatique, permettant l’accès méthodique à la transcendance, à une hiérarchie répétant le mode profane d’un système administratif (un peu érudit) réduit à la simple pratique d’un règlement intérieur qui se présente ainsi : « …on est apprenti alors on fait deux planches, au bout d’un an on devient compagnon… on passe par trois fonctions d’officier et l’on devient vénérable… ce qui ouvre l’accès aux grades supérieurs… » Un règlement intérieur (non-dit !) qui se relativise selon les cercles, les obédiences et le nombre des membres, mais semble accepté de manière très générale. Ceci prive beaucoup des merveilles ouvrant à la transcendance que l’on peut réellement découvrir en maçonnerie. Elles ne sont accessibles que si l’on plonge réellement dans ses sources initiatiques judéo-chrétiennes…

Cette corruption du système initiatique de la franc-maçonnerie est sans

Cérès – Fraternité

doute l’une des bases dynamiques de certaines dérives et scandales qui émaillent tristement l’édifice social de ce type d’organisation.

L’approche du Pr J.-C. L. biaisé par un ressentiment trop évident contre une « modernité » perçu comme ennemi de la catholicité, nous invite tout de même à appréhender une certaine réalité. Cela peut même nous inciter à repenser collectivement la fonction fondamentale de la franc-maçonnerie…

Notre époque souffre d’une folle soif de transcendance, folle, car il existe une forte occultation de la nature même de cette soif et des sources de merveilles transcendantes pouvant la satisfaire. Nous le savons bien, cette occultation s’opère par la structuration socio-économique contemporaine dont l’une des dynamiques fondamentales est l’hyperconsommation qui, parodiant la transcendance, substitue l’Être par l’Avoir. Cette substitution est génératrice de folie. La soif de transcendance en devient inextinguible et rend quasiment impossible toutes pensées définissant le bien et le mal. En réponse à cette anéantissement en cours de la dynamique civilisatrice, l’univers symbolique et l’imaginaire maçonnique recèlent des trésors comme peu d’organisations spirituelles en disposent.

Il semble urgent de rendre à nouveau accessible les Merveilles… C’est sans doute le meilleur remède aux sombres prophéties de l’abomination.

[1] Voir : http://www.cena12.fr/home
[2] Cet ouvrage, diffusé plus discrètement, n’a été découvert que tardivement par les membres du CENA, qui ont alors pris leur distance avec le pourtant très érudit Pr. JC Lozach’meur.
[3] Des échanges récents avec l’auteur sur des matériaux historiques particuliers comme le livre de Ballymotte et mes recherches de poète (donc forcément contestables car subjectives et capricieuses) sur le(s) « templarisme(s) maçonnique(s) » et les hauts grades, le très particulier « club de l’Entresol » (1723-1738), les lettres nombres, la Cabale et l’Imaginaire Arthurien, m’ont ouverts à divers questionnements critiques sur la « vision » du Pr JC Lozach’meur.
[4] Les représentations du Sârâph (שרף) véhiculé et interprété d’une tradition à l’autre, notamment dans les traditions Egyptienne, Chaldéenne, juive et chrétienne, forment un ensemble iconographique qui offre une perspective particulièrement significative.
[5] Voir a ce sujet : http://www.albin-michel.fr/Les-Gathas-EAN=9782226220479
[6] Voir : http://www.rene-girard.fr/
[7] Voir le document : http://sog2.free.fr/802/Documents.Rituels/30/1750-%20sublime_chevalier_elu.htm#_Toc172291757

 

La lumière exaltée et les 32 chemins

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Mes gestes prononcés et sonores, de Barcelone à Brocéliande, puis à Parthenay, me révèlent un lieu du Mellois (79)

7 portes de lumières...En Parthenay, la 3e boucle de ma quête qui lia déjà Barcelone à Brocéliande, s’est manifestée sous la forme de 7 portes lumineuses suite au « lâcher » de mon poème Lamed. C’est en cela ma rencontre avec les promesses du livre 7 fois scellé… Une promesse faite à tous ! Les 7 portes lumineuses qui sont venues danser, aimantes et caressantes, en pure synchronicité , aussi naturelles que célestes, révèlent tous les possibles.

Le moment chemine en chacun, là est la victoire du temps créé, rythme de nos vies divines, comme le prophète Asaph l’affirme (Ps.82:6). Le temps, inexorablement, décompose la nature complexe de nos écheveaux d’être, matière brute, matière à décomposer, donc, par la philosophie, à décomposer encore par la spiritualité… Nécessairement à décomposer pour être saisie en contemplation. Rien n’est à retrancher ! Nous sommes libre de tisser notre royauté…

Les justes mots, les sons vibrants nés de l’émotion du cœur aimant et aussi reconnaissant, tous invoquant les 10 et les 22, ouvrent les 32 chemins… Les justes mots donc, s’ils sont prononcés en un lieu érigé de pierres taillées, disposés en connaissance de la science, gloires sans limite des Kérubins, par leurs résonances font s’entrouvrir les portes de la demeure éternelle. Ainsi, un instant, elles offrent une image/reflet. C’est là un visible de la lumière exaltée. Et cela ne fait que passer, car elle ne peut s’échouer ici. Chacun peut l’apercevoir en pratiquant ses propres exercices, toujours voilé, mais l’apercevoir quand même. Je l’affirme, car je l’ai fait, cette œuvre est juste, accessible, simple… C’est la promesse de tous les miracles, l’offrande partagée !Le Zygodactile dans la lumière...

Cette caresse du voile de la lumière exaltée se manifesta à mon âme, en l’aven de la Saint-Jean d’hiver, que nous vivons de l’année 2016. Cette caresse est aussi une belle promesse, elle prît la forme de 7 portes lumineuses sur les 5 piliers et les 2 arcs du chœur vibrant, en cette église que l’on dit bâtie par Mélusine. Magnifique église, Haut-lieu du Poitou, qui permît, entre autres, l’inspiration à Aymeri Picaud pour son très particulier guide des pèlerins, ceux qui marchent pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Cette puissante église qui fît résonance à la caresse sublime et me permît d’entrevoir le parfait séjour, est celle de Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux. Il est tellement vrai qu’en cette église, la voie lactée trouve son miroir !5 sur les pilliers, 2 dans le chœur...

Ce fut une confirmation du geste juste et une invitation à la persévérance poétique, unique espoir de l’indispensable partage, bavardage essentiel d’une futilité féroce.

La trajectoire du réel, que mon verbe rencontre, gouverne mes tâtonnements de ses échos en le non-manifesté. C’est une aventure dont je crois devoir rendre compte :

L’enseignement de la juste poésie que j’essaye de suivre, mes « lâchers de poésie », ces gestes gratuits, sont une sorte de dialogues intimes avec le vivant. Je pratique cela depuis plus de 4 ans. Ces dialogues sont nés d’un élan merveilleux redonné à mon écriture. Un élan merveilleux, reçu grâce aux évangiles gnostiques de la bibliothèque de Nag Hamadi. Ce sont eux qui rallumèrent en mon âme le désir de poésie. Ainsi j’ai posé mes questions et l’ange s’est approché pour que je le saisisse. L’intensité  vint crescendo. Gestes dans la lumière, être/Eon rouge saluant l’effort, aile frappant mon oreille, Mélusine serpentine se manifestant toute en Or dans l’ombre de la nuit…

Puis de nouveaux outils me furent donnés, il y a 15 mois, en Espagne…

A quelques pas de la plus anciennes synagogues d’Europe (4e siècle), alors que le 15 août venait, nous déambulions sur la place Saint-Philipe-Néri, dans le Gothic de Barcelone, un chêne en forme de Shin libéra le vert et le rouge. Un poème, que j’écrivit dans la nuit et inspiré par ce Haut Lieu, intitulé « Lorsque l’ennemi succombe », dès le lendemain en devint le passager momentané. Mes lignes versifiées, posées avec des larmes de bougies votives, furent accueillies par l’esprit du Lieu. Sa grande tendresse ne cesse de m’honorer. Ce dialogue, que je pressentais comme une ode à la réconciliation, ouvrait et je l’ignorais en l’instant et ne le découvris que plus tard, mon rapport à la lumière exalté et au Tétramorphe.

Le lendemain, le marché aux puces de cette même ville fut mon fleuve Chobar, et sur cette rive vint à moi une série d’objets qui m’enjoignaient d’apprendre à reconnaître l’Aleph/Beth et me conseillaient de parcourir avec sagesse et intelligence, dans les deux sens, les Sephiroth. Il s’agissait du trésor errant d’un kabbaliste : 22 cartes frappées de l’alphabet hébreux, un magnifique chandelier à sept branches, un bijoux en argent de curieuse facture… Dans la chambre, quasi-nuptiale que nous occupions, un livre oublié vint me dire une 2e fois l’invitation qui m’était faite. Il s’agissait du « Livre Brûlé » de Marc-Alain Ouaknin. Je n’avais jamais connue de plus extraordinaire réponse à un de mes « lâchers de poésie »… Et ce n’était qu’un commencement !

Ainsi cavalier, ébloui de la grâce poétique des premiers témoins de Jeshoua, je prononçais quelques récits devant de nobles assemblées, rassemblais des souvenirs, retrouvais le sens de mon écheveau, de l’honneur me fut donné en une certaine cours… Puis, en Brocéliande, vinrent à moi un vieux maître Kabbaliste et le livre nécessaire, le Sefer Yetzirah.

L’aube devint ma complice, sous l’étoile du matin je m’exerçais. Ayant taillé, dessiné, prononcé, à nouveau en Brocéliande, je fît l’expérience de ce que pouvait être une juste vocalise des mots énergétiques, des mots sceaux, des mots qualitatifs… Ce fut à Lizio, en cette chapelle templière révélée par un autre maître décédé, le père Auguste Coudray…


Chapelle Sainte Catherine, Lizio le 24-06-2010 par Darius1c

L’anecdote est vivifiante. En cette chapelle Sainte-Catherine de Lizio j’étais venu en compagnie d’un vieil ésotériste plein de lumières mais bourru, d’autres étaient là aussi. Mais le vieil ésotériste se senti malmené par le message des lieux, une autre filiation templière et initiatique subsistait et il en ignorait tout… Une autre que celle qu’il pratiquait, une voie presque jumelle. Un message trop déroutant au regard de l’œuvre de toute une vie de cet homme. Comment avait-il pu passer à côté de cela ?

Nous étions le 24 juin, le temps se couvrît au-dessus de Lizio. L’humeur tracassée du vieil ésotériste s’infiltrait dans l’éther qui répondait en échos décuplés… Les nuages couvraient le soleil. Le rituel naturel du long rayon devant frapper le baptistère et devant produire l’eau de saint Jean risquait d’être mis en échec, dans l’église chacun se recueillait guettant l’oculus surplombant la porte du couchant…

A partir des travaux de l’abbé Coudray, j’avais dressé l’arbre Séphirotique du lieu comme l’enseigne le Sefer Yetzirah. Je me plaçais aux divers points énergétiques et prononçais les 4 noms de chaque sephirot… Je fis du bas vers le haut et du haut vers le bas. Au pied de l’immense croix dessinée de pierres granitiques sur le sol de la chapelle, à l’extrémité occidentale de Aâssia qui désigne Melkhot, je finissais comme j’avais commencé… Merveilleuse synchronicité, dans l’écho de ma dernière syllabe du 10e sceau (והי+י), le soleil darda dans l’oculus à l’instant précis où il devait, pour bénir l’eau du bénitier…

Rien n’était plus attendu par notre Nous en cet instant. Rien ne pouvait être un « Salut » plus attentionné du non-manifesté… Ce fut la deuxième boucle !

La troisième boucle eut donc lieu, il y a peu à Parthenay et m’offrit le spectacle d’un tracé de lumière m’appelant à la contemplation des 7 portes. Le Tétramorphe, son histoire, d’avatar en avatar, s’invite à mes méditations poétiques, et viens de me faire découvrir un autre lieu où il régnait à l’entrée, un lieu tout proche et habité d’anciennes âmes comme la Place Saint-Philipe-Néri, dans le Gothic de Barcelone… Un nouveau Lieu donc, dans le Mellois (79), qui unit en ses pierres, Druidisme, puits sacré, premiers chrétiens de Gaulle et concorde… Est-ce là l’annonce d’une quatrième boucle ?

LAMED… ל

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Perce jusqu'à l’Éther, toi qui bénie sans périr...
Perce jusqu’à l’Éther, toi qui bénie sans périr…

Elle s’étire comme pour toucher le ciel,

Ses bras nus évoquent si bien ces arbres

A ma fenêtre, ils prient les ombres et l’éveil

Presque immobiles, par la force sereine

Elle tourne son regard et de la mort sabre

Rien ne l’effleure, ses ailes fluides égrainent

La science des parfaits retours, l’amour

La danse, le feu secret dans la Tour

Lamed, pendu de joie, ton attente est désir

Perce jusqu’à l’Éther, toi qui bénie sans périr…

Bruno Fouchereau

bruno.fou@free.fr

Ombres de la catholicité et gloire de Lancelot !

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Réflexions (avant dernière de la série) sur une excursion de l’été en Normandie-Maine

De notre rapide circumambulation sur les terres de Lancelot nous ressortons avec un constat fort, mais aussi protéiforme. Avec force nous avons constaté que bien plus qu’à la découverte d’un substrat, ce territoire invite à la lecture de mythes vivaces et de légendes actives. Une mytho-réalité si palpable qu’il est possible d’y vivre ce qu’en tradition on nomme l’Aventure Merveilleuse, pour peu que l’on sache reconnaître l’entrée de cette « gaste forêt » de symboles. Oui ! En ces terres de Normandie-Maine, la matière « graalique » palpite et nous relie à une foule d’êtres, femmes et hommes, savants, pèlerins, entités mythologiques, d’un passé récent ou lointain, qui témoignent de ce qu’ils perçurent, eux aussi, de traces semées ici depuis la plus haute antiquité. Magnifique Lac d’Amour !

 

"... il est bon de se munir de connaissances particulières, dont le livre d’Emile Mâle, « La fin du Paganisme en Gaule et les plus anciennes Basiliques Chrétiennes » est une parfaite synthèse..."
« … il est bon de se munir de connaissances particulières, dont le livre d’Emile Mâle, « La fin du Paganisme en Gaule et les plus anciennes Basiliques Chrétiennes » est une parfaite synthèse… »

En Normandie-Maine, « Brocéliande » (et elle peut prendre d’autres noms) se manifeste à ceux dont le cœur dilaté, espère en la transcendance et l’humanité, promesse d’une couronne à saisir en juste temps !

De notre constat, riche en rêveries mais lacunaire en connaissances objectives car il nous reste tant à percevoir, nous pouvons offrir quelques éclats, tous aperçus en cette Brocéliande, mais suffisamment persistants en notre mémoire, pour en être passionné. C’est en cela que notre constat est protéiforme.

En Normandie-Maine donc, si les merveilles qui inspirèrent Chrétien de Troyes sont toujours palpables, cela est dû en partie à l’action de nombreux[1] esprits éclairés, principalement catholiques, qui prirent grand soin des trésors architecturaux médiévaux et antiques. Ces esprits éclairés œuvrèrent aussi à l’édification et l’embellissement d’une foule de monuments, églises, chapelles, cathédrales, et un océan d’objets d’arts et de littérature. Ceci est, jusqu’au paradoxe ! Il est curieux de constater que pour bien lire cette multitude d’œuvres, dont l’essentiel date de la fin du 19e siècle, il est bon de se munir de connaissances particulières, dont le livre d’Emile Mâle, « La fin du Paganisme en Gaule et les plus anciennes Basiliques Chrétiennes » est une parfaite synthèse. De nombreux monuments de cette région, par leurs savants agencements, semblent démontrer que leurs maîtres d’œuvre disposaient de connaissances approfondies sur ce qu’était l’art Chrétien des tout premiers siècles. Des connaissances qui semblent à la pointe de celles que l’on méditait ailleurs en France et en divers points du globe. Pour évaluer cela de manière positive, je crois qu’une étude précise et particulière de l’architecture de l’église Saint-Julien de Domfront ou de l’oratoire de Passais, donnerait bien des lumières. Je pressens aussi qu’il serait bon de se plonger dans l’histoire de la Thébaïde du Maine (Le Montaigu) et l’œuvre de l’abbé Angot et ses polémiques sur les origines d’une certaine famille de la région.

La question qui vient alors immédiatement est de se demander si ces « esprits éclairés »œuvraient en conscience de ce que le substrat mythologique régional avait inspiré comme souffle spirituel et littéraire à l’imaginaire Arthurien et à Chrétien de Troyes en particulier ? C’est une question que l’on peut se poser et dont il sera difficile de faire l’étude. Ces esprits catholiques dont il est question, tout imprégnés de leur temps, cherchaient surtout à refonder solidement les valeurs chrétiennes qu’ils pensaient en danger. Une réaction un peu folle que l’on observe dès la fin du 18e siècle à travers toute l’Europe… Et dont les braises, encore vive, du fanatisme des guerres de religions furent le lit pour de nouvelles tortures. Un mouvement de réaction bien connu, qui témoigne surtout de sa parfaite incompréhension des idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité nés de la révolution française qu’il eut été plus judicieux d’accompagner que de combattre. Peut-on combattre l’énergie du vivant ? Il est vrai que ces idéaux, en s’incarnant dans la République, ne cessèrent de rogner la toute puissance temporelle de l’église catholique. Cette peur, née de l’appauvrissement de son pouvoir temporel, suscita donc cette farouche volonté de refondation du catholicisme qui ne voyait, par ailleurs, de salut temporel, que par la « royauté » dynastique, oubliant le sens réel et spirituel de la couronne éternelle ! Coupable aveuglement qui œuvre toujours à la décadence du christianisme en occident ! Cette réaction mobilisa de puissantes énergies en ce territoire de Maine-Normandie. Dans le but, donc, de ressourcer la catholicité, de brillants esprits catholiques se mirent alors en quête de ce que fut le christianisme des premiers temps en ce territoire enchanté que l’on sait aujourd’hui, mystagogiquement dédié à Lancelot. Dans cette aventure, ils se confrontèrent aux traces de leurs aînés de la renaissance, de l’époque médiévale et du haut moyen-âge,… Traces laissées dans le sillon des récits historiques et littéraires. Ces esprits catholiques furent de puissants « ré-activateurs » des substrats antiques et médiévaux. Les traces de leur action au 18e siècle, surtout au 19e et au début du 20e sont manifestes.

Ce que je me proposerais bien d’étudier, avec d’autres, si cela inspirait quelques amis, c’est l’aspect très romanesque de cette aventure humaine en ce territoire. Un travail qui pourrait faire l’objet d’une publication collective et au moins, pour ma part, d’un récit poético-romanesque qui pourrait avoir une certaine filiation avec l’œuvre d’Anatole France…. Bref, il s’agirait de rendre compte d’un aspect de l’histoire de ces beaux esprits catholiques qui se confrontèrent à des réalités Historiques et Archéologiques dont la nature ne fut certainement pas à contenter leurs objectifs métapolitiques. Ceux qui visaient à réactiver ce qu’ils espéraient être les racines « mystagogiques » de l’intégralisme chrétien furent sans doute livrés aux paradoxes de l’étrangeté familière. Beaucoup n’eurent d’autres choix que de se réfugier dans les fantasmes nauséeux de l’intégrisme et la falsification. Ceux qui ne renoncèrent pas à l’intégralisme se découvrirent alors sur un navire sans mât, ni gouvernail. Sous le regard de Robert D’Arbrissel et de « l’Estoil Internelle », nous pouvons les imaginer en leur province et à leur niveau, dans les souffrances de dilemmes intellectuels tels qu’en connurent, à la même époque, les Prêtres archéologues de l’Ecole Biblique et Archéologique de Jérusalem… Une mise en lumière d’une aventure spirituelle et humaine dont je ne fais qu’imaginer les probables dynamiques en Normandie-Maine, mais qui a été vécue par une foule de savants et de lettrés catholiques et dont le questionnement n’a pas été étranger à des intellectuels comme le père Teilhard de Chardin. L’évaluation de l’intensité de ce moment charnière de la pensée catholique en ce territoire nous permettrait certainement d’inventorier (au moins par l’imagination) l’influence de tout un pan de ce christianisme primitif, si peu catholique ! Un christianisme primitif qui inspira, sans doute, pour une part l’imaginaire arthurien via des textes dont le plus connu est l’évangile de Nicodème. Un christianisme primitif réactivé, de manière involontaire et confuse en sa réelle substance, par les tenants de la catholicité d’alors… Nous aurions aussi tout intérêt à plonger dans les archives (aujourd’hui disponibles) de divers cercles maçonniques des hauts grades chevaleresques et chrétiens… L’une des toutes premières loges maçonniques française installée à Paris ne s’appelait t’elle pas Saint-Thomas…

Cette plongée serait aussi l’occasion d’effleurer cette « concorde » probable entre les ultimes tenants du substrat mythologique, mélancolique[2] et déjà romantique, de la culture « celto-druidique » avec ceux qui, lors des 3 premiers siècles de notre ère, se référaient à la pensée de Jésus de Nazareth. Une concorde probable, mais aujourd’hui si difficile à percevoir du fait de la domination de la vision catholique qui ne laisse entendre de ses relations aux philosophies et religions antiques que des pratiques de condamnations, d’exorcismes… Comme ces actes d’exorcismes violents attribués à saint Martin au regard de ce que l’on peut lire comme texte attribués à Sulpice Sévère… Rappelons que les moines de Saint-Benoît (86) ont mit à jour des tombes contemporaines de saint Martin, dans un enclot monastique, où cohabitent des sépultures aux artefacts religieux de type pagano-celtiques et chrétiens…

Il est vrai que ces idéaux, en s’incarnant dans la République, ne cessèrent de rogner la toute puissance temporelle de l’église catholique. Cette peur, née de l’appauvrissement de son pouvoir temporel, suscita donc cette farouche volonté de refondation du catholicisme qui ne voyait, par ailleurs, de salut temporel, que par la « royauté » dynastique, oubliant le sens réel et spirituel de la couronne éternelle !
Il est vrai que ces idéaux, en s’incarnant dans la République, ne cessèrent de rogner la toute puissance temporelle de l’église catholique. Cette peur, née de l’appauvrissement de son pouvoir temporel, suscita donc cette farouche volonté de refondation du catholicisme qui ne voyait, par ailleurs, de salut temporel, que par la « royauté » dynastique, oubliant le sens réel et spirituel de la couronne éternelle !

[1] Avant l’œuvre historique et archéologique refondatrice de René Bransard (+1971) et poursuivit par de nombreux chercheurs dans le sillage du Professeur Georges Bertin.

[2] Mélancolique au sens noble et romantique, car de toute l’antiquité, les plus grands esprits et parmi eux les pythagoriciens, vénéraient ce que les « druides » surent faire naître d’équilibre des pouvoirs spirituels et temporels au début du VIe et qui se poursuivit jusqu’à la fin du IIe siècle avant JC. Cet « âge d’or historique », pour beaucoup dont Poseidonios, incarnait un « retour » à l’âge d’or mythologique, ce fut une expérience spirituelle et politique qui marqua le monde antique comme un modèle à reproduire et dont la nostalgie particulière me semble se retrouver dans l’imaginaire Arthurien comme l’énergie noire agit sur le cosmos. Une mélancolie qui portait aussi l’espoir d’un possible retour de l’état d’harmonie non-dualiste, à la fois spirituel et temporel, soit l’établissement d’un royaume où les forces de transcendance seraient victorieuses, ici et maintenant. Une épopée qui nous reste offerte et possible comme la plus grande de toutes les aventures héroïques. Mais, il nous faudrait collectivement tourner le dos à cette fuite vers un ailleurs spatio-temporel d’un bonheur/paradis coincé dans un futur inaccessible et toujours promis à la prochaine apocalypse… Nous comprendrions alors que « ce que nous espérons est déjà arrivé », cette merveille qui réside en l’humanité et que les premiers témoins de Jésus de Nazareth professaient aussi (la véritable espérance !), eux qui affirmaient à la suite de saint Thomas que l’on devait « entrer vivant dans le royaume de Dieu… »

Le Roy des montagnes vides

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le-roy-des-montagnes-videsToi, le Roy désespéré,

Regarde en ta chair, océan dévasté,

Et pourtant miraculeux véhicule,

Regarde en ta chair, océan ignoré,

Sous tes montagnes le vide pullule

 

Toi, le Roy désespéré,

Regarde en ta chair, océan ignoré,

Toutes tes unions en fusion périclites,

Sans gloire, sans vision, tu persistes

 

Regarde en ta chair, océan malmené

Si pitoyables, si triste, méprisé

 

Regarde en ta chair, elle recule !

Et pourtant tu sacrifies aux rites,

Avec obstination, aveugle, tu délites

Le Sang et sa Rose, tout bascule

 

Tu crois vivre sans avoir à l’aimer

Tu voudrais, c’est ta bête féroce

Tu es maître du rien, rutilante farce

Tu restes gorgé de mort, mécanique, empaquetée

 

Dehors les montagnes vides s’affairent,

Sombres, menaçantes, ruisselantes du faire

Et tes larmes les bénissent, amantes de l’enfer

Rien sur terre ne te semble survivre aux fers

 

Ah, comme tu te lamentes

Tu te délectes d’ignorance

 

Alors qu’il suffirait de placer ton pied dans la trace

Ainsi deux font la Paix…

…Et ils diront à la montagne du vide : « éloigne-toi ! »

…Et elle s’éloignera !

"... La porte est en dedans ! "
« … La porte est en dedans ! « 

De Brocéliande à Arthur et de l’Aleph-Beth…

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A mes fils et au code secret offert à toute naissance !

En témoin d’un écho du passé, quelques jours auparavant, je prononçais des paroles choisies, ceci devant la cour du Roi Arthur assemblée à la Table Ronde. Une noble compagnie héritière de celle du 6e siècle, et recrée à Glastonbury au XIXe siècle.

Aux 4 vents de Brocéliande et leurs clameurs sécrètes, au creux d’un chemin du dernier carré de la forêt mystique, sur la branche d’un Rouvre, mon poème intitulé « Sous le ciel de Mélusine »  fut lâché… Il l’a été où le minéral et le végétal s’épousent en un acte vertigineux. Ici l’universelle merveille se manifeste dans le « …il y-a… » Ce chemin presque oublié offre ce miracle grâce à la troublante prophétesse de Brocéliande qui fut le médium cristallisateur de cette magie naturelle, manifestation persévérante et toujours observable dans son aspect le plus concret, racines d’arbres enlaçant amoureusement leurs pierres nourricières. Un assemblage de minéraux et de végétaux, symbolisant (au moins !) le message judéo-christique nourrissant l’antique sève philosophique des druides. La prophétesse de Brocéliande, dont les ombres effraient tel l’ogre les enfants impatients et ignorants, portait le nom de Geneviève Zaepffel (1882-1971). C’est juste derrière son magnétique et ensorcelé Manoir-du-Tertre, que Geneviève, pour son grand œuvre de druidesse, consacra l’union du bois vivant à la pierre façonnée. Un geste dont la trace se lit toujours, geste de magie opérative d’une femme mystérieuse et aujourd’hui maudite. Ce qui signifie beaucoup, tant sur le plan symbolique que celui de la quintessence des organisations initiatiques qui en ont résulté. C’est là un message de Phileas Foog qu’il est donné de recueillir ! Qui en fera la moisson ? Pour faire écho à cette attente nervalienne, le 10 octobre 2015, mon poème prit donc place, humble mais juste signal de reconnaissance… Surtout ne vous empressez pas de juger la Druidesse, la Prophétesse de Brocéliande œuvrait dans l’ombre au grand mystère de l’indicible !

Ce qui signifie beaucoup, tant sur le plan symbolique que celui de la quintessence des organisations initiatiques qui en ont résulté. C’est là un message de Phileas Foog qu’il est donné de recueillir !
Ce qui signifie beaucoup, tant sur le plan symbolique que celui de la quintessence des organisations initiatiques qui en ont résulté. C’est là un message de Phileas Foog qu’il est donné de recueillir !

Ma caresse psychique à ce lieu frissonnant et particulier, fut la continuation d’un échange commencé ailleurs avec d’autres et en fraternité, une conversation improbable et merveilleuse. La dive grâce fait que le passé défile devant et l’avenir derrière. Ce que l’on prend pour un écho, n’est souvent que l’avenir du passé. Il faut entendre ce qui en diverge, ainsi le présent s’enrichit d’un parfum rédempteur.

En témoin d’un écho du passé, quelques jours au paravent, je prononçais des paroles choisies, ceci devant la cour du Roi Arthur assemblée à la Table Ronde. Une noble compagnie héritière de celle du 6e siècle, et recrée à Glastonbury au XIXe siècle. Elle tenait son cercle en Normandie pour l’équinoxe d’automne. Invité en cette chaîne fraternelle réincarnée, sublime lacet d’amour, je vis s’ouvrir scintillant, paisible et naturel, le vortex des synchronicités métapsychiques. Donc, libre de partager, il me vint le courage d’interroger l’oracle voilé. Je le fis donc, craignant tout de même ma vanité et mes prétentions face au magistral aéropage (voir mon travail lu devant l’International Order of the Knights and Ladies of the Round Table of King Arthur’s court). J’invoquai ma rencontre du Shâh-Nâme, les confrontations et complicités des traditions orales et écrites, de même des êtres passés en terres avaloniennes, un archi-Druide de la Gorsedd de Bretagne, un professeur parlant toutes les langues celtes, et le Manoir du Tertre qui m’accueilli en diverses occasions et notamment lorsque mes fils, en gestation, prenaient corps dans la matrice de leur mère. Mes jumeaux en étaient à leur 5e mois de leur vie intra-utérine et passèrent 4 fois 7 jours, en cet état, en ce haut lieu. Leur vie intra-utérine n’eut que 8 fois 4 semaines ! Mes fils, nés au Palais-Royal, sous les auspices d’une séquence cabalistique écrite en Oghame et en Hébreu, laissée à mon intention, anonymement, dans le cloitre du Palais… Une ribambelle d’histoires, une sarabande d’émotions dont le sens n’échappe pas à l’espoir, mais à la certitude, car fééries vécues, source de toutes origines. Mais je m’égare…

Hors donc, les signes se donnent hors notre volonté, ils ne réfrènent ni l’envie, ni l’oubli, ni le fantasme, parfois ils s’en inspirent. En vérité, les signes répondent aux pensées, mieux encore aux actes. Comme pour le Trivium et le Quaternum, aucune des parties n’est une tranche mais, par la grâce de ce qui nous constitue, des phases qui s’enchaînent au service de l’expansion psychique. Elles se sanctifient de reconnaissance…

« … La Transmission est reprise, vie, intention et renouvellement, modalités sans laquelle le révélé, c’est à dire une pensée authentiquement pensée, n’est pas possible… Le vrai apprendre consiste à recevoir la leçon si profondément qu’elle se fait nécessité de se donner à l’autre : la leçon de vérité ne tient pas dans la conscience d’un seul homme, elle éclate vers autrui. »
« … La Transmission est reprise, vie, intention et renouvellement, modalités sans laquelle le révélé, c’est à dire une pensée authentiquement pensée, n’est pas possible… Le vrai apprendre consiste à recevoir la leçon si profondément qu’elle se fait nécessité de se donner à l’autre : la leçon de vérité ne tient pas dans la conscience d’un seul homme, elle éclate vers autrui. »

Les anges souhaitaient, dans leur grande bonté, me rappeler que rien ne peut exister s’il n’est pas nommé. C’est ainsi, après mes phrases prononcées devant la cour du Roi Arthur, en circumambulation dans le dernier carré de Brocéliande, le Sepher Yetsira me tomba entre les mains alors que je flânai dans une librairie de Tréhorenteuc. Ce fameux village de Brocéliande, où l’abbé Gillard construisit son étonnante église que visitent des cohortes de touristes. Il faut bien dire qu’une étrange et faussement naïve décoration embelli cette église la rendant énigmatique. C’est juste après la deuxième guerre mondiale que l’abbé Gillard se lança, aidé d’un respectable prisonnier allemand, dans la fabrication de vitraux et de fresques où foisonnent toute la symbolique de l’imaginaire Arthurien. Ce prêtre inspiré mit à l’honneur, lui aussi, l’étonnant mariage qui uni celtisme et judéo-christianisme.

Il est dit que le Sepher Yetsira n’est pas à comprendre, il demande seulement à être reconnu. En soit, c’est un merveilleux présage qu’il me fut donné de l’acquérir en ce village de Tréhorenteuc où souffle l’esprit du Graal. Reconnaître le merveilleux lorsqu’il se présente nécessite une certaine simplicité, c’est le lion qui accompagne tout chevalier des temps aventureux lorsque, digne dans l’épreuve, il libère la force amoureuse des anges en les acceptant.

Ma question, que j’ai osé prononcer devant l’oracle voilé et véritable maître de la noble assemblée du Roi Arthur, était aussi une promesse, car si j’avais une réponse, je me suis engagé d’en offrir la quintessence lors d’une prochaine prise de parole devant la cour.

Ces mots prononcés devant la Table Ronde et ma caresse psychique sur le chemin qui frôle le Manoir du Tertre, participèrent à l’office libérateur et autorisèrent une communication particulière directe et subtile. Le verbe retentissant produit l’évènement. Ce fut au début et c’est là la structure.

A vue de l’église de l’abbé Gillard la séquence révélatrice ne faisait que commencer. Au sortir de la librairie, mon Sepher Yetsira sous le bras, sur le pas de la porte, un homme d’environ 70 ans m’attendait. Du moins semblait-il m’attendre puisse qu’il me demanda à brûle-pourpoint si j’avais un hobby ? Je lui répondais : « Je n’ai pas de hobby ou tout ce que je fais l’est ! » Satisfait de ma réponse, il se senti invité à poursuivre et donc à se présenter : « Je suis retraité du Ministère de la Recherche, physicien,  j’étais aussi analyste et spécialiste de cryptographie… » Il me parla subtilement, mais avec une grande clarté induite par la maîtrise qu’il avait de son sujet : « la Kabbale » ! L’une de ses évocations les plus précieuses fut celle du « Livre de Ruth », qu’il me fit découvrir comme une clé importante de l’imaginaire Arthurien… En quelques heures ce personnage surgit comme la foudre, mit en perspective une multitude de faits et donna corps à une multitude de pistes et de portes, dont certaines susceptibles, à mes yeux, d’offrir un fleuve de réponses aux questions posées devant la cour du Roi Arthur à l’oracle voilé. Entendons bien, il ne disposait d’aucune réponse, mais savait qu’il avait à offrir le récit de sa propre expérience, témoignage d’un cheminement qui lui avait personnellement apporté certaines lumières… En cela, il se manifestait dans la logique d’un paradigme dont la vérité n’existe pas hors de la vérité. Il s’agit du paradigme qui commande notamment à tout éveil réel et toute transmission agissante. Ce paradigme, deux visions se sont conjuguées en moi pour m’en donner un aperçu ! Tout d’abord, celle furieusement active des Gathas de Zarathoustra dans la version hautement poétique de Khosro Khazai Pardis, cette vision de la tradition et de la transmission, propose l’éveille par stimulation de la pensée, ceci en élargissant et en renouvelant les points de vue sur la vie et le vécu… Et puis celle de E. Lévinas, sans doute passionnément poursuivie des enseignements de l’énigmatique Monsieur Chouchani, dont la pierre tombale a été écrite par E. Wiesel. Une vision de Levinas dont je reproduis ici les passages de son ouvrage qui en font état : « L’au-delà du verset » eux-mêmes donnés par Marc-Alain Ouaknin dans son livre : « Le livre Brûlé » : « … La Transmission est reprise, vie, intention et renouvellement, modalités sans laquelle le révélé, c’est à dire une pensée authentiquement pensée, n’est pas possible… Le vrai apprendre consiste à recevoir la leçon si profondément qu’elle se fait nécessité de se donner à l’autre : la leçon de vérité ne tient pas dans la conscience d’un seul homme, elle éclate vers autrui. »

Mes lignes versifiées à la rencontre de l’antique Barcelone

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Au cœur du Gothic, là ou les kabbalistes médiévaux œuvraient dans le creuset de leurs maîtres antiques, le poème : “Lorsque l’ennemi succombe” a été lâché le 9 août 2015. La place Saint-Philippe-Neri lui a servi d’écrin pour un envol riche de signes visibles au-delà de tous les regards humains. Signes donnés à notre équipée de 5 êtres soudés en un même chemin de vie. Signes en rencontres de villégiature avec Hervé, notre hôte, et Lola sa compagne. Tous médium et psychopodes d’un bouquet de lys, trône de la fiancée espérée. Tous cheminent en recherche du juste. Tous se faisant mutuellement écho, là où l’espoir s’érige.

La place Saint-Philippe-Neri révèle une perspective des temps, de ceux qui dansent le terrible tango des noces et des retours, des pleins et des vides, des blessures et des guérisons.
La place Saint-Philippe-Neri révèle une perspective des temps, de ceux qui dansent le terrible tango des noces et des retours, des pleins et des vides, des blessures et des guérisons.

Nos amis ont rejoint notre équipée de 5 à 19h20, portant à 7 notre petite assemblée. 7 flammes vibrantes aux gestes de ce lâché de poésie autour de la fontaine, point de rencontre de mémoires fulgurantes. La place Saint-Philippe-Neri révèle une perspective des temps, de ceux qui dansent le terrible tango des noces et des retours, des pleins et des vides, des blessures et des guérisons. Les traces de ce qui fut meurtri et pour lequel il fallut revenir et chuter encore par ignorance et orgueil, revenir encore, et réussir à être invisible comme la seconde du présent miraculeux. Sur les murs, la trace des bombes lancées par l’ignorant Franco, qui massacrèrent tant d’enfants, eux qui sortaient de l’école… Sous les dalles l’antique cimetière juif, il jouxte la synagogue du 3e siècle ressuscité de son aliénation profanatrice de ses autres ignorants du 15e siècle… Synagogue ressuscité donc, par un combattant des brigades internationales venues d’argentine, mais originaire d’Espagne et de ces familles proscrites par les fou de Dieu d’alors, ceux qui de tout temps ne savent que blesser. A elle seule cette synagogue offre, par l’histoire de ses murs, le spectacle de l’incroyable puissance, l’Ouroboros du temps et de ses spirales de feu… Elle est un message titanesque que l’on interprète au risque d’être tétanisé, catharsis à distancier : «… Seule la créativité domine l’adversité et peut, d’un malheur, modeler la richesse des prochaines civilisations… » Mes lignes versifiées : Lorsque l’ennemi succombe, sourcées aux Gathas de Zarathoustra ne pouvait trouver de lieu de mémoire plus approprié et s’abandonner au regard des passants, du temps, et des éléments.

Mes lignes versifiées : “Lorsque l’ennemi succombe”, sourcées aux Gathas de Zarathoustra ne pouvait trouver de lieu de mémoire plus approprié et s’abandonner au regard des passants
Mes lignes versifiées : “Lorsque l’ennemi succombe”, sourcées aux Gathas de Zarathoustra ne pouvait trouver de lieu de mémoire plus approprié et s’abandonner au regard des passants

L’ennemi ne peut-être vaincu qu’en combattant l’animosité, cette pensée colportée en miroir par les trois Acacias de la place rayonna du carré au cercle, par ma voix, puis par celle d’Hervé. C’est alors que deux absents s’avancèrent sur le même cheval de la pensée. Mon jeune Padawan Valentin. Sur sa tête en tourment, et aux multiples possibles d’enchantement, brillait alors le Kôf. Suivait Valentin, mon ami et poète Pablo Pobléte à qui les acacias donnèrent en silence le message de Schin. De 7 nous étions donc 9…

Le message de Schin

Où se jouera le 8, l’enceinte octogonale ? La belle Tour des chants de Salomon reste à venir ! La demeure du maître et sa fiancé : La justice ; celle que nous souhaitons en retour dans notre présent, invocation principale de nos prières… Où se jouera le 8, l’enceinte octogonale ?

Ode à notre fée tutélaire

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Ode écrite pour les cérémonies de l’Ordre Royal de Mélusine

mélusine1

Mélusine, Mélusine, Mélusine, ton nom de bien des cœurs est la clé

Ta sage ascendance, souvent méconnue, vibre en force et beauté

 

La multitude de tes descendants, par le sang et l’esprit de féérie,

Est une foule qui s’ignore, l’heure est venue d’en révéler l’égérie

Bonnes gens ici présents, vous en êtes l’armée paisible, heureuse à l’envie,

Face au soleil, osez vénérer en notre fée, le sens de toute vie

 

Que les demoiselles bleues dansent sous nos yeux

Elles seules sont dignes d’annoncer la présence

De celle qui, à l’amour, donna la première place

Belle fée, libère le génie du blanc et du bleu des cieux

 

Mélusine, tant aimée, déploie tes ailes protectrices sur notre assemblée

Que l’éternel instant donne l’étincelle du parfait présent retrouvé

 

Sous le regard des maîtres qui, de siècles en siècles, ont maintenu par loyauté,

 

Gervais Tilbury, Jean d’Arras et Couldrette, et André Breton et le grand Hugo,

Tant de héros, fameux ou inconnus

Nous, comme eux, et sans retenue

Levons l’étendard de l’imaginaire et du rêve,

Noble cause, source sublime, qui depuis Eve,

En partage, fait naître le flux,

Des richesses éternelles s’il en fut

 

…Permet nous, Terrible et bouleversante Mélusine, d’accorder nos gestes à tes harmoniques célestes,…

Et que nos âmes épousent enfin ce qui est juste,

Et que les honneurs reviennent à ceux qui ne trompent pas…

Lorsque l’ennemi succombe

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...Alors, seulement, l’ennemi pourra succomber Son animosité vaincue, l’éther libéré, restitué !
…Alors, seulement, l’ennemi pourra succomber
Son animosité vaincue, l’éther libéré, restitué !

La plus grande victoire terrasse le temps,

Et sourit au grand miroir du soleil intérieur

Elle épouse tes larmes et tes joies en torrent

Puissante héritière des diamants sans erreurs

 

La plus grande victoire

Nait du parfait pouvoir

 

Le pouvoir de tous les espoirs

Pouvoir qui nimbe la lance du destin

Pouvoir de qui s’abandonne au festin

Lorsque la main vibre, sans volonté,

Au juste rythme du cœur

Les firmaments, fiers d’aimer,

En offrent la demeure

 

L’Elysée ne s’ouvre qu’en absence des forcenés

Face à la table des cieux nul besoin de masquer,

Ni d’éteindre les désirs, passions souveraines

Les calculs, les pensées mesurées,

N’ont guère plus de places s’il en fut

Car le calice s’y donne à l’élu reconnu

 

Nos mots peuvent alors questionner

Et notre peau au fil du temps

Recueillir l’écume et le vent

Alors, seulement, l’ennemi pourra succomber

Son animosité vaincue, l’éther libéré, restitué

Sous le ciel de Mélusine, la forge de Vulcain !

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[mantra-pullquote align= »left|center|right » textalign= »left|center|right » width= »45% »]vulcain-et-Mélusine[/mantra-pullquote]

 

Il frappe le métal de nos âmes soumises au brasier
Tumultes d’ignorances de nos ivres et fétides passions
Il frappe et explose la gangue, infernal baiser,
Il sépare le juste de l’injuste, au rythme de Sion,
Bercé par Mélusine et ses mélopées attentives, tant aimée
Il frappe, laissant fumantes, inertes, les meurtrières illusions
Hélas, toutes meurtrières de la belle et grande humanité

Il frappe, sans perdre espoir, bientôt s’effaçant le titanesque voile,
Offrira les lumières dorées des Atlantes repenties revenus de l’étoile
Alors s’imposera, de déchirure en déchirure, la gloire de tous les possibles,
Alors du métal blanc absolu et complet, victorieux mais humble,
Naîtra l’épée, par la foudre sublime, héritière d’Excalibur
Par sa puissance, fille de Durandal, par sa vertu créatrice de futurs,
Riche comme celle de Gallaad, lame forgée au soleil salomonien,
Glaive de justice en parfait retour… Spirale de joie !

Frères du temple sacré, brodez vos habits, le temps chemine !

L’éther magnifie le geste juste !

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Lumières et solsticeAlors que l’automne s’installe, les méditations en gloire s’épurent. Seul l’encens sait se conjuguer à la lumière, c’est ainsi que le verbe rend hommage. Du solstice à l’équinoxe, L’étincelle fondamentale c’est la promesse de l’arrêt. La boucle du temps en fait la tendre promesse. Unique passage obligé des milles et un chemins de renaissance…

 

Les mots ne peuvent pas manquer, même s’ils se cachent. Aux lueurs des ombres grandissantes du 21 septembre, nous avons pris la mesure de tous mouvements effectués dans le quart du temps. A FontAdam, dans le ruissellement des eaux bleues de la fontaine, le rire des espoirs régénérés se fait toujours entendre. Les limites ne s’approchent qu’au ciel et dans leurs reflets dispensés par les ondes généreuses. Nos richesses sont immenses, il suffira d’un signe pour qu’elles se dévoilent et s’offrent à nouveau dans la chambre nuptiale restaurée.

Face à un homme en son entité physique, lui le juste parmi les nations et veilleur de l’antique fontaine sacrée, face à cet homme donc, l’installation bambouesque qui porte les lignes versifiées : « Le secret, les ailes et le trône » demeure intacte… Persévérantes et droites, tendues en offrande aux vents et aux larmes du ciel, comme aux humains passants. 3 ans déjà que ce poème fut lâché en ce lieu fourmillant de merveilles, de souvenir et de rendez-vous invariables. 3 ans que ce lieu accueille, bienveillant, mes lignes inscrites en blanc sur l’ardoise noire. Quel honneur ! Tendre hommage venu souligner l’effort d’harmonie… Et parfait temps d’équilibre en l’équinoxe d’automne pour s’interroger sur les actes posés depuis le solstice… Une réponse vibre en mon cœur : « écrire doucement, un humble filet de lettres, mais résoudre dans le geste d’émettre des signes, ce que le temps questionne. » Solstice-2014_2

Cette « réponse » m’atteint au terme d’un chemin découvert à « Bois-Pouvreau » (79). Ce fut notre rendez-vous de la Saint-Jean d’été de cette même année 2014. Lieu tout indiqué pour recueillir sur une onde limpide, déposée en un réceptacle de terre cuite, le rayon le plus long de l’année. Qui le sait encore ? Au solstice de juin, la flèche titanesque de Phébus,en l’instant précis où il demeure en éternité, s’il caresse la surface d’une eau, fait cette eau fluide panacée. Il y a beaucoup de la belle Isis en ce rituel, comme le grand Nerval tenta le rappel…Solstice-2014_3

« Bois-Pouvreau », ce lieu, pour notre expérience de sanctification de la lumière, un bouquet de flammesrouges et bleues nous l’indiqua. La plus aimable de ces flammes sifflantes, qui toutes chuchotaient « Bois-Pouvreau », nous fut présentée en un geste d’amitié tout auréolé des cerises de mai. La Saint-Jean ne prend réellement son sens qu’en esprit de fraternité, c’est absolument ainsi que ce temps de grande et longue lumière dévoile la source, et alimente l’espoir du règne attendu des formes subtiles. Le message fraternel désignant le lieu, vint donc à nous en un tendre cadeau : un dessin à l’encre de Chine, fait il y à 12 ans d’une main passionnée. Les lignes noires sur le papier blanc, donnent à voir la fraicheur des sous-bois, là où jaillissent caressant de gigantesques mégalithes les eaux chargées des forces chtoniennes… Eaux captées par l’œuvre de moines savants, ceux de l’ordre de Grandmont. Ils œuvrèrent ici comme à Fontadam au 11ème siècle. Ici, à « Bois-Pouvreau », les Cénobites firent naître un lac source de vie, un très concret lacet d’amour, assainissant les marais, jugulant les effluves fatidiques responsables d’abominables maladies. Le lieu est donc un pur et saint objet de magie naturelle. L’artiste du dessin à l’encre de Chine, en perçu l’impérieuse énergie, Instituteur, il était venu poursuivre sa mission en ce coin de nos Deux-Sèvres, où fulminent d’impatience de merveilleux secrets d’unions flamboyantes. L’artiste/instituteur en glana les éclairs, nos Tetrakys généreux, mais oubliés, eux qui pourtant offrent sens et gloire aux héros épris d’amour et d’esprit d’aventure. Sur cela plane, l’ombre des souvenirs, quelques nuages aux formes drolatiques, libres fumées sans limite, ultime traces de Don Quichotte…Solstice-2014_8

A 18h56, le long rayon de Phébus avait donné rendez-vous avec l’éternité. Ecoutant le flux et le reflux, main dans la main, l’amitié au cœur, nous perçûmes l’emplacement devant servir d’écrin au lâcher du poème. A la seconde précise la flèche de lumière frappa les lignes inscrites sur l’ardoise…Salué par l’éternité, nous mesurerions avec humilité quelle confiance il nous était fait, à nous de poser actes et gestes dans le quart temps ouvert pour être à la mesure de l’honneur et ainsi digne de revenir aux merveilles.

De juin a septembre, grâce au miracle de la flèche de lumière, habité par le souvenir de ce clin d’œil de Phebus, chaque étincelle fut mieux encore accueillie, chaque joie vénérée comme le vrai trésor, chaque sourire reçu et offert comme espoir en l’humanité… En chemin pour la confirmation de septembre à Fontadam il nous fut donné de revenir aux merveilles. L’éther magnifie le geste juste !

L’encens, le feu, l’eau et la lumière

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Voiles d'images

 

C’est un Souffle saint du présent, sans peur,

Lorsque la lumière n’est plus informe

Messager des mystères cruciformes,

Son feu s’exprime en blancheur,

Claire beauté, volute et volupté,

Onde de vérité, danse de l’aimée

 

Car la vérité ne peut être nue

Nue, elle nous serait invisible

La vérité naît voilée sur nos tables,

Voilée d’images, d’émotions et de flux,

D’archétypes et de symboles,

Pain que l’on partage, digne obole

 

Ainsi les réalités d’en bas se meuvent

En réalité d’en haut

Et les ailes, événements du dehors,

Croisent les ailes, firmament du dedans,

Uni en un même baiser…

 

Vieillir sans plus attendre les signes

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les grands-champs

En original il scrute le journal

Sa barbe blanche témoigne

Il ne cherche plus à lire du sens

La nuée de ces lignes,

Portent le brouhaha des mondes

Piètre effervescence

Rien de plus que l’immonde

 

Les bras du vieil homme fatigués

Limitent le désir

Ses mains encore agrippées,

Aux grandes pages, ruissèlent de trahisons

Mains et bras les tournent

L’esprit reste aux aguets

Nourri de toutes ses prières

Tant éteintes que rallumées

L’esprit reste aux aguets

Ultime espoir, douleur, impossible renoncement

Et le brouhaha, mots imprimés,

Cascades nauséeuses,

Phrases vilaines, politiques invertébrées,

Infâmes valseuses,

Et le brouhaha submergeant, absence,

Simulacre d’esprit,

Paradis gouffres inaccessibles aux jouissances

Sans écho d’amour, sans appétit…

 

Au plus haut des malheurs

Il vieilli dans l’attente des signes

La ré-évolution aura t-elle son heure ?

Il garde les verbes comme des ailes fines

Sur la montagne entourée de vapeurs

Autour du miroir de Mélusine nous étions 12…

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...Il était l’heure de souffler sur les braises et d’appeler à la lumière...
…Il était l’heure de souffler sur les braises et d’appeler à la lumière…

souffle régénérateur, appel au feu du ciel, pour que sa caresse ailée sur nos peaux aille croissante, douce comme la plume du noir corbeau
souffle régénérateur, appel au feu du ciel, pour que sa caresse ailée sur nos peaux aille croissante, douce comme la plume du noir corbeau

Autour du miroir de Mélusine nous étions 12 pour une ronde. Ce fut un 19 janvier lumineux de partage. Je lâchais, pour la 2e fois un poème au creux de la forêt de Chizé, là même où notre fée, et guide des merveilles, fît jaillir un chêne à sept troncs. Il s’agissait, alors pour elle, d’une urgence fatidique. Le chêne à 7 troncs, un Rouvre sacré, fut sa baignoire d’une nuit, car Mélusine, être éternel aux apparences multiples, surprise par la fuite de Phébus et soumise au temps cosmique, se devait à ses libations et mutations et s’étendre en l’éther et renouer, déployant ses membres antédiluviens jaillissant, avec le sens parfait de l’harmonie… Rabelais, évoquant la queue serpentine de la fée Mélusine, cousine du géant Gargantua, utilisa le mot « andouillesque », qui alors commençait à définir bon nombre de saucisses, mais surtout, étymologiquement, tout ce qui passe au travers d’un tube, vortex intestinal, souvent comparé chez notre maître, au ventre rugissant du cosmos… Dont nous sommes les « rejets » terrestres !

Hors donc, pour m’encourager, 12 amis, dont un être de quelques mois tout en promesse et écoute savante, m’accompagnèrent. Merci donc à eux tous d’avoir, par leur présence complice, souhaité bon vent au poème lâché et intitulé « A Mélusine », mots versifiés dédiés à l’être fantastique et néanmoins tutélaire du Poitou-Charentes, gardienne infatigable de la forêt de Chizé.

Merci donc à eux tous d’avoir, par leur présence complice, souhaité bon vent au poème lâché et intitulé « A Mélusine »
Merci donc à eux tous d’avoir, par leur présence complice, souhaité bon vent au poème lâché et intitulé « A Mélusine »

Il était l’heure de souffler sur les braises et d’appeler à la lumière, souffle régénérateur, appel au feu du ciel, pour que sa caresse ailée sur nos peaux aille croissante, douce comme la plume du noir corbeau, souffler sur le temps passé et souffler sur le moulin de l’imaginaire vainqueur qui se nourri du feu du ciel, raviver la mémoire, souffler sur l’étendard de l’amour, redonner l’espoir et la source qui n’est richesse qu’en partage, souffler sur la poussière et griffer le feuillage en décomposition mêlé de boue, et là, retrouver enfin les anciennes fondations, la colonne brisée mais toujours debout !

Les arbres, en salut rituel donnèrent le ton, chacun à ses observations et doutes, et passions, et masques et vertus, s’offrit au lieu, pour que notre clairière fugace  et informelle vibre au juste de sa pertinence. Le miroir de Mélusine, sans lequel rien de la fée ne peut-être vu, diffusa ses étincelles en réponse aux flammes de nos trois feux allumés. A proximité du chêne, flamme noir et blanche, le poème fut lâché et donna lieu à son invocation/lecture.

Tous nous fûmes saisis par la douceur des symboles qui, par vagues vibrantes, couraient dans le ciel, dans le mouvement des branches, en suspension dans les silences, jusque dans nos souvenirs, leur redonnant le sens des origines… Une cohorte d’esprits siffleurs s’arrêta surpris de cette poignée d’humains encore sensibles au subtile qui, sans fard, osent encore jouer à ces jeux gratuits et sans prix, en lesquels réside l’unique et vraie rédemption.

7 ouroboros en danse solaire s’élevèrent des eaux fertiles
7 Ouroboros en danse solaire s’élevèrent des eaux fertiles

Presque visible, 7 Ouroboros en danse solaire s’élevèrent des eaux fertiles du miroir. Mélusine souriait à notre ronde…  Elle chuchota ses paroles en grondement chthoniens, pour beaucoup le message aurait été sibyllin, mais nos âmes vibrèrent en écho, l’imposant secret prît ainsi toute sa place, celui de l’instable immobilité que seul sait voir l’initié ultime, l’instant fragile mais puissant d’espoir, lorsque le mouvement du pendule semble mourir, alors qu’il nourrit l’inversion de sa course. Dans la nuit, la compagnie s’effilocha, en silence, deux guettèrent le dernier trait de l’astre royal, ultime merci !

 Mélusine souriait à notre ronde…  Elle chuchota ses paroles en grondement chtoniens, pour beaucoup le message aurait été sibyllin, mais nos âmes vibrèrent en écho, l’imposant secret prît ainsi toute sa place, celui de l’instable immobilité que seul sait voir l’initié ultime
Mélusine souriait à notre ronde… Elle chuchota ses paroles en grondement chthoniens, pour beaucoup le message aurait été sibyllin, mais nos âmes vibrèrent en écho, l’imposant secret prît ainsi toute sa place, celui de l’instable immobilité que seul sait voir l’initié ultime

Appel aux Amants pour le retour à l’Alliance

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PL-c1Lâcher de poème au carré des tombes juives du cimetière du Père-Lachaise (Paris 19e) en écho à sa lecture le soir même à “l’Atelier Z”, dans le cadre de l’édition d’une anthologie de poètes francophones. Recueil de poésies édité par Unicité sous la direction du poète et plasticien Pablo Poblete.

 

Le mardi 5 novembre 2013, à 11H11, j’ai procédé au lâcher de mon poème : « DES BLESSURES A L’ULTIME MERVEILLE » dans un secteur si puissant du Père-Lachaise que les frissons de mon acte roulent encore sur mon âme, vagues puissantes d’une tempête… Oui… Une immense tempête de bienveillance !PL-c5 Mon geste poétique, ce lâcher de mots versifiés dans une construction bambouesque aux formes du bouclier de David, vibrant de bleu et de blanc, couleurs de Jérusalem et de Mélusine, données aux laines des chèvres sacrées deux-sévriennes, et noué de 3, mon geste poétique donc, en ce lieu du cimetière du Père Lachaise, a trouvé le souffle de tous ses sens. Les 5, et aussi tous ceux qui dansent dans la ronde de l’infini, offrandes merveilleuses, sources de tous les espoirs, promesses d’une possible Alliance Réinventée, nouvelle et révélée pour nous et dans ce tempS présent, miracle de la permanence. Les lettres sacrées, la parole de feu, s’écrivent dans le regard de celui qui la lit et se révèle ainsi, immuable bonté. Mais, seul le héro révélé par l’ascèse tonique et le chemin accompli, peut saisir le livre divin et lire, du même geste, le texte qu’imprime la Shekhina au pourtour du vase, ultime épreuve !

PL-c6les trois dalles d’ardoise ont été posées sur un arbre qui en son tronc porte vivante une vierge noire. A l’angle d’un mur, presqu’à vue de là où repose la supposée dépouille de Gérard de Nerval, passé par la violence illuminatrice d’un éclair à l’Orient véritable. A quelques tombes de là où le chef du Grand Sanhédrin reconstitué par Napoléon dort en rêvant que l’horreur moderne et industrielle vécue par d’autres du lieu ne sera pas une nouvelle fois à l’ordre de notre temps. Tout ainsi parlait du fol amour, de la vieille folle, et du grand bâton si nécessaire, la sapience, sans lequel le chemin resterait vain et toutes lettres mortes pour le malheur du plus grand nombre. Chaque geste de ce lâcher de poésie renouait en moi ce dialogue mille et une fois repris de Minuit à Midi… Dialogue de moi à moi, de ma stupeur à mon endormissement, de ma passion à mon inertie, de ma raison meurtrie à mon homme des bois hirsute et souriant…

Que tous les Amants qui liront ces lignes le sachent : l’Alliance est encore possible mais « …il est plus difficile aux riches de pénétrer dans le royaume des cieux, qu’à un chameau de passer par le chas d’une aiguille… » Trop ignorent à quel point la foi sans les œuvres n’est que ruine de l’âme. Si nombreux en l’humanité, presque légion, ils vivent la mise en abîme de narcisse… Tous les signes sont encore offerts, trop peu viennent à la coupe du Mont-Salvage !

Lecture à “l’Atelier Z” (Paris 8e), dans le cadre de l’édition d’une anthologie de poètes francophones. Recueil de poésies édité par Unicité sous la direction du poète et plasticien Pablo Poblete.
Lecture par l’auteur à “l’Atelier Z” (Paris 8e) de son poème « Des blessures à l’ultime merveille » , dans le cadre de sa publication dans l’édition d’une anthologie de poètes francophones. Recueil de poésies édité par Unicité sous la direction du poète et plasticien Pablo Poblete.

 

Les laines teintes de Chèvres angoras utilisées dans ce lâcher de poème sont le fruit du travail de Madame Monique Simon de La Couarde (79) .

A Mélusine

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ApdMélusine2

Ton aile si dense frappe encore mon esprit

S’avance en rituel le fleuve des vœux

Ma main aux lignes immenses, perçoit le cri,

Au cœur du craquement écarlate,

étincelle, firmament voluptueux

 

Sur ma peau d’étoiles je lie l’autre,

Le long éclair s’installe, éternel

Seconde invinsible, retour secret de l’apôtre

Mon esprit, ma main, ton aile,

 

Ton aile, si dense frappe et frappe sans fin…

… Je suis là où nature fait !

Terrible, magnifique, le vrai festin

Ne limite plus ses effets

Pour la vérité : « L’abandon au souffle »

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st-martin-2013JLa clairière/carrière Saint-Martin, offre cet espace temple où le temps prend toutes ses formes. Éveillant l’essentiel des milles et un témoignages, les nuits et les jours se comptent sans sommeil, la lumière en ce lieu érige notre désir en douces foudres phalliques, commandant le retour, l’envie du retour, le besoin du retour, chemin des dialogues… En présence d’incarnés, troublants miroirs par leurs brisures communes, de Phil. en Val., d’enfance aux lumières réappropriées en maturité rayonnante enfin dévoilée, ami et pensionnaire affectueux, assistèrent en acteurs dévoués au retour en poésie de la clairière/carrière. Ainsi fut lâché le 11 août 2013, par notre couple magique, les lignes poétiques de « L’abandon au souffle » sur les rives de ce haut lieu du Saint-Maixentais (79), exactement là où soufflent les vagues d’un esprit bleu, magnifique, aimé du rouge, vainqueur des lâches miasmes qui ne peuvent l’effacer ! Vainqueur en vérité, cadeau des firmaments.

 

st-martin-2013gNoué de trois, dans un triangle bambouesque, « l’abandon au souffle » accueille les passants de la carrière Saint-Martin entre le chemin du ciel et celui des eaux, pour inviter à voir l’insondable insolite, dans ce qu’il expose d’infini beauté, rose mystique, vérité, l’unique partage définitif.

 

En gloire de ma joie j’entends le brouhaha qui m’appartient et marque mon passage, aurais-en ce mouvement d’être, en ce véhicule, la force d’éteindre ce qui n’est pas amour ? Seule la gloire me donnera la réponse… La réponse ne viendra que de là, cet au-delà de gloire, que mon miroir perçoit.

 

Je reste aussi, et encore amoureux, par celle qui m’éveille au meilleur de moi-même, à l’écoute de chaque pas, les miens et les siens. Car en fraternité comme en amour la gloire rayonne. Ici, ainsi, chaque passant, grâce au Lys, à le pouvoir de ressusciter cet espoir en l’humanité, qui n’est pourtant déjà plus qu’une ombre, sombrant parmi les ombres dans le tableau du plus grand nombre. Les foules ignorent la vérité, et aujourd’hui les foules sont bien plus que masse, elles le sont bien plus encore à chaque heure barbare qui passe, encore et toujours… Elles s’antropophagent à l’aveugle, voraces comme la haine. Le juste tendra bientôt à notre disparition, tremblons car l’amoureux de vie pourrait désirer notre mort… La rose mystique, d’une larme de feu, éteindra notre temps. Seul l’abandon au souffle témoigne de la vérité invaincue ! Seul l’abandon au souffle régénère les âmes perdues, une chance toujours possible… N’est-ce là que paroles de désert ?

st-martin-2013d

L’abandon au souffle

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La vérité n’existe pas comme les formes du monde

ST-C4

La vérité ne se touche pas, ni même avec une fronde

La vérité ne s’observe pas comme le flux de l’onde

 

Voir le soleil ne te fait pas soleil

L’eau dans ta main de te fait pas eau

Le parfum respiré ne te fait pas parfum

La terre sous tes pieds ne te fait pas terre

 

Mais, celui qui voit la vérité devient vérité

 

La vérité n’est pas dans l’ordre du temps

La vérité qui demeure est visible au firmament

Celui qui la voit est aussi firmament

Dans cet espace tu es ce que tu vois

 

Le souffle seul fait exister la vérité

Souffle, tu es sang de vérité

La confusion des esclaves

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esclaves

 

Ce qu’ils donnent comme lumière

Porte confusions et blessures

Eux ? Ce sont les masques et les tiers

Antihumains, Secrètes puissances

Ecumes exhalées de nos déchéances…

 

…et plus encore et au-delà de nous,

Eux, les haines nées du lisier des souffrances

Ils guettent nos âmes et lisent en nous

 

Ils savent que bonté et fraternité

S’engendre en nature humaine

Alors ils en prennent les mots

Et les donnent à ce qu’ils ne sont pas

Ils aliènent l’or par simulacre

Enferment et noient en flots d’apparence

Ils font de l’homme libre, un esclave

 

 

La cascade obscure et les mots de Sion

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SONY DSCIl y a cette cascade obscure

Tintamarre de mots

Elle étouffe formes et lumières

Lame mise en étau

 

Si bruyante, elle éteint le sens,

Cascade, engluante matière,

Elle déchire la douce,

La pure, effervescence

Figeant la vague et son éther

 

Tromperie, parodie,

Perversion de la vraie Sion

Le saint transport a ses ailes et ses formules

Il offre un chemin ou rien ne fulmine

Sa mesure n’a pas de ciel, c’est l’éternel

 

Les mots origines de l’Espace Temple

Frappent les âmes, parfum de lys

Et tendent l’harmonie en calice

Ils préservent les silences amples

Ils rythment, cœurs fidèles, la conscience

Libèrent du monde et des fausses ivresses

Les mots sorciers, science du simple

 

Mélusine au bras de l’Ange…

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SONY DSCSONY DSCLa cour de l’Ordre Royal de Mélusine s’est réunie au château de la Grange le 19 mai 2013. La fée tutélaire des Lusignan-Parthenay et protectrice du Poitou-Charentes, belle et bien présente sous de multiples formes, était accompagnée de l’ange du Bizarre. L’hôte de ce petit monde éperdu et romantique, le professeur Gargouïl, grand initié des secrets de Frankenstein, prolixe en science et en esprit, à cette occasion dévoila son redoutable projet : « Donner naissance à une néo-Mélusine ».  Sur le plan technique la chose ne semble pas poser de grandes difficultés, seul le financement reste à trouver… La Chimère génétique est donc à portée d’éprouvette et d’épouvante ordinaire ! Le clone de la fille du Roi Elinas et de la Fée Persine, pourrait battre des ailes sous notre ciel, reconstituée à partir de son ADN extraite d’une relique jalousement gardée par l’ORM, des écailles de la queue serpentine et andouillesque de la fée vénérée.

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Bruissaient les merveilles aux oreilles des gentes Dames et Chevaliers.
La belle Mélusine observait et écoutait,
Passant d’un masque à un autre,
Empruntant, quelques millisecondes l’enveloppe
De celui-ci, puis de celle-là,
Puis revenant à sa vision naturelle, campée dans l’éther,
Une goutte d’espoir en son cœur,
La fée calmait sa peine et sa colère,
Serrant fort le bras de l’Ange du Bizarre,
Cavalier en merveille, et dernier intercesseur revendiqué de la fée,
Venu lui aussi savourer la moisson nouvelle de beaux esprits,
Porté en l’Ordre par Grâce, Justice et Dignité.
A la symphonie des belles personnes réunies,
Quelques esprits désincarnés répondirent,
Eux aussi, en présence et Malices,
André Breton, Raymond Roussel,
Max Ernst et bien d’autres sont désormais à l’écoute,
Branchés sur l’égrégore, attendant l’intelligence de la suite…

Pourquoi Mélusine est-elle en colère ? Cela vous surprend ?

Il y aurait beaucoup à dire… pour vraiment savoir, il faut en faire l’expérience ! L’expérience de sa colère ne soumet à aucun danger physique immédiat, et c’est bien le plus troublant. Car si vous savez entendre sa colère, la fée vous en aimera davantage. Cette colère qu’elle partage avec tant d’esprits élémentaux, s’exprime en violence ailleurs. C’est la catastrophe terrible qui travaille tout, malaxant larmes et sang, alors que nous dansons, sur le volcan et les cadavres, feignant d’ignorer le cortège des signes, l’abomination dont nous sommes le moteur. Pour bien comprendre tout cela, cette colère, le miracle de l’inquiétant, le paradoxe de cette fin des temps, et le bonheur putréfiant, l’ivresse de ce monde qu’il nous faut abandonner… il faut se rendre en un lieu…. Dans la forêt de Chizé, tant aimée du poète poitevin Robert Marteau, là où vibre en passion le chêne de sept troncs, baignoire de la fée. Sur le sentier, il faut s’avancer et dépasser la dite baignoire, trouver le miroir et se relier au Lac d’Amour dans lequel chante aussi l’Ordre Royal de Mélusine, attendre la tombée de la nuit… Alors dans les brumes montantes l’armée des perdus de vues, tous les corps vapeurs du Noûs, à l’écoute du subtil, vous feront face. C’est eux qui verbalisent en silence les raisons de la colère que partage Mélusine, faute de partager plus avec notre humanité si sourde.SONY DSC

Mercure viendra

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Lâché-3-5La condition première et ultime

C’est accomplir une danse infinie

Alors écoute le chemin dont l’hymne

Palpite dans l’offrande et l’esprit

Rien n’aura été recueilli en vain,

Car il ne suffit pas le tamis de la vie

Où tous passent et repassent sans fin

Par le furieux fleuve aux mille lits,

Encore faut-il faire la rencontre des âmes sœurs,

Délicieux miroirs, grâces du destin,

Par elles, l’Or de vie se cristallise, et frappe du bonheur,

Et règne sans fin, en victoire du matin…

Le lait de la résistance…

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[mantra-multi]

JD2Faites un acte politique concret : Achetez votre lait dans une ferme !

Le monde agricole est en première ligne. En Deux-Sèvres, les suicides des agriculteurs se multiplient. Aujourd’hui, les petits producteurs de lait subissent de plein fouet la barbarie économique dominante. Sur la poignée de communes de mon coin de territoire, entre Exoudun, La-Mothe-Saint-Heray et Saint-Maixent, 50% d’entre eux (au minimum !) sont appelés à disparaître. Sans une expression rapide et importante de solidarité avec ces paysans qui sont nos voisins, notre environnement social, écologique et économique se transformera radicalement en enfer.

En Deux-Sévres, tout près de chez-vous, il y a forcément un petit producteur de lait. A la Mothe Saint-Heray (79), je vais à la ferme des Trois-Cerisiers. Acheter du lait dans une ferme , ici comme dans bien d’autres campagnes de France, est un acte de résistance. Alors, faites vous plaisir : Résistez !… Et il y a urgence… Arrêtons d’engraisser ceux qui nous assassinent, ces grandes surfaces qui distribuent du poison. Si vous souhaitez agir concrètement, prenez contact avec moi pour m’accompagner chez Joël David l’éleveur des Zheureuses vaches de Salles. Ou rendez-lui visite avec votre « pot-à-lait » (des bouteilles d’eau vide c’est bien aussi) pour recueillir votre lait tout frais ! Une fois bouilli, au réfrigérateur, le lait se garde une bonne semaine… et si vous le souhaitez, je peux vous montrer comment (dans votre cuisine !) on peut faire de la crème, du fromage, du fromage frais (aux herbes !) et des yaourts… Et si vous n’êtes pas de la commune, je me fais fort de vous trouvez un p’tit producteur de lait dans votre coin…

Pour + d’infos sur le lait de la résistance !

Bruno Fouchereau 09 51 53 17 22

Bruno.fou@free.fr

FACEBOOK / https://www.facebook.com/bruno.fouchereau

Pour acheter du lait, c’est Tous les jours à 19h (sauf le dimanche)

à la ferme des « Trois Cerisiers » 79800 Salles // tel : 06 98 21 11 42

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La disparition programmée des petits producteurs de lait

Sur la poignée de communes qui entourent les villages de la Mothe-Saint-Heray, Exoudun et Saint-Maixent-l’Ecole, la moitié des producteurs de lait vont disparaître dans les 12 mois qui viennent. Alarmiste ? Malheureusement ce sont les faits ! La fermeture de la principale coopérative laitière (Bougon) de ce territoire des Deux-Sèvres est programmée. Le mince espoir de maintient d’une partie de l’activité ne permettra (au mieux) que d’acheter 50% des productions laitières locales… Et c’est une annonce dont l’effet paradoxal est  volontairement sédatif. Rappelons que l’année dernière les techniciens et administrateurs de la laiterie de Bougon d’une part et les politiques en charge du territoire d’autre part,  promettaient vigilance pour les uns et maintient de l’activité pour les autres. Il fut même annoncé une ébouriffante campagne publicitaire pour partir à l’assaut des marchés internationaux… Une stratégie que certains esprits plus éclairés avaient immédiatement taxé de : « …spirale mortifère ! » Analyse malheureusement minoritaire… Il y a 1 an… 1 an seulement ! Aujourd’hui la seule promesse qui tienne pour nos territoires est celle d’un sinistre économique sans précédent qui, petit à petit, se révèle comme inéluctable et démontre aux yeux de tout observateur objectif l’absence totale de projet économique viable. La seule voie possible, si nous ne voulons pas entériner un avenir de paysans sans terre, de sols définitivement pollués, de nourritures empoisonnées et d’absolue misère des populations locales, passe par une transformation radicale des politiques territoriales. Nous disposons collectivement des moyens, de l’énergie et des ressources pour développer un artisanat local, une paysannerie écologique et pérenne, si nous organisons et soutenons avec radicalité les pratiques de circuits courts et de consommation de produits locaux. De telles politiques sont possibles et expérimentées ailleurs avec succès, en France, en Europe et en Amérique Latine. Mais pour cela il faut rompre avec la dictature de l’économie libérale et la financiarisation des activités humaines et naturelles. [/mantra-column] [mantra-column width= »1/2″]

Des vaches heureuses !

A la ferme des « Trois cerisiers », Joël David élève une quarantaine de vaches qui mangent une nourriture saine et sans OGM… En clair, un troupeau traité avec attention et respect. Le lait des vaches de Joël est délicieux. Bouilli, il se conserve une semaine au réfrigérateur, il fait une bonne crème et des fromages onctueux… Tout ça pour le quart du prix du lait empoisonné de votre grande surface (malheureusement) habituelle ! Tous les jours à 19h (sauf le dimanche) vous pouvez venir à la ferme pour acheter du lait.

 Entre fourrage à distribuer et les visites de camarades agriculteurs, Joël répond à quelques questions.

BF – Il est devenu commun d’entendre les gens dire : « …faire une agriculture saine, respectueuse de la nature et des bêtes c’est un sacerdoce ! » Qu’en penses tu ?

Joël David – Un sacerdoce… Je ne sais pas ! C’est au moins un engagement concret. Pour cela il suffit de comparer les revenus horaires d’un céréalier dont les pratiques sont extrêmement polluantes, épuisent les réserves d’eau et dévastent des écosystèmes, à ceux d’un petit éleveur soucieux du confort de ses bêtes et dont les pratiques intègrent un projet de développement (réellement) durable. Les céréaliers gagnent en moyenne 80€ de l’heure, alors qu’un éleveur comme moi gagne à peine 8€.

BF – Que penses-tu des dynamiques sociales et économiques agricoles développées sur notre territoire ?

Joël David – Elles nous entraînent à une catastrophe à très court terme, et ce ne sont pas les formules incantatoires des responsables des syndicats d’eau et de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne qui changeront quoi que ce soit… A vrai dire, nos territoires ne sont pas confrontés à une dynamique sociale et économique agricole, mais à un pillage de nos ressources collectives. Un pillage orchestré et masqué. Si cette spirale mortifère n’est pas enrayée rapidement nous nous enfoncerons collectivement dans une grande misère… Du moins, ceux qui vivent ici, nous qui avons ici nos racines familiales, nos amis, nos maisons… Car les « fonds de pension » qui sont derrière les pratiques agricoles industrielles et investissent dans le développement des céréaliers, ces fonds de pension… Ils se retireront dès que les bénéfices ne seront plus aussi juteux ! Et c’est ce qui se passera lorsque nos terres et nos eaux seront complétement polluées…

BF – Existe t-il des solutions ?

Joël David – Oui ! Ces solutions existent, elles nécessitent des décisions politiques. Ce sont des solutions qui permettraient un développement agricole pérenne sur le plan économique, sociale et écologique. Ces solutions ont déjà fait leurs preuves. Ces décisions politiques sont applicables à l’échelon local. Elles demandent de rentrer en rupture avec certains diktats de l’économie libérale. Malheureusement encore trop peu de personnes ont prit conscience de l’urgence de la situation. La mobilisation pour faire évoluer les choses reste faible et la plupart des élus font mine d’ignorer les fondements du problème… Le courage c’est bien plus rare que l’or et pourtant ça ne paie pas… C’est terrible, il en va pourtant de notre survie.

POUR INFORMATION : Le lait aujourd’hui est acheté aux éleveurs au prix de 0,307€ le litre. C’est exactement le même prix qu’il y a 30 ans. Pour que les petits producteurs de lait perçoivent un revenu considéré comme décent (légèrement sup au smic), il faudrait que le litre de lait leur soit acheté 0,407€ le litre.

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Ressources :

Voici ce que risquent nos territoires si, ici et maintenant, nous n’entrons pas en rupture avec la politique dominante actuelle :

« La danse macabre sur l’environnement grec va-t-elle continuer ? C’est la question que les écologistes grecs, la gauche et les mouvements citoyens se posent. Les entreprises qui convoitent les ressources du pays tentent de s’imposer (et de plus en plus en employant la force) à l’aide de la Troïka grecque et internationale. Pour n’en citer que quelques unes : EDF, Iberderola, Eldorado Gold, Gazprom, Suez ou Siemens font tout leur possible pour pouvoir continuer à faire des profits sur le dos de la population et de l’environnement. Elles souhaitent employer des « esclaves modernes » pour 300 euros par mois, racler toute ressource énergétique et hydrique, posséder les terres publiques et occuper in fine une place stratégique en méditerranée. Elles rêvent d’un nouveau colonialisme énergétique et foncier du XXIème siècle. Mais, c’est sans compter sans les mouvements d’ampleur qui se développent un peu partout sur le territoire !”…

Lire la suite : https://lun-deux.fr/lausterite-detruit-aussi-la-nature-lexemple-grec-entretien-avec-roxanne-mitralias/

Une synthèse bien faite sur les effets désastreux de la malbouffe sur le cerveau : http://courantlibre.wordpress.com/2009/12/19/l%E2%80%99effet-desastreux-de-la-malbouffe-sur-le-cerveau/

Un agriculteur qui prépare la révolution open-source :

Dans le Missouri, Marcin Jakubowski a fabriqué un tracteur dont il a publié les plans sur le net, avant d’imaginer le « kit de construction du village global » : 50 outils répondant aux besoins fondamentaux des hommes, du four à pain à la presse à briques… Lire la suite : http://www.wedemain.fr/L-agriculteur-qui-prepare-la-revolution-open-source_a223.html

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Des blessures à l’ultime merveille

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SUBLIME_BRÛLURELes dés roulent encore, et glissent sans effort

Par la grâce des fous, si ce n’est par nous

C’est en cela toutes merveilles, ils glissent sous le soleil

Par la grâce des fous, si ce n’est par nous

 

Qu’ils roulent et témoignent

De l’accessible rituel des merveilles

De l’éveil et du règne

Les dés roulent, c’est l’or de notre ciel

Par la grâce des fous, si ce n’est par nous

 

Ils roulent pour l’enfant à naître, l’espoir, le soleil, et la voie…

Ils roulent pour ce qui peut être, ils roulent dans nos choix

 

Pourtant je tremble et toi aussi

Tout semble, avec rigueur, condamné

Au joug de la Bête, l’Humain est-il promis ?

Tous aveugles à notre beau pouvoir

Persistant en déchéance, vanité !

Au joug de la bête, l’humain se tient

Se tient, surtout se tient, et refuse de voir

 

Il sera le temps du calcul, en points noirs sur blanc

Le chiffre ultime et prompt

Comme un couperet signera par le sang

L’infatigable et pénible décompte

 

Mais de là, si l’espoir des fous devient la gloire

Pas de trône à prendre, ni sur les autres, ni sur les terres, ni sur les mers

 

L’effondrement est un décor, les dés roulent encore

Une énigme à déchiffrer, une chance d’imaginer

Un lac d’amour si fort se dresse

Bouclier à toutes les détresses

Un lac d’amour, toutes les promesses

 

Le fleuve persiste dans sa fureur en damier, c’est là toute sa passion hurlante

Véritable et seule ivresse digne en beaucéant et magnifiante

La clé divine de tout sauvetage, s’augmente par le partage

Et n’appartient qu’à l’offrande, va, cherche l’amante

L’austérité détruit aussi la nature : l’exemple grec ! Entretien avec Roxanne Mitralias

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grèce-austéritéRoxanne Mitralias est militante à SYRIZA, au CADTM, ainsi qu’au Front de Gauche sur les questions agricoles et écologiques. Sociologue rurale et des sciences de formation, elle travaille aux côtés des mouvements paysans en France. Elle revient pour Contretemps sur la situation en Grèce et en particulier sur les effets destructeurs pour l’environnement des politiques d’austérité.

Contretemps : Quelle est la situation en Grèce aujourd’hui ?

Cela fait maintenant près de trois ans que la Grèce est devenue le laboratoire de politiques d’austérité d’une ampleur sans précédent au Nord. On y applique des recettes qu’on nommait « plans d’ajustements structurels » du temps du FMI et qu’on appelle, à l’heure de la Troïka, « plans de sauvetage ». Laboratoire aussi et surtout pour tester la population, évaluer jusqu’où il est possible d’aller sans que celle-ci ne se révolte. Malgré deux dizaines de grèves générales en trois ans et plus de cinq mille manifestations et grèves en 2012, des occupations et des mouvements de désobéissance civile d’ampleur, on peut dire aujourd’hui qu’il est possible d’aller très loin, au-delà de ce qu’il était permis d’imaginer. En termes de droits sociaux, la situation est relativement connue. En moyenne, un grec a perdu 40% de son salaire. Il doit en même temps faire face à l’augmentation du coût de la vie (liée à l’augmentation des taxes, mais aussi à la dépendance aux importations et à certains cartels – comme celui du lait, un des plus chers d’Europe) mais aussi à des impôts faramineux, qualifiés depuis trois ans d’« extraordinaires ». Très souvent ce même grec a perdu son travail, assez vite ses indemnités chômage et sa couverture santé. Il peut alors finir à la rue, ou bien émigrer, certaines fois il est poussé au suicide. Bien sûr il y a encore des grecs qui s’en sortent : ils peuvent compter sur leurs économies – vestiges de la croissance des années 1990, sur les appartements qu’ils ont acquis pendant l’énorme exode rural des années 1960 – vides de locataires maintenant, ou tout simplement sur la famille – lien invisible qui relie la ville à la campagne et permet encore de se nourrir. Mais il y a quelque chose dont on parle peu dans les médias européens. Dans ce fameux laboratoire, on mène d’autres sortes d’expériences. De manière tout à fait concomitante avec la destruction de la société, le gouvernement de la Troïka a pris ses dispositions pour exploiter les ressources naturelles. Evidemment cela se fait par les moyens classiques, c’est-à-dire la diminution des fonds accordés à la protection et la gestion de l’environnement. Cela passe aussi par la remise en cause des dispositions législatives et règlementaires qui barraient tant bien que mal la route à la surexploitation des ressources naturelles. Mais cela va jusqu’à la remise en cause de la constitution grecque qui empêchait (dans plusieurs articles dont l’article 24) l’exploitation privée du littoral et des espaces forestiers ; le mémorandum 2, voté au printemps 2012, accorde désormais cette possibilité. Les plages, par exemple, sont cédées pour 50 ans ! On assiste déjà ou très bientôt à une vague de privatisations, de concessions, de ventes et, d’une manière générale, d’accaparements sans précédent : des ressources minières, des terres, du littoral, de la mer, des forêts, des îles, des sources thermales et des grottes, des monuments archéologiques et des ports ou de la gestion des déchets et de l’eau. A titre d’exemple, fin janvier 2013, l’Acropole et le lac de Cassiopée à Corfou ont été vendus à NCH Capital pour y construire des logements touristiques. Cela se traduit aussi par ce qu’on appelle des éléphants blancs, c’est-à-dire des grands projets inutiles construits contre les besoins des populations, y compris dans une période de récession de cette ampleur : c’est le cas du projet de détournement du fleuve Akhelóös ou des investissements nécessaires pour les énergies renouvelables industrielles. Mais, les formidables cadeaux qu’offre le gouvernement grec au « monde de l’entreprise », ne servent même pas à créer de l’emploi ou améliorer le sort de la population, puisque le chômage atteint 27% en 2012. Dans cette Grèce du XXIème siècle où l’on brade tout pour rien, c’en est fini de la vie telle qu’on l’a connaissait. Le pays devient un protectorat énergétique et la nature se transforme en un nouvel espace d’investissement, immense casino pour les profits des capitalistes avides de continuer à s’enrichir. Bienvenu dans ce monde où cette déesse moderne, la dette, exige qu’on sacrifie à son autel tout ce qui faisait le socle de la société humaine.

Contretemps : On parle d’une nouvelle pollution dans les grandes villes grecques. Peux-tu nous expliquer ?

En effet, depuis quelques temps une nouvelle a réussi à briser les murs du silence européen, et est arrivée jusque dans les journaux télévisés français. Athènes et Thessalonique seraient recouvertes d’un nuage de pollution. Cette nuée noire dans le ciel des grandes villes grecques rappelle amèrement aux grecs la période glorieuse de la croissance, où l’on construisait des stades et des routes inutiles pour accueillir les athlètes du monde entier et où l’on prenait la voiture pour faire ses courses à l’épicerie du quartier. Ainsi la population française a appris que les grecs, désormais trop pauvres pour pouvoir se chauffer au fioul (soumis à une taxe de consommation spécifique, il a vu son prix grimper de 40% rien que pendant l’année 2012), se replient sur le bois de chauffage. Ils brûleraient même n’importe quoi selon les médias grecs, y compris des bouts d’arbres coupés illégalement dans les parcs menus ou des vieux meubles chargés de produits chimiques d’entretien. Comme quoi la décroissance forcée n’est pas forcément écologique. La situation est désormais très préoccupante, puisque le taux de pollution du ciel citadin dépasse régulièrement le seuil de dangerosité préconisé par les experts. Mais aussi, on apprend régulièrement que des écoles ou des universités doivent fermer leurs portes parce qu’elles n’ont plus de budget pour acheter du fioul. On entend dire enfin que les victimes d’incendies ou d’intoxication de gaz sont de plus en plus nombreuses. Pour affronter le nuage chimique, des mesures concrètes existent : interdire de nouveau de rouler au diesel dans les villes, annuler la taxe spéciale sur le carburant de chauffage et développer les moyens de transports collectifs. Mais, le gouvernement et ses collaborateurs Troïkiens ont manifestement d’autres plans : par exemple, dans un effort d’assainissement des dépenses publiques comme ils disent, mais en réalité afin de récolter le maximum d’argent – et surtout pas auprès de leurs riches amis – ils augmentent encore le prix des transports en commun. Au moment où la population athénienne arrête massivement de prendre la voiture, le prix du billet du métro subit une énième augmentation pour atteindre 1 euros 75 centimes. Son prix a augmenté de 135% en quatre ans.

Justement, à propos des transports, quel est l’impact des « plans de sauvetage » ?

On se souvient que la hausse des péages avait entrainé un mouvement de refus de payer. Il y a d’abord les liaisons maritimes, dont la fréquence a fortement diminué vers les îles où elles étaient subventionnées. Le prix du carburant ayant également augmenté, les billets pour les bateaux coutent désormais très cher. On ne peut plus aller au Pirée, prendre ses billets à la dernière minute et sauter dans le bateau pour une île des Cyclades au hasard. Mais ceci n’est qu’une évolution culturelle, à laquelle les grecs devront s’habituer. Quid des habitants de ces îles qui ne pourront plus aller à leur préfecture, à l’hôpital, à l’école ? Ainsi en Grèce tout devient payant, et c’est brutal. Les autoroutes ont vu naître en leur sein le premier mouvement de désobéissance civile appelé « je ne paye pas » qui prônait le refus de payer les péages. Les usagers n’acceptaient pas l’augmentation brusque et démesurée du prix des péages, pour des autoroutes construites avec leurs impôts, cédées gracieusement au même « monde de l’entreprise ». Les premiers jugements pour ces actes de résistance arrivent en ce début 2013. Cette répression fera peut-être oublier aux usagers que le réseau routier, desservant des zones très difficiles dont des montagnes, est totalement laissé à l’abandon depuis que des dizaines de milliers de fonctionnaires ont été mis en disponibilité.

En France, on a eu vent de l’achat d’îles par l’émir du Qatar. Est-ce que ca correspond à une politique plus générale ?

En Grèce, les forêts, les landes et le littoral sont publics. C’est un pays sans histoire féodale, où les terres n’ont pas de valeur en soi, puisqu’elles sont faiblement productives. Un des premiers objectifs de la Troïka a été de les privatiser afin que des investisseurs puissent les « valoriser ». Les forêts grecques subissent en même temps les politiques de privatisation, de désengagement de l’état et de destruction de l’environnement. Non seulement il apparaît qu’elles sont surexploitées pour satisfaire la demande croissante pour le bois de chauffage, et du même coup enrichir les quelques intermédiaires qui se sont placés sur le marché, mais elles sont de moins en moins protégées. Les responsables politiques ont soigneusement fait sauter les législations qui régulaient aussi bien l’exploitation des forêts par la sylviculture que la possibilité de bâtir. Ils ont également coupé les budgets alloués aux agences de gestion des zones protégées, en attribuant la majeure partie des fonds de la « caisse verte » au remboursement de la dette. La « caisse verte », créée par la voie législative en 2010, est destinée au financement de programmes, de mesures et d’actions dans le but de favoriser la croissance par la valorisation et la protection de l’environnement. Elle sert aux programmes de lutte contre les incendies, de reforestations, de zones protégées, de protection de la mer et des zones côtières, d’amélioration des espaces urbains. Alimentée par la vente de l’environnement grec et les taxes spéciales sur le fioul à hauteur de 1,85 milliards d’euros, elle sert à rembourser prioritairement la dette (95% des fonds disponibles selon le mémorandum 2). Depuis la décision du gouvernement de novembre 2012, seulement 2,5% de ses ressources pourront financer des actions en faveur de l’environnement. Voilà donc comment on sacrifie la nature pour payer les intérêts de cette dette qui n’a cessé de croître depuis 2010, début de l’expérimentation menée par la Troïka (on est passé de 120 à 180% du PIB). Aussi, le plan d’aménagement du territoire a été modifié (dans un pays sans cartes forestières et sans cadastre, tout devient possible !) pour permettre d’utiliser les espaces forestiers et semi forestiers pour le tourisme de masse, pour la production énergétique et tout simplement pour y construire sa maison. Dans le même sens, une des premières mesures qui a été prise en 2011 (toujours dans le but affirmé de payer la dette !), c’est de légaliser les maisons construites sans permis après avoir réglé une somme forfaitaire. La période pour ce faire a déjà été prolongée quatre fois : on peut donc construire n’importe quoi, n’importe où en s’acquittant d’une amende ! Dans ce même effort d’accaparement des communs, la troïka proposait que l’état Grec vende les îles avec moins de 50 habitants pour renflouer les caisses. Même si cette proposition a choqué l’opinion publique, un certain nombre d’îles inhabitées sont actuellement en vente par des propriétaires privés. Mais bientôt les investisseurs du monde entier vont pouvoir se partager les plages, le littoral ou les fonds marins : il suffit de faire un tour sur le site internet de « la caisse des dénationalisations » cette institution nommée TAIPED et constituée pour vendre la propriété de l’état grec (d’ailleurs pas assez rapidement selon le FMI qui propose de virer les quelques grecs qui la composaient pour y mettre des experts internationaux). On peut par exemple, si on a suffisamment d’argent, acheter des terres dans le sud de Rhodes (Prasonisi) en zone Natura 2000, pour y construire un golf, des équipements de sports nautiques et des hôtels pour accueillir des hordes de touristes. Aussi, selon la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) Grecque, 40 îles seraient menacées d’être placé dans la caisse de dénationalisation, dont 24 classées Natura 2000 : l’objectif est d’y construire des complexes touristiques. Quand on sait que la Grèce est un « hotspot » de biodiversité, que le littoral grec équivaut à un quart des côtes européennes, on peut prendre la mesure de ce qui nous attend. Ceux qui avaient comme habitude de profiter de la mer pour leurs vacances, leur loisir ou pour vivre n’auront évidemment plus accès à cet espace de manière gratuite et libre. Ces privatisations auront des effets de longue durée sur l’environnement, puisque les investissements prévus ne vont pas dans le sens d’un développement durable en accord avec les spécificités du milieu naturel. Aussi, pour permettre ce type d’investissements, une nouvelle loi a été votée début janvier 2013 qui autorise le changement d’usage des terres, et l’installation de complexes touristiques « all inclusive », avec spa et golf. Ces énormes constructions ne seront pas soumises au plan d’urbanisme, puisqu’elles seront elles aussi légalisées par des procédures « fast track ». Quel sera le bénéfice pour la société locale ou pour l’environnement de ce type de développement touristique d’un genre colonial, décrié en Espagne pour avoir engendrer une bulle immobilière et pour avoir détruit le littoral ? Aucun, il s’agira encore une fois de payer les intérêts de la dette et d’enrichir les investisseurs. Bien sûr, cette vague d’accaparements est présentée par le gouvernement et les investisseurs comme un développement durable alliant protection de l’environnement et investissement économique. Il n’en est rien. En réalité il s’agit de vastes plans de quasi-cession de terres publiques vers des entreprises.

Comment s’organise la résistance au programme de la Troïka ?

L’exemple de la lutte à Elliniko et de la préservation de toute la côte entre le Pirée et le cap Sounion est à ce titre tout à fait parlant. L’ancien aéroport d’Elliniko s’étend au sud de l’agglomération athénienne et longe la mer. Cet espace de 650 hectares fait rêver les promoteurs immobiliers. Ils voient déjà les ensembles touristiques luxueux et les casinos qu’ils pourraient construire pour accueillir les nouveaux riches de ce monde, saoudiens et chinois en visite au pays de Socrate. Depuis les jeux olympiques de 2004, en attendant la « valorisation » promise par les différents gouvernements, l’espace de l’ancien aéroport est laissé à l’abandon : on y voit des bâtiments vides et délabrés ainsi que des boîtes de nuit illégales construites sur la côte. Pendant longtemps, les différents gouvernements ont évoqué la mise en place d’un « parc vert métropolitain » qui manque cruellement à Athènes, ainsi que la construction de logements et de bureaux. Mais la crise a libéré les convoitises et cette propriété publique se retrouve dans la « caisse des dénationalisations ». Prête à être vendue pour quatre fois moins que son prix, c’est-à-dire pour seulement cinq milliards d’euros. Elliniko deviendra donc un immense parc à logements, hôtels et casinos, avec ports privatifs et plages fermées : le gouvernement grec a définitivement abandonné le projet du « parc métropolitain ». Toute la zone côtière est soumise désormais au même type de plan de privatisations et d’investissements. Ainsi, on envisage même de créer des îles artificielles pour y construire des ports de plaisance pour permettre le stationnement des yachts. L’idée est de faire de la baie de Saronikos, de Pirée au cap Sounion, une nouvelle riviera, un nouveau Monaco. Selon Panos Totsikas, militant sur la lutte de Elliniko, il s’agit de la continuation d’un développement de type « Jeux Olympiques » qui vise à bâtir toutes les terres (et même la mer) qui étaient publiques. La péninsule d’Astéras (municipalité de Vouliagmeni – au sud d’Athènes), où vivent les familles les plus fortunées de Grèce, est elle aussi à vendre. Les plages, publiques et privées, un hôtel luxueux, un temple dédié à Apollon, ainsi que quelques îlots non habités seront bradés pour à peine quelques millions d’euros… Face à ce processus, des résistances se sont développées : les habitants d’Elliniko, après avoir lutté pour que leur plage ne soit pas cédée à des entrepreneurs grecs douteux, occupent maintenant une partie de l’ancien aéroport ! Des oliveraies (1150 arbres) et des jardins sont plantés et cultivés. Elliniko est devenu un lieu d’émulation pour le mouvement social athénien puisqu’on peut y suivre des débats, des événements artistiques, des formations sur les techniques agronomiques et même se faire soigner, quand on ne peut faire autrement, dans le dispensaire de santé solidaire et autogéré qui s’est installé dans le même quartier. Les coalitions progressistes des villes concernées par la vente de la côte d’Athènes se rebellent également : de Moschato à Glyfada, Vouliagmeni ou Anavyssos, ces projets de « valorisation » ne passent pas auprès des habitants.

Y a-t-il d’autres secteurs privatisés ?

Tout à fait ! Toujours avec ces mêmes procédures « fast track », qui permettent de passer outre le parlement et se sont multipliées afin d’éviter tout débat démocratique en temps de crise, le gouvernement et ces alliés du FMI et de l’UE préparent le terrain pour exploiter le juteux marché des déchets. Des partenariats de type public-privé ont été mis en place, dans le but de multiplier les centres d’enfouissement et d’incinération dans tous les pays (sont concernés 4 centres à Athènes, Thessalonique, la Macédoine de l’ouest et le Péloponnèse). Non seulement il s’agit de centres de traitement allant à l’encontre des recommandations de l’Union Européenne (qui promeut d’abord la prévention) mais la part de la participation financière des acteurs privés sera diminuée, puisqu’une partie des « aides » allouées à la Grèce par l’UE iront dans le financement de ces projets. Afin de bien servir les intérêts des investisseurs, il s’agissait d’écarter toute gestion rationnelle (la fameuse prévention-recyclage, etc.) qui pourrait nuire aux plans d’enrichissement de ces derniers. C’est pourquoi on a écarté les élus territoriaux (et a fortiori les populations locales et les contre-projets de gestion des déchets), en confiant cette tache à des institutions régionales fantômes. Les boîtes privées (et les décideurs qui se serviront) pourront donc s’enrichir, sur le dos des habitants et au détriment de l’environnement, des sols, des eaux et des sites archéologiques, en exploitant des décharges et des incinérateurs. Une gestion des déchets par des entreprises privées signifie recherche maximale de profit. Plus de déchets, c’est plus d’argent à se faire au détriment de la santé, de l’environnement, du territoire et du patrimoine. Un des combats, des plus virulents et radicaux de la dernière période a eu lieu dans le quartier de Kératéa, dans l’agglomération athénienne. Une véritable guérilla a opposé les habitants aux CRS. Le gouvernement, dépassé par plusieurs années de lutte acharnée contre le projet d’incinérateur, a dû même faire appel aux forces de police ! Mais malgré ces menaces les habitants n’ont pas reculés. La lutte de Kératéa a été victorieuse : depuis 2010 le projet est abandonné ! Aujourd’hui il existe en Grèce une coordination des comités s’opposant à ces projets de gestion de déchets et proposant une gestion décentralisée et coopérative (prosynat). Pour recevoir le « paquet de sauvetage » qui sert à financer les partenariats publics-privés au profit du privé dans le cas de la gestion des déchets, il y a une condition expresse : privatiser la gestion de l’eau. La vente d’EYDAP, la compagnie des eaux d’Athènes et d’EYATH – la très profitable compagnie des eaux de Thessalonique – ainsi que des barrages hydroélectriques ne signifie pas seulement perdre le contrôle d’une ressource naturelle d’une importance majeure pour le pays. Les créances de l’état et des municipalités sont beaucoup plus élevées que la valeur de mise sur le marché, dans le cas d‘EYDAP. Ainsi, ces dettes qui pourront être réclamées par le nouveau propriétaire, de même que le bon bilan financier d’EYDAP (5 millions d’euros de bénéfice pour le premier trimestre 2012), confirment qu’il s’agit d’une pure concession coloniale établissant un monopole naturel pour le repreneur privé. Cette acquisition scandaleuse sera accompagnée d’une augmentation des tarifs, comme le sous-entendent déjà les médias grecs. Enfin, des doutes planent quant à la qualité d’un réseau privé dans un pays géographiquement difficile et par endroit très aride, où la gestion de l’eau a toujours été un sujet majeur. Comme pour la gestion des déchets, il existe aujourd’hui en Grèce une initiative contre la privatisation de l’eau et qui propose des modèles de gestion de l’eau au niveau local (initiative 136 à Thessalonique), de manière non lucrative, par les citoyens et en exerçant un contrôle social. Les habitants organisés par quartiers sont prêts à racheter des parts lors de la privatisation d’EYATH. Encore une fois, contrairement à ses engagements internationaux en termes de droits humains ou de préservation de l’environnement, le gouvernement promeut et finance des travaux gigantesques de détournements de rivières (Akhelóös en Thessalie, Aóös en Epire, et le projet de Árakhthos depuis peu abandonnés grâce à la mobilisation de la population) ou de barrages pour conforter ce modèle d’utilisation de l’eau qui va dans le sens du gaspillage et de la privatisation de la ressource. Evidemment, les investisseurs privés ne sont pas intéressés par une gestion de l’eau économe, proche des besoins de la population et respectueuse des contraintes naturelles.

Qu’en est-il du projet de lancer la Grèce dans le capitalisme vert et d’en faire grand producteur d’énergie renouvelable ?

En même temps que la propriété de l’ancien aéroport Elliniko a été, par voie législative, cédée à la caisse des dénationalisations, le dernier gouvernement grec socialiste (sic) a initié le débat sur le « Programme Soleil », qui a été voté pendant que le gouvernement technique était au pouvoir (printemps 2013) par le biais des procédures « fast track ». Ce plan est actuellement suivi par une commission composée de membres des gouvernements grec et allemand, de la commission, de la banque centrale européenne et d’un représentant commercial d’une entreprise de conseil en placements financiers (Guggenheim Capital). C’est un programme qui brade la propriété de l’Etat (espaces forestiers, terres agricoles cultivées), afin d’y installer des centrales photovoltaïques de dimension industrielle (en utilisant probablement une technologie allemande ancienne qui cause de nombreux problèmes). Comment ça se passe concrètement ? Les entreprises louent aujourd’hui des terres à des petits propriétaires pour une somme d’argent conséquente. Elles peuvent y installer des panneaux solaires. Mais dans le cadre du « programme soleil », l’Etat pourra exproprier ces terres : il s’agit d’un scandale d’ampleur, d’une appropriation non assumée des terres agricoles et des espace forestiers (à l’origine appartenant à des petits propriétaires ou tout simplement publiques) pour les céder à des entreprises privées, souvent allemandes. Un autre aspect du scandale est que ces installations seront faites avec de l’argent emprunté par l’état grec auprès de la banque centrale allemande et également avec des fonds provenant des « plans de sauvetage » accordés par l’Union Européenne et le FMI. Pour que la Grèce puisse avoir un retour suffisant sur l’investissement, il faudra produire des quantités énormes (10GW supplémentaires, qui doubleront pratiquement la production nationale) qui ne serviront pas pour satisfaire les besoins du pays. Il faudra également relier le réseau avec l’Allemagne, puisque le but est d’approvisionner le pays avec de l’énergie « verte ». Le coût de ce projet est gigantesque : installer le câble sous-marin et réaliser les travaux d’aménagement nécessaires élèvera la facture à plusieurs dizaines de milliards d’euros. De plus, c’est techniquement très difficile à cause des difficultés de transport de l’électricité. Le but non avoué pour les investisseurs est d’acheter cette « énergie verte » au sein du marché des émissions carbones à un prix très bas, afin de dédouaner l’Allemagne d’être un pays pollueur, et de recevoir des droits à polluer par ailleurs. La Grèce quant à elle augmentera très probablement sa dette dans l’opération : il suffit que le retour sur l’investissement ne soit pas suffisant, ou que techniquement les objectifs ne soient pas atteints. Dans tous les cas les investisseurs sont gagnants, puisqu’ils recevront les intérêts de la dette contractée par le gouvernement grec, ils investissent sans payer grande chose, ils possèdent des terres, ils peuvent acheter des droits à polluer, et éventuellement ils récupèrent de l’énergie qualifiée comme renouvelable. Dans certains cas, comme dans le village de Sitanos que j’ai visité, littéralement entouré de panneaux photovoltaïques, les habitants admettent amèrement qui se sont faits avoir, puisque une seule personne est employée pendant une demi-journée par semaine, les terres ont été vendues très peu cher (y compris celles qui servaient de pâturage) et leur territoire est détruit à jamais. En effet les panneaux photovoltaïques en question sont anciens et mal entretenus ce qui augmente la probabilité d’écoulements toxiques sur le sol. Par ailleurs ils augmentent la température au sol jusqu’à soixante degrés dans une région déjà très aride. Ce « village électrique » fera partie du « programme soleil » quand celui-ci verra le jour.

Contretemps : Le photovoltaïque industriel est un aspect du problème. Qu’en est-il des éoliennes ou des centrales hydro-électriques ?

Mais le bal des énergies renouvelables industrielles ne s’arrête pas là : il y a aussi l’éolien industriel (130 mètres de haut équivalent à un gratte-ciel, 50 mètres de diamètre au sol) qui se combine au photovoltaïque dans un merveilleux mix énergétique. Placées sur les crêtes des montagnes, ces installations occupent des terres publiques, en grande partie cédées quasi gratuitement à des entrepreneurs grecs ou étrangers (EDF se prépare à entrer dans le marché par exemple). En plus, un réseau routier conséquent accompagnera ces installations, ce qui altérera fortement le paysage de montagne. Dans le Magne au Péloponnèse, dans la Grèce continentale, ou dans les îles du Nord de la mer Egée, ces projets suscitent de vives oppositions. A Límnos, Lesbos et Chios, on prévoit 28 parcs éoliens, avec 353 éoliennes pour produire 706MW d’énergie dans le but de l’exporter. En Icarie, 110 éoliennes sont programmées, 2 seulement seraient suffisantes pour la consommation locale. En Crète, une coordination de plus de 200 associations lutte contre ses projets pharaoniques : une plainte par plusieurs milliers de personnes et de collectifs a été déposé sur cette question au conseil d’Etat. Pour réaliser les projets industriels en énergies renouvelables qui devraient couvrir 8 fois les besoins de l’île (des milliers d’éoliennes, des hectares de panneaux photovoltaïques, des centrales hybrides avec réservoirs de millions de m³ d’eau, des usines héliothermiques avec tours de 150m de haut, les lignes électriques et leurs pylônes, les câbles sous-marins pour exporter cette électricité…), il va falloir creuser profond, raser des montagnes, déforester, ouvrir des routes, pomper dans les nappes phréatiques. L’emploi créé est négligeable par rapport aux problèmes que ces projets créeront aux activités touristiques ou agricoles qui font vivre aujourd’hui les régions concernées. Le but est de faire de la Grèce un pays de production énergétique à bas coût qualifiée de « verte ». Mais l’échelle industrielle de production n’est pas compatible avec la préservation des espaces naturels, des paysages et de la qualité de vie des populations locales. Un dernier aspect inquiétant est le récent classement des grandes centrales de production hydro-électrique (plus de 15GB) en sources d’énergies renouvelables. Quant on sait qu’elles sont en voie de privatisation, on imagine bien que leur sort sera aussi de participer au marché des émissions carbones. Les entrepreneurs qui les achèteront pourront là aussi classer cette production énergétique comme renouvelable et vendre des droits à polluer par ailleurs. Evidemment des pistes réellement alternatives pour la production énergétique « renouvelable » existent en Grèce. La géothermie, insérée dans un mix énergétique tourné vers la satisfaction des besoins locaux, pourrait permettre à ce pays très sismique et volcanique de produire 600 fois plus d’énergie que l’Islande. Mais ce projet a été développé par DEH (EDF grecque publique) qui sera bientôt bradée elle aussi ; rien d’étonnant donc dans le fait que ces projets ne soient pas retenus. Avec une production de petite échelle, et des plans de réduction de la consommation, la Grèce pourrait atteindre la souveraineté énergétique.

Est-ce que c’est uniquement l’énergie dite verte qui est visée ? Où en est l’exploitation des ressources minières ?

Pour finir cette balade cauchemardesque, il faut rappeler que l’actualité grecque de ce début 2013 est marquée par un débat virulent sur l’exploitation des ressources minières. Tout récemment, on faisait croire que les problèmes du pays seraient résolus grâce aux gisements de pétrole se trouvant dans la mer Egée, Ionienne ou Libyenne. C’est très contestable! En fin de compte très peu de fonds vont arriver dans les caisses de ce pays dépourvu de code minier (ce qui permettrait de défendre les intérêts du pays face aux entreprises qui exploiteraient ses gisements). De plus, même s’ils se révélaient intéressants, il faudrait plusieurs années (voir plusieurs dizaines années) avant que les retombées économiques se fassent ressentir (seules 10% des retombées totales iraient à l’Etat grec faute de code minier). Dans tous les cas, leur exploitation est tout à fait « questionnable », quant à l’impact sur l’environnement, sur la société locale et sur les activités économiques actuelles. Est-il pertinent de risquer des pollutions importantes dans un archipel qui vit de tourisme ou de pêche, et qui constitue un environnement remarquable ? De la même manière, des mouvements importants émergent dans différents endroits du Nord de la Grèce (à Skouries dans le Chalcidique, à Evros, dans le Rhodope ou à Kilkis) contre les mines d’or qui sont installées dans des forets précieuses, du point de vue environnemental, économique mais aussi patrimonial. Toujours pour un petit gain en termes d’emploi, mais surtout avec des dégâts sur l’environnement (pollution de l’eau par des métaux lourds et du souffre) ou sur l’apiculture, la sylviculture, la pêche, sur l’élevage, mais aussi sur le tourisme. A Skouries (Iérissos) près du célèbre Mont Athos, la population organise régulièrement des manifestations de plusieurs milliers de personnes dans la forêt ou en ville. Les deux partenaires, Eldorado Gold (société canadienne) et Hellenic Gold (entreprise grecque) sont protégées par des CRS qui n’hésitent pas à frapper et à arrêter la population qui lutte ni même à lancer des bombes lacrymogènes dans les forets qui prennent naturellement feu (et récemment dans les écoles). Le calcul est simple : l’Etat grec a vendu les mines pour 11 millions d’euros, puis a accordé une subvention de 15,3 millions d’euros à cette entreprise privée qui vaut 2,3 milliards d’euros. La valeur des gisements s’élève elle à 15,5 milliards d’euros. Les permis sont douteux, les mines cédées pour si peu, et le gain pour la population de ces espoirs dorés est nul. Encore une fois, qui sont ces investisseurs costumés pour brader les terres, le patrimoine, les communs, et la nature qui appartient à la population, en usant de tous les moyens ?

Quelques mots de conclusion ?

La danse macabre sur l’environnement grec va-t-elle continuer ? C’est la question que les écologistes grecs, la gauche et les mouvements citoyens se posent. Les entreprises qui convoitent les ressources du pays tentent de s’imposer (et de plus en plus en employant la force) à l’aide de la Troïka grecque et internationale. Pour n’en citer que quelques unes : EDF, Iberderola, Eldorado Gold, Gazprom, Suez ou Siemens font tout leur possible pour pouvoir continuer à faire des profits sur le dos de la population et de l’environnement. Elles souhaitent employer des « esclaves modernes » pour 300 euros par mois dans les hôtels « all inclusive » pour très riches, racler toute ressource énergétique et hydrique, posséder les terres publiques et occuper in fine une place stratégique en méditerranée. Elles rêvent d’un nouveau colonialisme énergétique et foncier du XXIème siècle. Mais, c’est sans compter sans les mouvements d’ampleur qui se développent un peu partout sur le territoire !

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Roxanne Mitralias

La lumière n’abandonne jamais (Lâcher de poème au jardin du Val-Richard le 12-04-2013)

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ST-C6Avant d’écrire, la lumière s’est exprimée dans une multitude d’ors, de verts, de blancs et de bleus, malin et curieux, le cherchant qui les remettra dans l’Ordre. Elle s’est exprimée donc, si magnifique, captée en ses rythmes par le miroir d’architecture qu’est la chapelle Sainte-Catherine de Lizio. Sans cette lumière, mes mots n’auraient pu glisser de mes doigts… En cette porte de Brocéliande, en cette heure de coucher de soleil, en ce 11 avril 2013, le sens de toutes choses fut évalué pour être complété. Un acte pour le passage nécessaire et périlleux, comme savait si bien le faire un fameux et méconnu prêtre croisé, aimé de Zoé. Comme nous tous il n’était pas d’ici. Lui aussi avait été choisi… Comme nous tous ! Son œuvre s’est inscrite en Pierre pour le temps, en Sainte-Catherine de Lizio, et au Val-Richard, … Il lui fut beaucoup donné, il donna l’ensemble et les fruits, et les signes et la joie et le geste pour vaincre l’abject et le mot pour vaincre le temps, les clés de l’espoir et du détachement, toutes ces ultimes conditions pour aller plus loin, encore, toujours… Auguste ne chercha pas à rayonner, seulement à être lumière. De cette lumière qui éclaire mes mots de poésie. Ma poésie qui fut lâchée en un grand triangle bambouesque dans le jardin des messages du Val-Richard. ST-C7

…Et la lumière s’est donc exprimée avant mes mots… De plus en plus submergé par les vagues croissantes de mon désespoir, si impuissant face au monde si bleu, si bleu de moisissure… En décomposition !…Si perplexe dans la Chapelle, aux limites du geste total et celui de me retrancher de ce monde en retournant au désert, il me fallait percevoir ! Et la lumière s’est exprimée avant mes mots.

En cette place, il faut tourner pour voir, partir de l’antique Pierre Blanche, posée en souvenir des druides qui dorment ici, dans la terre rouge et noire. Les druides passeurs de l’oriflamme rouge et blanc…

Puis, de la pierre blanche, il faut suivre l’arcanne rouge, voir la croix, savoir les étapes, les trahisons, l’inversion des symboles toujours possible, apprendre la méfiance et l’espoir, admettre que les dés roulent encore.ST-C3

Bien sur, tant de questions… Mais n’est-ce pas une merveille aussi si la matière fait naître l’esprit ?… C’est au moins une aussi grande merveille que si c’est l’esprit qui fait naitre la matière… L’important en cela est surtout que cela soit et c’est cela la merveille des merveilles… Définitivement, il n’y a que le merveilleux qui soit beau, mais si peu acceptent de l’entendre ! L’humanité peut bien s’écrouler, et c’est là un choix individuel, le fleuve des merveilles persistera dans sa fureur d’amour. La seule ivresse magnifiante, celle qui s’augmente par le partage, n’appartient qu’à l’offrande.

ST-C5
Vitrail du XVIIIe siècle, sceau et devise de la milice du Christ des pauvres chevaliers de l’ordre du Temple de Jérusalem (Templiers) : « Non nobis domine, non nobis, sed in nomine tuo da gloriam« 

Il s’agit donc d’entendre pour savoir passer, ce sont mes mots de cela qui parlent aux vents et aux passants de ce jardin du Val-Richard, là où s’écoule le temps qui revient.

 

 

 

 

 

 

  • Quelques images du très nécessaire 11 avril, source de ce lâché de poème en pleine nature du Val-Richard de Lizio :


La lumière n’abandonne jamais….. par Darius1c

L’usure du système capitaliste, un texte, du théâtre, en Suisse !

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capitaliste-theatreDans «La fin de l’argent», le dramaturge Suisse Urs Widmer dénonce «tout un système économique qui déraille». Actuellement à l’affiche du Theater St.Gallen (Bâle), sa pièce a pour cadre Davos et le WEF (World Economic Forum).

Entretien par Ghania Adamo.

Quand la pièce commence, le WEF (World Economic Forum) vient de s’achever. Nous sommes à Davos. Il y a là un banquier, un entrepreneur, un évêque, un conseiller fédéral… Ils sont venus prononcer leurs discours dans le cadre du Forum. Leur travail terminé, ils attendent leur voiture, qui n’arrive pas. L’attente se prolonge, indéfiniment. Blocage. Un blocage de fiction bien sûr, mais qui en dit long sur la crise économique que l’écrivain bâlois Urs Widmer, 75 ans, interroge dans son dernier opus La fin de l’argent. Hasard du calendrier: cette pièce, que Widmer qualifie de «métaphore apocalyptique», est actuellement à l’affiche du Theater St.Gallen. Elle croise les feux de l’actualité. Rencontre avec l’auteur.

Ghania Adamo: La fin de l’argent, est-ce pour vous la fin du capitalisme?

Urs Widmer: Non, pas forcément. Ce que j’entends par «fin» ici, c’est l’usure du système capitaliste, ou plutôt sa perversion. Tous ces chiffres que vous voyez sur les écrans des ordinateurs dans les banques et les bourses, c’est de l’argent virtuel qui n’existe pas. Personne ne sait ce que ces sommes représentent ni où elles vont. C’est un système devenu «religieux». Il me fait penser à l’Eglise catholique et à son chef le pape qui ne sait pas très bien où se trouve Dieu ni comment il fonctionne.

Ghania Adamo: Peut-on dire que le WEF est une tragi-comédie comme celle que vous racontez dans votre pièce?

U.W: Je n’irais pas aussi loin. Autant le dire tout de suite: mon but n’est pas d’attaquer le WEF, mais de chercher à savoir qui sont les grands dirigeants de ce monde que l’on voit à Davos. Sont-ils des hommes qui commettent des bêtises ou au contraire des personnes de bonne volonté qui offrent un contrepoids aux injustices sociales? Si je regarde de près ce qui s’est passé au WEF ces dernières années, je me dis qu’il y a un peu des deux. Néanmoins, ce n’est pas le WEF lui-même qu’il faut mettre en cause, mais tout un système économique et financier qui déraille. La débâcle n’est pas récente comme on le croit. Elle a été déclenchée par Margaret Thatcher et Ronald Reagan qui ont libéralisé tout et n’importe quoi. C’est là que les banques ont commencé à se comporter comme si elles étaient des casinos.

Ghania Adamo: Comment lisez-vous le comportement des ex-dirigeants d’UBS face au scandale du Libor?

U.W: Il y a cinq ans déjà, notre brave essayiste suisse Jean Ziegler utilisait le mot «bandits» pour parler des banquiers. L’actualité lui donne raison. Aujourd’hui on constate que certaines banques fonctionnent en partie comme une organisation criminelle. Ceci dit, je suis avant tout un homme de théâtre. Je pense donc que face à la commission parlementaire britannique, les ex-dirigeants d’UBS ont joué une immense comédie, pénible à regarder.

Ghania Adamo: La politique et la finance constituent un terrain glissant que les dramaturges occupent rarement. Etes-vous un révolté qui s’y hasarde malgré tout?

U.W: Non, je ne me vois pas comme un révolté. La révolte n’est pas le moteur qui me fait bouger. Ce qui m’intéresse, c’est la tension que créent les opinions et les volontés divergentes des personnages. Or le théâtre est un genre agressif qui permet cette tension-là. Prenez Shakespeare ou Brecht. Ils ont très bien su montrer l’affrontement des opinions. Je le fais aussi à ma manière, modeste. Avec cette différence que chez Shakespeare le pouvoir c’était les rois. Aujourd’hui, le pouvoir c’est la finance, et c’est elle que je mets en scène.

Ghania Adamo: Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt se sont beaucoup interrogés sur le pouvoir et ses maléfices. Vous sentez-vous proche d’eux?

U.W: Je suis lié à eux par mon identité suisse. Mais je dois avouer que je pense rarement à ces deux écrivains.

Ghania Adamo: Vous avez quand même un point commun avec eux: vous dénoncez un système qui ne marche pas…

U.W: Vous savez, écrire aujourd’hui une pièce comme La fin de l’argent n’est pas facile. Pourquoi? Parce que dans la réalité les hauts responsables se ressemblent tous, ils sont même interchangeables, alors qu’au théâtre les personnages doivent être clairement définis, capables de créer une tension pour l’auteur. Frisch et Dürrenmatt ont vécu une époque où le monde économique comptait des dirigeants à l’identité bien taillée, auxquels on pouvait donner l’étoffe de «héros». Mes deux devanciers ont eu cette chance-là. C’est la différence entre eux et moi.

Ghania Adamo

Lâcher du poème “Un double Ouroboros” au miroir de Mélusine

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Lâché de poème dans la fôret de Chizé
…A la rencontre de l’antre sur les lèvres de tes cuisses,
Ma bouche espère un voyage en tendresse
Inspirations et fluides en retour de nos gestes,
J’aspire et caresse, puissance majeure, volupté lente
Tout est à prendre, rien ne se retranche…

Alors que la lumière regagne du terrain dans ses flux journaliers, « un Double Ouroboros de chair et d’esprit » souhaitait placer la renaissance de l’invaincu sous le signe de l’Imagination, celle qui ne se confond pas avec sa boue. Il s’est agit d’éclairer le véhicule pour le saisir dans sa totalité, son absolu de merveille, et s’unir à la présence lumineuse dont il est la projection. Présence que le monde, diable insatiable, cherche à masquer par le grand maléfice de la voracité, en espérant notre anéantissement.

Dans la forêt de Chizé (79), la baignoire de Mélusine est un but de promenade familiale depuis presque deux siècles. Mais bien peu savent que derrière la baignoire, Mélusine a laissé choir son miroir…

https://lun-deux.fr/un-double-ouroboros-de-chair-et-desprit/
…Écoutes et souffles, nos énergies se forment
Comme deux pendus heureux, tête bêche,
Délicieux mouvement propice aux flammes
Source de vie, corps miroirs des principes…

L’objet, si indispensable pour la lire, l’est plus encore pour plonger dans les étoiles de notre Histoire collective.

A l’envers le vert donne le bleu et le blanc, à l’envers le rouge reste le fil conducteur, l’arcanne majeure. Bouche fermée les gestes parlèrent à la terre. Bouche ouverte, le feu s’en échappa pour redonner au ciel, en un éclair surgit de l’eau, l’éclat de l’espoir.

Avant que la nuit ne viennent, le corbeau de flammes embrasé, en amour toucha la surface où tout se reflète, éternité, petite misère et danse des sentiment futiles, sources des grâces…

https://lun-deux.fr/un-double-ouroboros-de-chair-et-desprit/
…Le tien et le mien, Le haut et le bas,
Par l’union sensible, un seul cercle magique
Double ouroboros
Toi le ciel
Moi la terre
Le mien et le tien, deux faces d’un même Tournoi…

L’aile flamme donc, toucha la surface frontière d’un monde et son double, là où tout devient possible, transfigurable, ressucitable, c’est là la seule table des lois…

Dans les yeux, sur terre et dans le ciel, en trois rencontres, l’éclair devint jeu et « l’Ouroboros de chair et d’esprit » prit sa juste place exerçant un parfait attrait, livré au hasard, humble dans sa nudité. Il fut temps de prononcer en silence des vœux. Chacun en eut un. L’année qui débute nous en parlera.

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…Le plaisir nous guide, alors nait la spirale qui circule
Ta langue et mon axe, mes lèvres et ta coupe
Manifestent que notre deux est trois
Révèle qu’il est trois
Cette nature éternelle, visible qu’en amour,
En plaisir s’exprime, physique, matérielle, divine présence,
Par ta langue sur mon axe
Et mes lèvres sur ta coupe…

Un double Ouroboros de chair et d’esprit

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A la rencontre de l’antre sur les lèvres de tes cuisses,

Ma bouche espère un voyage en tendresse

Inspirations et fluides en retour de nos gestes,

J’aspire et caresse, puissance majeure, volupté lente

Tout est à prendre, rien ne se retranche

Écoutes et souffles, nos énergies se forment

Comme deux pendus heureux, tête bêche,

Délicieux mouvement propice aux flammes

Source de vie, corps miroirs des principes

Le tien et le mien, Le haut et le bas,

Par l’union sensible, un seul cercle magique

Double ouroboros

Toi le ciel

Moi la terre

Le mien et le tien, deux faces d’un même Tournoi

Le plaisir nous guide, alors nait la spirale qui circule

Ta langue et mon axe, mes lèvres et ta coupe

Manifestent que notre deux est trois

Révèle qu’il est trois

Cette nature éternelle, visible qu’en amour,

En plaisir s’exprime, physique, matérielle, divine présence,

Par ta langue sur mon axe

Et mes lèvres sur ta coupe

A deux nous sommes dans le cercle et triangle aussi

Le symbole lu en notre chair si belle

Offre en surplus la persistance universelle

Occulté souvent, récurrente barbarie

Inutile surtout

Car il suffit d’être deux

Pour s’imprégner de la vérité

Chair et esprit, cercle et triangle, source de vie

Ouvrez la boucle et ricochez en huit,

La chair et l’esprit, l’un nait de l’autre à l’infini

Merveille des merveilles, nul besoin de fuite

Les agences de Notation enfin poursuivi par la justice !

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L’agence Standard & Poor’s de New York vient d’être  condamnée en Australie pour avoir attribué des notes «trompeuses» et devra indemniser une multitude de collectivités territoriales. « Enfin ! » Peuvent s’exclamer les esprits qui espèrent un peu de  justice dans la mondialisation, et que le concept de responsabilité et celui de mission civilisatrice, s’imposent dans l’univers de la finance internationale ou règne la barbarie terroriste et criminelle. Une décision qui devrait avoir des répercussions ailleurs dans le monde

La crise des subprime’s rattrape les agences de notation financière. Ces agences qui furent formellement accusées par diverses autorités judiciaire et politiques mais jamais inquiétées pour leur rôle dans la crise financière, ces agences donc, sont aujourd’hui confrontées à une jurisprudence qui les condamne. Lundi dernier, la justice australienne a condamné Standard & Poor’s (S&P) à dédommager douze municipalités qui ont perdu des millions de dollars en investissant dans des produits financiers adossés à des crédits hypothécaires. Des titres notés «AAA» et qui ont vu leur valeur chuter de 90% entre fin 2006 et fin 2008.

Le Tribunal fédéral australien a donc considéré que les notes attribuées par S&P avaient été «trompeuses» et qu’elles étaient basées sur des informations « volontairement inexactes». La banques néerlandaise ABN  AMRO, qui a émis les titres, la société financière responsable de leurs commercialisation, et l’agence américaine devront payer les dommages et intérêts réclamés par les plaignants. Soit près de 30 millions de dollars australiens.

Norbert Gaillard (consultant et économiste pour la Banque mondiale et auteur de « Les Agences de notation ») affirme que «… nous assistons à un tournant en matière de responsabilité des agences de notation. D’une part, elles sont accusées de n’avoir pas mis tous les moyens en œuvre pour juger correctement de la qualité d’un crédit. Mais, d’autre part, elles sont également tenues pour responsables d’avoir attribué des notes qui ne reflètent pas la réalité…»

Depuis la crise de 2008, les agences de notation, et particulièrement S&P, se sont retrouvées sous le feu des critiques: perte du «AAA» américain, dégradations d’Etats européens déjà en proie à des difficultés pour emprunter, reproche à l’égard de la politique monétaire de la BNS. Mais surtout, elles sont accusées d’avoir distribué de bonnes notes à des produits qui se sont avérés être toxiques par la suite. «Le rapport du Sénat américain publié en avril 2011 a montré que S&P et sa rivale Moody’s n’avaient pas suffisamment investi dans les divers logiciels de mesure du risque de crédit, qu’elles souffraient de sous-effectifs chroniques et qu’elles étaient confrontées à des conflits d’intérêts ». Les auditions ont même montré que les analystes ne croyaient pas eux-mêmes aux notes qu’ils attribuaient !

En septembre 2011, le gendarme de la bourse américaine (SEC) a ouvert une enquête à l’encontre de S&P pour les mêmes raisons qu’en Australie. Mais pour des montants bien plus élevés. L’enquête suit toujours son cours…

Il est fort probable que la condamnation australienne fasses des émules ailleurs dans le monde. «Si tel est le cas, on risque d’avoir une multiplication de procès, prévient Norbert Gaillard, surtout aux Etats-Unis. Or, si les enjeux financiers n’étaient pas très importants en Australie, il pourrait en être autrement si des fonds de retraite américains décidaient d’engager des poursuites contre les agences.» De quoi mettre en danger S&P et consœurs, constate l’expert, qui souligne, au passage, que le fonds Calpers a déjà attaqué Moody’s et S&P il y a quelques mois en Californie.

De son côté, Piper Alderman, le cabinet d’avocats des collectivités australiennes, a prévenu que la décision du Tribunal fédéral aurait forcément des «conséquences mondiales», et surtout «en Europe et aux Etats-Unis, où des produits similaires ont été vendus aux banques et aux fonds de pension». IMF Australia, la société qui a financé la plainte collective, a même prévenu qu’elle envisageait de saisir la justice en Nouvelle-Zélande, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Une plainte qui pourrait porter sur 2 milliards d’euros de produits structurés.

Le Dolmen d’Exoudun voit se désintégrer son hommage poétique; ou les mots rouges du Dragon d’Or

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Dimanche 19 août le poème « Le Creuset et l’Echo » a été installé face au Dolmen de la Commune d’Exoudun (79). Une action saluée au couché de l’Invaincu par un Dragon d’or, que les spirites modernes appellent orbes. Le serpent ailé du ciel, venu tournoyant, a délivré un message si sensuel et spirituel que ceux qui écoutent pour l’espoir en recevront grande grâce. Mais ce « 6e lâché de poème » en pleine nature, lié de 8 en installation bambouesque, n’a résisté que peu de temps aux forces du nivellement scabreux et aliénant. Bien qu’il fut sous les auspices du Lac d’Amour, cher aux hermines de Bretagne, une main sauvage, humaine ou démoniaque, a désintégrée ce qui semblait sans doute être une atteinte au Patrimoine et à sa nécessaire aseptisation… La main ignorante prit là un bien grand risque d’usurper une fonction qui revenait aux éléments. C’est là son choix !… Et les lâchés de poèmes, par leur fragilité, leur simplicité de matériaux, en ouvrent volontiers le possible, ceci dans l’esprit de l’Ordre.

 

Le serpent du ciel, ailé et d’or, dans un souffle long comme le carré sacré, est venu parler des fleuves du temps… et de ce qu’ils charrient et modifient, diamants et sables, bois pétrifiés… et des pierres rouges comme la conscience d’amour, que l’initié reporte sur sa tête, bonnet phrygien, marque de l’héritage des anciens.

Tout autour de l’œuf magnifique et ardent et bleu de notre planète, sous les grands monolithes, couchés dans le sommeil de la mort, les corps d’humains d’autres temps ont longtemps transmis un message emprunt d’une certaine colère. La colère d’avoir été vaincu par des forces animées d’une piètre connaissance cosmique au regard de celle qu’ils reconnaissaient et expérimentaient au quotidien… Une sourde et juste colère donc, une colère parfois pacifique, paradoxe et privilège des consciences particulièrement édifiées. Mais parfois colères violentes nourries d’infâmes tortures. Ceci fit ces lieux maléfiques dont les mères usaient des légendes pour effrayer les enfants rebelles. Tous cela aujourd’hui revêt une autre allure, une autre fonction, car les temps qui sont nôtre, ce présent collectif, leur assigne une toute nouvelle tâche par la mutation et le mouvement naturelle de la grande roue des réincarnations.

Le dragon d’or a soufflé ces mots : «  Bon nombre d’entre vous qui marchez dans ce temps furent ceux couchés sous les grandes dalles de pierres… Et l’expérience qui vous fit vaincus peut aujourd’hui servir. La malédiction n’est plus. Il n’en reste que la lumière d’être et le souvenir d’un mécanisme cosmique souvent impénétrable aux profanes »

 

 

Un secret, la vérité blanche, le juste et l’eau bleue

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Dimanche 12 août, sur le tertre de la Fontadam, face à la fontaine antique de ce lieu où les druides partagèrent en passion leurs connaissances cénobitiques avec de jeunes mystiques venu d’orient qui ne se revendiquaient pas encore comme chrétien, un 5e poème a été “Lâché” en pleine nature. Il s’agit du poème : Le secret, les ailes et le trône. L’installation liée en 7 sur une structure bambouesque de mes lignes versifiées provoqua un double écho, deux flux de pensées et d’émotions. Le génie commun du lieu fît pour offrande l’évocation malicieuse et douce d’autres rives. Tout d’abord un éclair de mémoire pour Israel-Neguev, cet autre désert et pourtant source d’inspirations en Amour, espoir et paix… Et puis… encore une fois… le Québec ! Cette terre, outre-Atlantique, où vivent tant de cousins  partis de notre Poitou-Charentes envouté.

Dés les premier instants de notre présence, sur les pierres plus que millénaires de la fontaine de FontAdam, l’être rouge nous fît son salut habituel, toujours dans la grâce et le tendre merveilleux. Mais cette fois, une autre manifestation a suscité nôtre éveil. Un juste s’est révélé à nous. Parfaitement incarné dans ce monde du haut de ses 9O ans et 6 mois.

Le père d’André Naffrechoux a été élevé au rang de Juste Parmi les Nations. Toute la famille faisait œuvre de résistance ! Dans le bouquet de souvenirs qui habite aujourd’hui son existence, il en est un dont André est fiers plus que tout autres : « Vous savez quoi… ? Pendant presque un an, sous l’occupation, j’ai fait manger à la même table : un déserteur de l’armée allemande et un couple pourchassé par la police en raison des lois antisémites » Souvenir magnifique d’une flamme, espoir en l’humanité, chancelante mais toujours résistante aux attaques terribles de l’obscurité et du néant, presque totale, en ces temps ou comme aujourd’hui, la brutalité absurde seul est libre et régne de part le monde.

André Naffrechoux porte un nom devenu rare en Poitou-Charentes. Presque tous les membres de sa famille se sont embarqués, en plusieurs flux, pour devenir boucanier sur les rives du Saint-Laurent en ce Québec dont les fleurs de lys si poitevines resplendissent de l’autre côté de l’Atlantique…

André Naffrechoux porte donc un nom fort de sens et d’Histoire, il est de part sa famille, le propriétaire du site de la fontaine de FontAdam et cela depuis 1913. Son père, puis lui-même en sont les très honorables gardiens. De cette fontaine guérisseuse que les picto-charentais savent « feuseuse de miracles » André admire, tous les jours à l’heure de la « Vraie Croix », le miracle de sérénité.  Il sait comment il faut en boire et comment il faut s’y baigner, d’où vient précisément cette eau, de quel plateau du Massif-central… et surtout que la fameuse légende, dont les ermites ici les premiers témoignèrent, narre un fait parfaitement exacte : les eaux de cette fontaine, sous certains auspices, deviennent bleues comme le ciel, pour s’unir au blanc, vérité de nos vies.

La Talle à Teurtous rencontre Le Chemin et le Pacte

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Le Dimanche 5 août nous pratiquions le lâcher du poème « Le Chemin et le pacte » à la Talle à Teurtous sur la Commune de Celle-Sur-Belle (79). Le « Belle » de cette commune ne doit rien à la beauté pourtant réelle de cette rivière. Ce « Belle » là, renvoi au culte qui était rendu dans l’antiquité, face à ces eaux, au grand Belenos l’Apollon du Panthéon gaulois. Le Bouquet de châtaigniers greffés, et donc productifs, s’agrège à un maître arbre vieux d’au moins 700 ans. Aux confins du lieu dit de Révêtizons, règne le cœur vaillant du pays protestant des Deux-Sèvres, terre farouchement mystique où fourmille une multitude de clairières magiques propices en toutes époques au désert des justes et bien souvent parias de leur époque. Le nom de Revêtizons par son Z, éclair dionysien, invite d’ailleurs à la recherche des anagrammes. Une lettre en éclaire est bien plus que l’on ne le croit, comme le chantait, certains soir de pleine lune, Raymond Roussel… Hors donc, par le chiffre 6 qui noua ce 4e lâché de poème,  « Le Chemin et le pacte » à été l’objet d’une intense curiosité de la part des élémentaux qui se manifestent à ceux qui ont des yeux pour voir…. L’être rouge qui nous accompagne depuis le début de cette expérience a manifesté de nouveau sa douce bienveillance d’autant que le bleu fatidique de l’orange terrestre s’apprête à entamer la corruption finale.  Oui, une grande curiosité… et de la surprise et de l’incrédulité aussi. Mais si un seul est éveillé l’humanité peut-être sauvée…

Sachez le, Les élémentaux et les subtils ne croient plus guère en nous… Le gouffre impatient de l’oubli éternel nous guette. Il en sera pour nous comme il en fut de ces statuts des dieux anciens assassinés, si vites remplacés par nos égos érigés en piètre Babel, stigmates de notre impuissance. Le gouffre nous guette, surtout en cette heure où la grande masse des artistes et des esprits créatifs ignorant et pervertis jouissent, paradoxalement, de leur propre aliénation. En rompant avec leur âme et la source de leur mission humaine, ils se sont faits esclaves des bourgeois, en grande majorité ils gisent dans le narcissisme insipide et stérile. Pourtant les artistes Shamanes révélé de la modernité fidèle à Baudelaire l’ont crié : « Tout est tard et batrachien » « L’art est dans la rue » « L’art est souffle révolutionnaire ou n’est pas ». L’art que produit la puissance créatrice de ceux qui en ont le don, n’est plus ce pain si nécessaire à l’humanité, à sa régénération par la révélation, a l’élévation par la confrontation et à l’harmonie par la transcendance. Les forces créatrices offertes en don à certains sont totalement soumises aux objets et plus encore à leur ombre. Pour certains ils abreuves le grand fleuve du divertissement, énergie nécessaire au mécanisme savant de l’asservissement général. Pour d’autres, esprits atomisés, qui ne placent plus rien dans leur pratique en ciel commun, soumis aux vents du temps, ils vivent en Narcisse avec plus ou moins de succès… Succès qui prend sa mesure dans le craquement de leurs pauvres os… et surtout de l’intérêt que ces craquements suscitent chez une poignée de marchands, eux-mêmes girouettes des puissants de ce monde en quête d’une morale, d’un discours, d’un esthétisme justifiants leur existence dépourvue d’empathie. Le contrôle dominateur et maladif de la papauté et de ses valets sacerdotaux était bien moins violent à Michael Ange ou Caravage ou Goya… car au moins il était visible et révélé. C’est en cela principalement que les lieux saints sont devenus le jouet des forces anti-humaines, de l’obscurantisme, de la haine, de ce mal que nous feignons de voir à l’extérieur pour éviter de le résoudre en nous.

“A teurtous  » ou « a T’rtous », en patois poitevin-saintongeais, évoque bien plus que ce que l’on pourrait résumer par “à tout le monde, à tous”. Ce lieu aux confins de la Révêtizons est à la croisée de chemins, c’est donc un espace commun et fut donc un ciel sur terre que l’on percevait comme un lieu de ralliement. Institué au-delà de toutes les propriétés individuelles, c’est un archétype de l’idée de bien public et qui défini ce qui doit être placé au-dessus de tout dans l’intérêt de tous… Il n’est donc pas de hasard si cet arbre fut le lieu où l’on se rassembla avant de lancer la grande « Jacquerie », la révolte paysanne de la fin du Moyen-âge. Cette révolte qui préfigura la Révolution Française… La Talle à T’rtous est, dans l’inconscient collectif de la paysannerie, un lieu de rassemblement lorsqu’il n’y a plus d’autre espoir que dans la révolte.

Avec une base de 16m de circonférence, le châtaignier dresse sa carcasse torturée aux gens venus l’admirer. Avec une cavité centrale, servant d’abri, il est de plus en plus ouvert. C’est l’un des ultimes gardiens du plus grand trésor.

La pleine lune et la Grâce des 5 Arbres ou le message des rives fatidiques, écho du Québec aux Deux-Sévres

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Le 2 août, la pleine lune s’est levée rouge dans un ciel d’une semaine dédiée à Sainte Marthe. Le 29 juillet, le poème “La grâce des 5 Arbres” venait d’être lâché en pleine nature sur le site de la fontaine Bouillonnante d’Exoudun (79). Sainte Marthe patronne des lavandières est la figure tutélaire de l’esprit christianisé qui règne sur ce lieu. Sainte Marthe est, bibliquement, la sœur de Lazare celui qui fut ramené d’entre les morts par Jeshoua. La nature psychique de la fontaine et du lavoir contigu d’Exoudun est liée à l’arc en ciel d’une myriade de fontaines sacrées.

En chemin pour observer la conversation entre mon poème et l’astre d’argent, un oiseau ensorcelé de douleur et déterminé s’est littéralement jeté sous mes roues. Mon pied écrasant le frein, le coup de volant brusque, n’ont rien pu faire contre la noirceur de son désespoir. Impressionné par le sombre néant de l’oiseau, je fis demi-tour dans l’espoir de l’improbable compréhension de ce que j’ai parfaitement perçu comme un suicide. L’oiseau au sol, son corps malmené, n’était plus qu’enveloppe vilainement déchiquetée. Pour qu’aucun autre de nos véhicules barbares ne vienne déchirer plus encore les chairs inertes de cet être, je déposais dans les fourrés cette dépouille en offrande aux passagers de la nuit pour qu’ils s’en nourrissent. Je recherchais alentour une réponse à l’acte fatidique, incrédule mais plein d’attente pour ce qui me semblait être vain d’espérer. Le sens de la mort de cet animal allait-il se manifester à mes yeux ? Me laissant tendrement guidé par l’instinct, je balayais du regard l’autre bas côté de la route, l’autre rive du chemin… La pleine lune se levait et éclaira d’une luminescence rouge et bleue le corps d’un autre oiseau mort. Cette triste vision s’accompagna d’une nouvelle certitude. Cet autre oiseau mort était la compagne morte de celui qui venait de se suicider fou de chagrin sous les roues de mon véhicule… Troublé mais presque amusé par cette pensée gentiment fleur bleue, je repris la route de la Fontaine Bouillonnante du village envouté d’Exoudun.

Installé face à « La grâce des Cinq arbres » lâché en pleine nature en ce site lieu de cultes millénaires, je dînais seul à l’écoute de la nuit tombante et observais la montée de l’astre nocturne. Sirius, Venus, la Grande Ours, entamèrent leur ronde. Le grand Dragon du ciel, de son œil luminescent salua l’installation bambouesque nouée de cinq. Mes pensées se tournèrent à nouveau vers l’oiseau et son acte, interdit des interdits, véritable crime contre l’esprit, le suicide. Je recommandais alors son âme aux puissances de la vie pour que dans la roue des flammes d’amour son retour à sa mission abandonnée se fasse avec plus de bonheur, d’harmonie et de compréhension de l’ordre cosmique. Car l’amour dans le manque n’est pas l’amour. L’amour dans le manque est ténèbres. Seul l’amour en plénitude est lumière. J’en vins à penser à ce que serait ma réaction si je devais perdre dans ce plan d’existence ma compagne en amour humain. Il me fut alors soudainement clair que le sens même de mon existence s’effondrerai. Car avec elle j’ai le bonheur de vivre dans l’amour créateur et sauveur… Et immédiatement je pris conscience que cet amour dans lequel je vis par son partage n’avait pour source ni le moi, ni l’autre mais était un immense fleuve d’éternité.

La lune pleine, inspiratrice de bleu et rousse, guidait doucement mes pensées. Sans mots, en tendre passion, elle me rappelait au juste : «  La nature des flots du fleuve éternel permet de n’être plus obnubilé par les objets qu’il révèle, et invite à les aborder à partir de l’espace infini qui les contient…

De l’autre côté de l’Atlantique de très proches amis, au même moment galactique, faisaient une expérience très similaire, dans une modulation très violente et très sauvage. Plongée dans les eaux du Saint-Laurent, Anne cru en son dernier instant et que tout ce qu’elle croyait être la vie était promis au néant. Sur la berge Pablo s’acheminait vers des émotions similaires à celle de l’oiseau croisé sur la route d’Exoudun presque persuadé de la disparition de sa compagne… Heureusement ce n’était qu’un éveil foudre provocateur de catharsis, sans doute initiatique,… Et c’est là, presque une autre histoire ! Tout deux continuent à être en présence dans ce plan d’existence, la menace a reculée pour disparaître totalement.

De la conversation de la lune avec mon poème « La Grâce des 5 arbres » lâché en pleine nature, noué de 5 dans l’installation bambouesque, je retiens que les liens ténus qui m’unissent à mes amis par le jeu des fontaines et sources sacrées, exoudantes et souterraines, d’Exoudun au Québec, veulent nous parler d’un miracle… au moins celui de la vie !

 

 

 

La pleine lune face à la « Grâce des 5 Arbres »

Ou le message des rives fatidiques en écho du Québec aux Deux-Sévres

 

 

 

 

“La grâce des 5 arbres” à la fontaine bouillonnante d’Exoudun

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Dimanche 29 juillet nous avons procédé au 3e lâché de poème devant la fontaine bouillonnante d’Exoudun (79).

« La Grâce des 5 Arbres » fait actuellement connaissance du Tertre qui jouxte ce site. La fontaine et le lavoir contigu, sis dans ce village particulièrement envouté des D.S., certaines nuits de pleine lune, reçoivent la visite de lavandières nocturnes… Rappelons que la patronne des lavandières est sainte Marthe et qu’elle se fête le 29 juillet. Les visites des lavandières nocturnes, les nuits de pleine lune, sont aujourd’hui largement ignorées de tous, mais les traces sont encore lumineuses et palpables. Pour bien le marteler en Aether, l’être rouge qui virevolta lors du précédent lâché de poème à la carrière Saint Martin (79), s’est aussi manifesté ce 29 juillet en glosant par sa luminescence pourpre, généreuse et bienveillante… Car la fontaine bouillonnante d’Exoudun appartient à un réseau d’une myriade de fontaines, qui par leur égrégore se font écho, bien au-delà de notre très magique Poitou-Charentes ! Leur chemin de douce bruyance liquide, en miroir de la voie lactée et à ses passions herculéennes, a pour modèle et maître mythologique la fontaine de Barenton… C’est chose connu et irréfutable depuis les évocations merveilleuses de Hersart de la Villemarqué.

 

Soulignons trois fois que la fontaine illustre de la gaste forêt de Brocéliande n’est réellement visible que par les authentiques chercheurs.

Nul ne peut ignorer que le bouillonnement des eaux sont des messages de l’au-delà et les lavandières nocturnes en sont les parfaites prophétesses. A Barenton, en Brocéliande, Myrdhin l’enseigna à la plus digne de toutes… Personnellement, la fontaine de Barenton fut le lieu où le professeur Christian-Joseph Guyonvarc’h me fit l’honneur de quelques récits… Aussi ce “lâché de poème” est humblement dédié à sa mémoire, lui qui est décédé en janvier de cette année.